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Bazèga : Il tue son voisin à coups de machette

Publié le lundi 26 juin 2006 à 07h28min

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La scène s’est produite à "Bazèga", village situé à environ 110 Km au sud-est de Ouagadougou dans la région de Kombissiri, chef-lieu de la province du Bazèga (qui porte le nom de ce village).

Michel Nikiéma, natif de Kombissiri, s’est installé depuis environ trente ans dans cette zone. Il avait beaucoup prospéré grâce à la culture et la commercialisation des produits maraîchers.

Mais la fin de ses jours a été décidée par un homme, Jérémie, récidiviste connu de la police de la localité.

Le 18 juin dans la matinée, Jérémie se déporte au domicile de Michel Nikiéma, son voisin, et lui reproche de n’avoir pas bien contrôlé son bétail qui a saccagé son champ de maïs aux abords de sa concession. Michel présenta ses excuses et promit de mieux contrôler désormais ses animaux.

Mais Jérémie refusa ces excuses et promit plutôt d’égorger Michel et tout son bétail le 19 juin, c’est-à-dire le lendemain. Ayant pris ces menaces au sérieux, Michel se rend dans la matinée du 19 juin au commissariat de police de Toécé, département situé à 20 km environ du village de Bazèga et demande protection. Le commissaire lui dit de rester dans les locaux de la police jusqu’au lendemain afin qu’il puisse dépêcher des agents pour amener Jérémie qui était recherché pour d’autres malversations.

Mais ce dernier refuse, prétextant qu’il ne voudrait pas abandonner sa famille restée au village entre les mains de Jérémie. Retourné au village dans la soirée, il déménage sa femme et ses enfants dans une cour voisine. Mais toute cette nuit du 19 au 20 juin, rien ne se passa.

Tôt le matin, donc le mardi 20 juin, aux environs de 5h30, Michel Nikiéma se rend à son champ non loin de sa cour. Là, il devait débroussailler le champ pour permettre le passage d’un tracteur agricole dans la journée. C’est à cet endroit que Jérémie le rejoignit et le frappa avec une hache au visage, aux pieds et aux mains. Encore en vie alors que Jérémie avait pris la fuite, Michel n’avait que ses gémissements pour alerter les passants ou les riverains. Ceux-ci sortirent, qui de sa concession, qui de son champ, et s’attroupèrent mais se contentèrent d’être spectateurs. Personne ne voulait prendre le risque ou l’initiative de le transporter au dispensaire du village.

Jérémie retourna au domicile de sa victime, prit son arme et emporta avec lui d’autres biens. Il revint peu après au lieu du drame et trouva un monde attroupé. Il s’approcha et constata que sa victime était encore en vie. C’est alors qu’il lui dit : "Ah bon, tu es toujours vivant ? J’arrive donc... " . Il prit l’arme de Michel Nikiéma, tenta vainement d’ouvrir le feu sur lui. En fait, l’arme n’était pas chargée. Et toujours devant les "spectateurs" inactifs, Jérémie sortit à nouveau sa machette, le hacha puis, comme pour finir son geste macarbre, il l’égorgea. Michel Nikiéma rendit immédiatement l’âme.

Alertés, deux amis de Michel Nikiéma sont allés à la poursuite de Jérémie qui, à ce qu’on dit, est craint car nanti de forces occultes qui le rendraient "invulnérable". Fort heureusement, Jérémie fut immobilisé après une lutte âpre, ligoté et ramené à la police. En attendant que la justice se saisisse du dossier, Jérémie est sous les verrous, au commissariat de Police de Toécé et les enquêtes se poursuivent.

A ce qu’on dit, des dizaines de personnes avaient déjà été interpellées au motif de savoir pourquoi tout ce monde avait passivement observé la boucherie. Comme un penseur le disait : "Ce monde cultive et entretient l’horreur et aime à l’observer dans ses précieux détails".

Joseph Nikièma

Le Pays

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