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Contre la vie chère : En attendant la marche nationale, répétition à Ouaga

Publié le jeudi 8 juin 2006 à 06h47min

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Après le mouvement de grève des 23 et 24 mai derniers, les syndicats promettent maintenant de marcher à l’échelle nationale, le 1er juillet 2006, contre la vie chère et le mépris des gouvernants.

Les raisons de débrayer ne manquent pas, comme en témoigne la litanie qu’on lira ci-après. Déjà, le 10 juin prochain, Ouagadougou annoncera la couleur.

Les 23 et 24 mai 2006, malgré la désinformation, les intimidations et les menaces, vous avez répondu massivement à l’appel des organisations syndicales pour la grève des 23 et 24 mai et pour la marche du 23 mai 2006, et ce, sur l’ensemble du territoire national.

Votre mobilisation à cette occasion encourage et réconforte les premiers responsables, qui y voient la preuve d’une adhésion des travailleurs à la position qu’ils ont adoptée face au gouvernement.

Les secrétaires généraux des centrales syndicales et des syndicats autonomes félicitent l’ensemble des structures, des responsables et militants qui, bravant les menaces et intimidations du patronat, de l’Administration et du gouvernement, ont travaillé au succès des différentes manifestations.

Ils les invitent à tirer les leçons des actions menées pour corriger les insuffisances en vue d’un succès encore plus éclatant des prochaines luttes. A cette grève, le gouvernement n’a encore donné aucune suite.

Au contraire, à travers l’administration du Travail, il tente de minimiser la portée de la mobilisation des travailleurs à travers des statistiques fantaisistes et ridicules sur le taux de participation.

Camarades, en rappel, la plate-forme de la grève des 23 et 24 mai est constituée des trois points-ci¬ après :

- le respect des travailleurs et de leurs organisations syndicales ;

- l’annulation de la mesure du 4 mai portant augmentation des prix des hydrocarbures, condition sine qua non pour la reprise des négociations autour des points de notre plate-forme ;

- la reconsidération des réponses aux différents points de notre plate-forme afin d’apporter des réponses satisfaisantes à nos préoccupations.

Cette plate-forme reste d’actualité. En effet, les faits suivants la justifient amplement :

1. le gouvernement n’a pas annulé l’augmentation des prix des hydrocarbures qu’il a opérée au moment même où s’ouvraient les négociations Gouvernement/Syndicats, lesquelles avaient à leur ordre du jour la question du prix des hydrocarbures ;

2. contrairement aux déclarations du gouvernement, les premières réponses données par le gouvernement aux différents points de la plate-forme sont entièrement négatives, hormis la réponse à la revendication d’une augmentation du taux des allocations familiales. C’est sur ce seul point que le gouvernement propose de faire passer le taux de 1000 à 2000 F, et ce, pour compter seulement de 2007.

Investissements de prestige et traitements princiers Camarades militants (tes), pendant que les autorités se refusent à exécuter et à faire exécuter les décisions en justice, pendant qu’elles refusent de constater et de payer les avancements des fonctionnaires depuis 2003, pendant qu’elles évitent, depuis plusieurs années, la question des augmentations de salaires, elles mobilisent de gros moyens pour :

des investissements de prestige (nouveau palais présidentiel, monuments à coups de milliards, immeubles majestueux...),

des traitements princiers offerts aux dignitaires du pouvoir (salaires et émoluments constamment en hausse, faveurs multiples et multiformes).

A titre d’exemple, en quelques années, l’indemnité de session journalière des députés est passée de 9 000 F à 21 000 F puis à 30 000 F, soit un accroissement de 333,33% !!! Depuis quelque temps, l’actualité est marquée par les scandales créés par les progénitures des dignitaires du pouvoir, qui écument les boîtes de nuit, mènent une vie de débauche et dilapident des sommes d’argent colossales dans les maquis et dans l’acquisition de véhicules personnels.

C’est l’exemple de ce fils de ministre, qui se serait rendu à Bobo avec près de quatorze (14) millions de FCFA, plus quatre (4) millions de francs en bons d’essence pris dans les placards de son père (Cf. L’Indépendant n°663 du 23 mai 2006).

des manifestations coûteuses, sinon fastueuses telles dernièrement l’Assemblée annuelle du groupe de la BAD, la Conférence des ministres africains des Finances et de la Planification et du Développement économique, la Conférence des ministres africains chargés des réfugiés et de l’intégration, etc.

Camarades, face à l’attitude méprisante et arrogante du gouvernement, face à sa volonté d’ignorer les préoccupations et les revendications du monde du travail, nous ne devons pas nous contenter de maugréer dans notre coin ou nous résigner.

L’attitude correcte et digne doit consister à se joindre aux autres travailleurs, à œuvrer avec détermination à mobiliser le plus possible de travailleurs pour lutter en vue d’exiger la prise en compte de nos préoccupations, qui sont celles du peuple burkinabè dans son ensemble.

Nous devons faire preuve de courage et de persévérance pour poursuivre et renforcer la lutte pour exiger des autorités des solutions aux problèmes que vivent les masses populaires en général et les travailleurs en particulier.

Camarade travailleuse ou travailleur, tu as à choisir entre les deux attitudes suivantes : Celle d’un lutteur, de quelqu’un qui, malgré les difficultés, se tient debout.

Ou alors

Celle d’un poltron, de quelqu’un qui a jeté par-dessus bord tout principe de dignité, de courage et de solidarité, des valeurs que les sociétés ont toujours exaltées et valorisées pour les jeunes générations, à l’inverse de la couardise, de la mesquinerie et de l’égoïsme.

Tous ensemble pour le succès de la marche du 10 juin, en attendant la marche nationale du samedi 1er juillet 2006, qui réunira à Ouagadougou les responsables et militants de la capitale et les délégués des coordinations syndicales provinciales et départementales de l’ensemble du pays.

Ont signé :

Pour les Centrales syndicales :

CGT-B Tolé Sagnon Secrétaire général

CNTB Laurent Ouédraogo Secrétaire général

CSB Jean-Mathias Liliou Secrétaire général

FO/UNSL Joseph Tiendrébéogo Secrétaire général

ONSL Abdoulaye Yra Secrétaire général

USTB El hadj Mamadou Nama Secrétaire général

Pour les Syndicats autonomes : Président du mois des syndicats autonomes Secrétaire général du SAIB

L’Observateur Paalga

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