Affaire Oumarou Kanazoé contre N. Ousmane Tapsoba et Moussa Dabo : La défense soulève des « exceptions » de procédure
Le Tribunal correctionnel de Ouagadougou séant le 5 juin 2006 pour connaître de l’affaire Affaire Oumarou Kanazoé contre N. Ousmane Tapsoba et Moussa Dabo a envoyé l’audience au 12 juin prochain. Des problèmes de procédure soulevés par la défense ont prévalu à cette décision.
Un rappel sommaire des faits permet de dire que les sieurs Noraogo Ousmane Tapsoba et Moussa Dabo sont accusés d’avoir courant 2003, dissipé ou détourné 50 millions de FCFA au détriment de Oumarou Kanazoé. Une somme que le richissime leur aurait remis à titre de « mandants », à charge pour eux de la distribuer à diverses associations de commerçants. Une distribution qui n’avait finalement pas eu lieu, ce qui avait entraîné des échanges croisés dans la presse entre les prévenus et Oumarou Kanazoé.
Lesquels prévenus avaient été déférés à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) pour flagrant délit, en attendant d’être jugés. Un jugement qui n’a pas eu lieu en ce 5 juin 2006, la défense par la voix de Me Bénéwendé Sankara ayant argué que les prévenus n’avaient pas été cités à comparaître. Or, « une bonne administration de la justice » le commande dira-t-il. En bonne conséquence, il estime qu’il « ne peut pas plaider » et il a enjoint à ses clients de ne pas parler. Une « exception » de procédure qui a eu lieu dans une atmosphère tendue, maître Sankara et le président du tribunal ayant eu des échanges vifs et peu empreints de courtoisie.
Après une suspension d’un quart d’heure, le tribunal a tout de même fait grâce à l’exception soulevée par la défense, ce qui a valu à l’affaire d’être reportée au lundi 12 juin 2006. Une audience du tribunal correctionnel qui s’est déroulée en présence de personnalités politiques comme les députés Fatou Diendéré et Hamidou Compaoré et qui a permis de constater une fois de plus, la saleté dans laquelle baigne le palais de justice de Ouagadougou.
Une saleté extérieure avec une cour transformée en WC à ciel ouvert par endroits et intérieure, la salle d’audience étant le domaine de prédilection des araignées qui y ont « construit » des toiles géantes. Une mauvaise image pour notre justice qui n’en a vraiment pas besoin.
Boubakar SY
Sidwaya
Vos commentaires
1. Le 8 juin 2006 à 04:32, par Aziz Zio En réponse à : > Affaire Oumarou Kanazoé contre N. Ousmane Tapsoba et Moussa Dabo : La défense soulève des « exceptions » de procédure
L’état de saleté et de délabrement de la cour et de l’intérieur du tribunal est tout simplement a l’image de la justice burkinabé, synonyme de corruption.