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Faits divers : Un couple de voleurs, un faux évangéliste, un instituteur falsificateur et un faux médiateur au violon

Publié le jeudi 13 juillet 2006 à 07h08min

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Le éléments du commissariat de police de Ouaga 2000 ne chôment pas. Grâce à la collaboration de la population et aux investigations, un couple de larrons, un faux évangéliste escroc, un instituteur falsificateur de documents et un faux médiateur dans l’affaire des 50 millions F CFA sont placés en garde à vue.

Un couple de larrons sous les verrous

Le couple de voleurs, Lydie Ouédraogo et Casimir Tapsoba ne divertiront plus boutiquiers et tenanciers de salons de coiffure pour dérober leurs portables et sacs à main. Suite aux plaintes répétées des victimes, les agents du commissariat de police de Ouaga 2000 ont réussi à mettre le grapin sur eux.

Les concubins ont d’emblée reconnu avoir constitué un butin de quatre portables depuis le début de leurs activités en mi-mai 2006. Ils se disent prêts à les restituer et promettent de ne plus recommencer. Mais pour l’instant, ils sont gardés à vue en attendant d’autres investigations. Lydie et Casimir se sont rencontrés dans un ghetto (lieu où l’on achète et fume la drogue) de la capitale burkinabè.

M. Tapsoba, né en 1963 à Ouagadougou, est menuisier et père de six enfants dont deux avec Lydie. Il a déjà séjourné à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) pour consommation de drogue. Il en est ressorti en 1998. Quant à sa compagne, elle a vu le jour en 1975. Lydie a abandonné ses études en classe de seconde et est sans profession. Elle dit être la fille d’un haut cadre de l’administration (directrice d’un institut) qui refuse de subvenir à ses besoins. Lydie est mère de trois enfants dont le dernier n’a que neuf mois. Les deux concubins avouent s’être connus et aimés au ghetto.

Pour opérer et gagner l’argent nécessaire à leur consommation de drogue, ils confient leur enfant à une vieille dame, empruntent la « JC » de Lydie et font le tour des boutiques, salons de coiffure et services divers. Pendant que l’un divertit le tenancier avec une conversation banale, l’autre visite les lieux et dérobe soit un cellulaire soit un porte-feuille. Et le tour est joué ! Les objets volés sont systématiquement vendus et l’argent est dépensé dans la drogue. De fil en aiguille, la police procède à des recoupements et identifie le couple. D’autres victimes anonymes ont peut-être subi les malversations de Lydie et Casimir.


Fin de prédication pour le faux évangéliste

Augustin Kékou est né en 1977 à Larié au Togo. Il arrive au Burkina Faso (Ouagadougou) en 1997 pour exercer comme cuisinier. Pendant ses périodes de vaches maigres, il diffuse des messages « chrétiens évagéliques » sur internet.

C’est ainsi qu’une fonctionnaire en quête d’ouvrages religieux mord à l’appât et entre en contact avec Augustin Kékou. Celui-ci lui conseille deux livres : « Prières de percée pour les hommes d’affaires » du ministère de la montagne de feu et de miracles, « Bien dans ma tête, Bien dans mon corps », de William Backus. Augustin et la fonctionnaire se lient d’amitié.

Elle fréquente la même église que celui-ci. Un jour, le « père spirituel » emprunte le camescope de sa « fille » pour des prises de vue. Quand elle a voulu le lui réclamer, le soi-disant évangéliste répond par des chantages et exige de l’argent.

Exaspérée, la fonctionnaire alerte la police. Elle interpelle alors Augustin Kékou le jour de son rendez-vous avec « sa fille spirituelle » pour recevoir la somme exigée.

Il refuse qu’on le considère comme un escroc. Pour lui, il a été seulement victime de la tentation de Satan. Les policiers ne l’entendent pas de cette oreille, une enquête est ouverte.


Le faux médiateur dans l’affaire des 50 millions sous les verrous

Tiko Koanda a voulu tirer profit de l’affaire des millions opposant des commerçants au richissime opérateur économique, Oumarou Kanazoé (OK). Commerçant né en 1964 à Koudougou, il a assisté comme beaucoup d’autres de son secteur d’activités au procès du 12 juin 2006 au Palais de justice de Ouagadougou.

Il décide de jouer à la médiation entre l’avocat des commerçants, Maître Stanislas Bénéwendé Sankara et Oumarou Kanazoé. Il y a environ un mois, il approche l’homme d’affaires et se présente comme un envoyé de l’avocat pour proposer un plaidoyer en sa faveur contre une somme de trois millions de F CFA. Kanazoé avertit la police qui lui demande d’observer la prudence. Quelques temps après, Tiko Koanda revient à la rescousse et insiste sur l’impatience de Me Sankara à recevoir l’argent.

OK le soumet à un interrogatoire. « Je travaille depuis longtemps avec Me Sankara. On se connaît très bien. Il est originaire de Boussé. Et c’est lui qui m’envoie vers vous », répond M. Koanda. Quand ces propos sont rapportés à la police, celle-ci conseille à l’opérateur économique de jouer le jeu.

L’envoyé appelle Oumarou Kanazoé le lundi 10 juillet 2006 sur son portable et lui passe quelqu’un se présentant comme étant Me Bénéwendé Stanislas Sankara qui confirme au téléphone la mission confiée à Koanda. Ainsi OK lui dit de venir à son domicile le lendemain chercher les trois millions F CFA. La police est informée de l’opération et s’y rend.

Le 11 juillet matin, à domicile, l’homme d’affaires remet l’argent au prétendu envoyé et exige une décharge. Tiko Koanda soutient que Me Sankara va s’en charger dès qu’il recevra la somme. Kanazoé lui présente alors un policier en civil comme son homme de main devant le suivre au cabinet pour chercher la décharge. Sur le chemin, Tiko Koanda tourne en rond. Le policier cherche à connaître la situation du cabinet de l’avocat ou son domicile. M. Koanda soutient que c’est à Tanghin.

Les forces de l’ordre essaient en vain de rentrer en contact avec Me Sankara. Ils réussissent néanmoins à joindre son collaborateur Me Yamba. Ils conduisent Tiko Koanda au cabinet de Me Sankara aux 1200 logements. A la confrontation, il reconnaît devant Me Yamba n’avoir jamais rencontré, ni échangé avec l’avocat des commerçants, Me Bénéwendé Sankara. Tiko Koanda avoue qu’il a mûri son plan lors du procès.

Séance tenante, les policiers le conduisent au commissariat de Ouaga 2000 et le place en garde à vue. Le même jour (mardi 11 juillet 2006), le commissaire reçoit de Me Bénéwendé Stanislas Sankara une plainte contre Tiko Koanda avec constitution de partie civile pour « imposture, escroquerie, tentative d’escroquerie et toute autre infraction que l’enquête viendra à révéler ». Voilà une autre affaire de 3 millions F CFA dans l’affaire de 50 millions F CFA.

Faits divers rassemblés par COLOMBO DERICK

Sidwaya

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