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Fait divers : Chassé du village

Publié le samedi 24 juin 2006 à 09h14min

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Pris en flagrant délit d’adultère en train de copuler en pleine nature, Konkobo a été chassé du village. Avant de partir, il devait s’acquitter d’une amende comprenant un taureau, deux chèvres, trois poules et trois canaris de dolo.

Cette amende devrait être remise au chef de terre pour une cérémonie de purification et de demande de pardon aux ancêtres. Dans la nuit, Konkobo prit la clef des champs, laissant le soin à ses parents de s’acquitter ou bien d’honorer cette dette.

Dans les villages, les occasions de réjouissances, les marchés, sont des lieux propices pour lier amitié. Dans certaines contrées, les jours de marché, sont ceux indiqués pour enlever les femmes d’autrui. Aussi très souvent, les hommes d’une même famille refusent qu’une seule épouse se rende sans accompagnant au marché. Pour se rendre au marché, chacun monte sur son trente un et sort ces plus beaux habits.

Ainsi, un jour de marché, Konkobo remarqua une vendeuse de patates. Il en prit pour cent francs et exhiba un billet neuf de mille francs. Comme cette dernière n’avait pas de monnaie, il lui demande de la lui apporter plus tard dans un cabaret qu’il lui indique. Ainsi, avant de rentrer, cette vendeuse qui s’appelait Marie alla lui remettre sa monnaie au lieu indiqué. Konkobo l’invita à prendre une calebasse, ce qu’elle refusa.

Le manège se répéta cinq ou six fois. Puis un jour de marché, Konkobo se décida et déclina son amour à Marie qui le déclina, étant jeune mariée. Raison de plus pour Konkobo de s’écarter et d’insister. Malgré les multiples assauts de Konkobo. Marie n’en souffla mot ni à son mari ni à ses coépouses.

Un autre jour, Konkobo vint au marché et trouva Marie qui ne vendait pas. Il lui prpose une virée dans un cabaret, ce qu’elle accepta. Ainsi ils se mirent à boire et Konkobo commanda de la viande. Marie qui n’était pas portée sur l’alcool en prit beaucoup ce jour. Elle ne résista pas aux attouchements de Konkobo qui lui fit des propositions qu’elle accepta et ils se séparèrent.

Ce jour, le mari qui était venu au marché avait vu son épouse en galante compagnie ce qui éveilla ses soupçons. Quand les tourtereaux se séparèrent, il suivit à distance son épouse qui était allée chercher la farine car elle était venue faire moudre des grains.

Il faisait nuit car il était dix neuf heures passées. Marie, le sac sur la tête, prit le chemin du village, suivie à bonne distance par son mari. Arrivée près d’un tamarinier, elle bifurqua et reconnut Konkobo adossé à un arbre. Ce dernier l’entraîna derrière un bosquet. Le mari qui était à la recherche de son épouse butta sur une termitière et émit un son. Comprenant ce qui arrivait, Konkobo se dépêcha de mettre ses froques pour fuir.

Mais hélas, le mari qui le vit avait fini de contourner le bosquet et ils s’empoignèrent. Konkobo qui était plus fort voulut s’en débarrasser. Le mari s’agrippa à la chemise qui se déchira. Konkobo prit la fuite. Le mari intima à son épouse l’ordre de rentrer.

Dans le pan de la poche de la chemise déchirée, se trouvait la CIB de Konkobo. Donc, il était facile de le confondre puisque tous étaient du même village.

Le mari, dans la nuit, mit la famille au courant de l’infidélité de son épouse et de la souillure commise par Konkobo. Très tôt le matin, le doyen de la famille était chez le chef de terre. Après explication, ils se rendirent ensemble chez le chef de village qui envoya quelqu’un appeler le doyen de la famille de Konkobo en plus du fautif lui-même.

Il n’y eut point de discussions car les faits étaient constants et la décision de la chasser du village fut prise sur-le-champ. C’est cela le tribunal coutumier qui récuse le code Napoléon.

Rakissé

Sidwaya

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