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Transports en commun : Rencontre entre un "professionnel" et un gratte-papier

Publié le mardi 23 mai 2006 à 05h35min

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Au regard de dérives récurrentes et de légèretés peu en rapport avec la profession, c’est avec impatience qu’on attend la mise en application des mesures réglementant la profession de transporteur au Burkina Faso et consignées dans le CSLP (Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté).

Petite histoire d’un voyage standard aux mains d’un opérateur ayant choisi pour devise-slogan "Le professionnel". Vous avez dit professionnel ?

La convocation est pour 6 h 30 avec départ non précisé mais supposé être 7 h. Arrivés par prudence vers 6 h, nous nous dirigeons immédiatement vers les guichets pour acquérir notre billet et ô surprise, une file compacte de voyageurs déborde du petit bâtiment jusque loin dans la cour. A l’intérieur, deux messieurs dont l’un penché sur la table écrit des noms et attribue des numéros.

L’autre encaisse l’argent et délivre des billets au rythme de violents coups de tampons. La file de voyageurs indique des destinations disparates. Qui veut un ticket pour Dori, qui un autre pour Fada tandis que d’autres annoncent Bobo. Tout ce beau monde est servi au même guichet par les mêmes messieurs tandis qu’inexorablement l’heure d’embarquement approche.

Coincé entre une grosse dame qui n’arrête pas de s’éventer et un petit bonhomme à barbichette qui, lui, n’arrête pas de nous donner des coups avec son sac, nous arrivons enfin devant les automates distributaires de tickets à 6h49 mn. Deux questions cinglent à nos oreilles.

C’est pour où ? Votre nom ? Ayant promptement répondu, nous payons et ouf, nous ruons vers les cars pour chercher celui qui se dirige vers Bobo. Nous le repérons parmi quatre autres cars grâce à une plaquette en bois coincé dans l’essuie-glace droit et où il est écrit : Ouaga-Bobo.

Les passagers sont encore en file. Nous nous mettons encore dans la file et embarquons sans autres commentaires. Sur notre ticket, nous voyons écrit en gros caractère et à l’encre rouge le n°46. Nous supposons alors que ce numéro correspond soit à un numéro de siège soit au nombre de passagers qui jusqu’à nous ont pris un ticket pour Bobo.

Par acquis de conscience, nous décidons d’occuper le siège 46 au cas où. Lorsque nous localisons ce dernier, un quidam y est déjà assis, l’air serein et vraisemblablement content d’y être. Nous nous rabattons alors vers l’extrême arrière où nous nous installons à côté d’une fenêtre.

C’est à ce moment qu’un monsieur qui venait de monter dans le car se mit en tête d’examiner les tickets des voyageurs et de leur montrer les places à occuper en fonction des numéros déjà inscrits.

Les voyageurs étant déjà installés pour la plupart, la pagaille devint telle qu’il dut s’enfuir. Le car s’ébranle enfin et au son d’une musique tonitruante le voyage commence. Premier arrêt au château d’eau du camp de l’Unité où embarquent trois passagers.

Au siège de l’ONEA, nouvel arrêt et nouvel embarquement de passagers dans un car à présent surchargé. Trois passagers resteront ainsi débout jusqu’à Tita où embarqueront d’autres passagers.

Au retour, même scénario. Rendus prudents par l’expérience de la "file", nous achetons notre ticket la veille. Lorsque nous embarquons bien décidé à nous installer au numéro 36 mentionné sur notre ticket, nous resterons médusé au milieu du car pour la bonne raison que les sièges ne comportaient aucun numéro.

Embarqué sur le tard, un autre monsieur se mit lui aussi à indiquer les places aux voyageurs en attribuant des numéros à des sièges sur lesquels on ne voyait rien.

Et pendant que tout ce monde s’efforçait de se caser, un vendeur de sandwich tenant sa marchandise dans un panier ajoutait à la confusion en bloquant le passage.

Sincèrement ce "professionnel" a besoin de conseils et de suggestions car malgré tout, il semble qu’il figure parmi les meilleurs prestataires de la place et peut donc s’améliorer, car qui n’avance pas recule !

Luc NANA

L’Hebdo

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