« Il y a un problème de malnutrition ici dans le Sahel », a dit Esther Guluma, à l’issue de la visite de cinq centres de réhabilitation nutritionnelle à Gourcy et Ouahigouya. « Les populations ne comprennent pas les mesures à prendre pour éviter la malnutrition », a-t-elle ajouté. Dans le Sahel, 39% des enfants souffrent de malnutrition chronique, et la mortalité reste élevée chez les enfants de moins de cinq ans (216 pour 1000 naissances vivantes).

Pour la directrice régionale, la sensibilisation des populations reste l’outil le plus efficace pour amener les femmes à adopter l’allaitement maternel exclusif, qui réduit les risques de malnutrition chez le bébé. « Seulement 19% des mères pratiquent l’allaitement exclusif au Burkina, ce qui est très faible », a-t-elle déploré.

Pour la représentante de l’UNICEF au Burkina, Joan French, la source du problème est surtout liée à la faiblesse de la production agricole et à l’endettement des populations, consécutive à l’invasion acridienne en 2004. Il faut, selon elle, dans un premier temps, identifier les régions prioritaires pour une approche d’urgence. « C’est le cas du Nord parce qu’en plus des problèmes structurels normaux, ici on ajoute le problème de la période de soudure qui, ajouté à d’autres facteurs, aggravent ces problèmes structurels. » Joan French a préconisé une approche nationale et systématique pour venir à bout de la malnutrition qui touche principalement les enfants de zéro à deux ans.

ce titre, le ministère de la Santé s’est engagé à initier un programme d’envergure nationale pour répondre à ces préoccupations. « L’UNICEF donnera son appui technique pour identifier les actions à mener, définir un paquet minimum de soins, assurer la formation des agents et mettre en œuvre un programme intégré de communication en partenariat avec les radios locales pour informer et sensibiliser les populations », a expliqué Joan French.

A toutes les étapes de sa visite dans le Sahel burkinabè, Esther Guluma et sa délégation ont été accueillies par les autorités régionales et provinciales avec lesquelles elles se sont entretenues sur la situation nutritionnelle dans la région du Nord. Après le Burkina, la directrice régionale se rendra au Niger.

Abdoulaye GANDEMA

Sidwaya