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Port obligatoire du casque : Le contrôle, ce matin !

Publié le vendredi 1er septembre 2006 à 07h46min

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L’application du décret relatif au port du casque est effectif depuis ce 1er septembre 2006 dans la ville de Ouagadougou. Mais que de polémiques ! Car si les casques ont leur pro, à côté, des anti-casques se profilent également. Alors quel sort sera réservé au port du casque, près de trente ans après l’épisode de 1978. Dans ce wait and see, il est bon d’en avoir le cœur net en rencontrant autorités et usagers.

Le port des casques a déjà pris effet à la mairie de Ouagadougou. Là bas, tous les usagers des véhicules à deux roues sont totalement casqués, quelque soixante douze (72) heures avant le 1er septembre, que posait la date butoir. Les accidents de la circulation avec des traumatismes crâniens sont devenus fréquents et inquiétants au Burkina.

Les statistiques de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers et le service de la traumatologie du Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo sont éloquentes. En effet, le service de traumatologie du Dr Abel Kabré fait état de 181 cas de traumatismes crâniens pour le seul mois de juillet 2006.

Pour M. Ibrahim Compaoré, commandant de la brigade de la 1re compagnie des sapeurs-pompiers, sur un effectif de 487 victimes d’accidents dans le mois d’août, on a enregistré 86 cas de traumatismes crâniens dont deux (2) décès.
Des statistiques et des témoignages qui font dire Mme Christine Naré, directrice générale du Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo qu’il est nécessaire de porter un casque de protection.

« Pour un Etat soucieux de la protection de sa population, il doit prendre des dispositions pour assurer la sécurité de cette dernière », a relevé Mme Naré.

N’est-ce pas ce qui a conduit les autorités à prendre le 4 avril 2005, le décret 2005-196 portant définition et répression de contraventions en matière de circulation routière ? Il stipule dans son article 15 que : « Il est fait obligation à tout conducteur et passager d’un cyclomoteur, d’un vélomoteur et d’une motocyclette de porter un casque agréé par l’administration ». Ce décret modifie celui du 12 août 2003 pris conjointement par les ministres des Transports et de la Sécurité. Ainsi, en application à ce décret, un communiqué du ministère informant les usagers sur un éventuel contrôle du port du casque passe sur les antennes de la Radio nationale, confie M. Alain Joachim Bonzi, directeur régional de la police nationale.

Des contrôles inopinés seront faits conjointement par toutes les forces de sécurité (police nationale et municipale et la gendarmerie) sur toute l’étendue du territoire et tout contrevenant se verra infliger une amende de 3 000 F. Finies donc la phase de sensibilisation débutées depuis le mois de mai dernier, et place maintenant à la répression, a martelé M. Bonzi. Simple application d’une loi ou une pure connivence avec les commerçants, le maire Simon Compaoré est formel : « Le Burkinabè est de nature difficile et hostile à toute nouvelle mesure. Cette mesure sur le port du casque a été appliquée dans les années 1978 et 1980 dans notre pays et elle a toujours rencontré le rejet des citoyens. Je le sais, mais je compte appliquer la loi tout en demandant la compréhension des honnêtes citoyens. C’est n’est pas une connivence avec les commerçants ».

En effet, le décret n°2005-231 portant obligation d’intégrer le casque aux équipements d’accompagnement des véhicules motorisés à deux roues lors de la vente, dans son article 1 : « Il est fait obligation à tout commerçant vendeur de cyclomoteurs, vélomoteurs et motocyclettes, d’intégrer le casque de protection agréé par l’administration aux équipements d’accompagnement de ces véhicules lors de l’opération de vente ».

« Le non respect des dispositions du présent décret est sanctionné conformément à la loi n°15/94/ADP du 5 mai 1994 portant organisation de la concurrence au Burkina Faso, notamment : une amende de un million (1 000 000) à vingt cinq (25 000 000) millions de francs CFA, d’un emprisonnement de deux (2) mois à deux (2) ans ou de l’une de ces peines seulement. En cas de récidive, l’amende ci-dessus visée peut être portée au double. En outre, il pourrait être ordonné la cessation temporaire ou définitive de toute activité sur l’étendue du territoire national », poursuit le décret.

Il y a casque dans casque

L’heure n’est plus donc aux tergiversasions sur le port ou non du casque mais aux choix du casque adapté. M. Cissé, directeur de la sécurité routière (DRS) se prononce sur le casque de protection agréé par l’administration « Le casque de protection agréé par l’administration est celui certifié par notre administration et adapté à tous les usagers. Il doit être constitué de plastique, de tissus, de polystyrène, d’un écran transparent relevable, un rembourrage maxillaire et d’une sangle ».

Pour lui, le port du casque homologué est une nécessité vitale car notre pays regorge d’environ 76% d’engins à deux roues qui sont impliqués dans 78% des accidents dont 74% de traumatismes crâniens. Encore, faut-il que l’usager, lui-même, soit un averti, afin de distinguer le casque homologué de celui non homologué. Passé l’étape de la sensibilisation, il ne fait aucun doute que l’heure de la répression sonne en même temps que le port du casque. C’est dans ce cadre, que la police pourrait dès ce premier jour, aller directement à la repression. En la matière, les contrevenants devront débourser 3000 F pour le défaut de non port du casque. Ensuite payer une contravention trois ou quatre fois le mois et prendre le casque en une seule, le choix est loin d’être cornélien.

Dramane KONE (kone.dramane@hotmail.com)
Nayalgdo Paul SAWADOGO

Sidwaya

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