Ce qu’on peut retenir succinctement des migrations internes, c’est que sur les périodes 1985, 1991 et 1996, c’est la région du Sud-Ouest qui a battu les records nationaux en matière d’accueil de population. Autrement dit, il arrive plus de personnes dans le Sud-Ouest qu’il n’en part. A l’opposé, sur les mêmes périodes, c’est le plateau mossé qui a le solde négatif le plus fort ; en valeur absolue, le nombre de sortants est le plus élevé dans cette région.

Les migrants en général quittent le plateau mossé pour le Sud-Ouest et l’Ouest. La principale zone de départ des migrants se situe donc dans ce plateau et la principale zone de destination des migrants est le Sud-Ouest. En dehors du plateau mossé, le Nord a aussi un solde négatif, c’est-à-dire que le nombre de sortants est plus élevé. En tout cas, il ressort que les échanges migratoires internes se font au profit des villes.

Les migrations internationales

De 1973 à 1974, les migrations internationales représentaient 70% du mouvement migratoire. En 1985, elles ne représentaient que 53% et 47,7% au dernier recensement.
La tendance à la baisse des migrations internationales est assez nette et régulière.

La migration internationale est essentiellement masculine : 80%, 70% et 77% des migrations internationales respectivement aux recensements de 1975, 1985 et 1996 sont effectuées par des hommes.

Sur les mêmes périodes, les données indiquent que les migrations internationales sont exclusivement orientées vers la Côte d’Ivoire avec quelques migrations de retour en provenance du Ghana. Au recensement de 1985, près de 70% des migrations internationales concernaient les mouvements en direction et en provenance de la Côte d’Ivoire, les 30% autres se répartissent entre le Ghana (8%), le Gabon (0,2%), les autres pays africains (19%) et les pays non africains (4%).

Au recensement de 1996, on a observé des mouvements de retour. 38% en provenance de la Côte d’Ivoire, 49,3% en provenance des autres pays africains.
L’autre constat est que les migrations internationales sont plus réservées aux hommes et les migrations internes aux femmes.

Dans tous les cas, les données ont certainement changé avec la situation en Côte d’Ivoire et bien d’autres faits à travers le monde. Le recensement général de la population burkinabè prévu pour décembre 2006 permettra d’avoir des données plus récentes et plus fiables.

Par BEn Alex Béogo

Le Burkina Faso reste un pays de migrations. On estime à environ 20% l’effectif de Burkinabè vivant à l’étranger avec une forte concentration dans les pays limitrophes, plus particulièrement en Côte d’Ivoire. Les retours massifs et forcés de Burkinabè de ce pays en 1999 et en 2002-2003 interpellent plus d’un sur la nécessité d’assurer une veille prospective sur le phénomène de l’émigration. Fort heureusement (?) cette destination historique de la Côte d’Ivoire perd peu à peu son importance au regard de l’inversion des flux observés depuis quelques années.

Dans tous les cas, l’organisation et la gestion efficace des migrations s’imposent. Un grand nombre de structures sont impliquées dans cette gestion. Mais elle se mène de manière sectorielle, en l’absence d’un cadre cohérent, intégré et prospectif qui puisse fédérer toutes les composantes.

Source : Conseil supérieur des Burkinabè de l’étranger

Estimations du nombre des Burkinabè dans certains pays Africains

Côte d’Ivoire : 2 238 548
Ghana : 1 500 00
Mali : 600 000
Sénégal : 600 000
Gabon : 3 000
Soudan : 15 000

L’Opinion