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Transport mixte : Encore des victimes !

Publié le jeudi 23 mars 2006 à 06h57min

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Deux accidents de camions de transports se sont produits les vendredi 17 et samedi 18 mars 2006 au Kourittenga. Bilan, quatre morts sur place et des dizaines de blessés.

Le premier accident est survenu aux environs de 13 h le vendredi 17 mars 2006. Il s’agit d’un camion de transport 10 tonnes qui avait quitté le marché de Pouytenga avec pour destination Bogandé. Comme à chaque lendemain de marché de Pouytenga, le camion était chargé de marchandises diverses : des tôles, des portes métalliques, des charrettes, des charrues, des vélos, des sacs de son, du sel, de la farine, du maïs, mais aussi des passagers ; près d’une quarantaine qui avaient eu le courage de prendre place sur ce chargement.

Mais voilà qu’à un petit virage à l’entrée du village de Soalga à 18 km de Pouytenga (axe Pouytenga - Boulsa), le camion prend le décor et se retrouve les roues en l’air. Bilan, deux morts sur place, déchiquetés par les tôles et les charrettes et près d’une trentaine de blessés dont des cas graves avec amputations de membres. L’on n’avait pas fini de disserter sur ce drame, que le lendemain samedi 18 mars 2006, un autre camion 10 tonnes en provenance de Bilanga qui se rendait au marché de Pouytenga, chargé de marchandises, d’animaux et de passagers, se renverse aux environs de 23 h. Bilan : deux morts, vingt et deux blessés dont trois cas graves évacués à Tenkodogo.

Qu’est-ce qui a bien pu provoquer ces accidents ? Pour beaucoup, ce serait l’état défectueux des véhicules, ajouté à la surcharge. En tout cas, à entendre l’un des sept rescapés trouvés sur les lieux du premier accident, la seule explication possible serait la surcharge. Et un doigt accusateur est pointé sur les brigades de police et de gendarmerie. Que font-elles chaque jour postées sur les routes ?

Là-dessus, le Commandant de brigade (CB) de gendarmerie de Pouytenga, l’adjudant-chef Bassavé, interrogé sur le lieu du drame, déclare : « Comme vous-mêmes vous le constatez, c’est une situation désolante.. C’est ce qu’on ne cesse de dire aux usagers c’est-à-dire d’éviter les transports mixtes, d’éviter les surcharges. Mais lors des contrôles, lorsque vous voulez réprimer on trouve que vous êtes méchants, alors que chacun fait son travail. Je crois que personne n’aurait souhaité être dans cette situation : deux cadavres et de nombreux blessés... ».

A bien écouter le CB de Pouytenga, la question des transports mixtes constitue un problème et même un dilemme pour les forces de l’ordre. En effet dans cette région, les cars de transport en commun faisant défaut, le camion 10 tonnes se révèle être le seul moyen de transport et pour les personnes, les animaux et les marchandises.

Pour exemple, le CB cite le cas de cinq enseignants qui se rendaient dans la province du Yagha et qui ont dû séjourné 5 jours à la brigade parce qu’ils refusaient d’emprunter les camions de transport mixte.

Mais est-ce-là des raisons suffisantes pour laisser s’exposer ainsi des vies humaines ? Nous pensons que non. La vie humaine n’est pas une marchandise qui s’achète au marché ! Et puis dans le domaine des transports il y a certainement des règles. Il faut les appliquer. Alors les forces de l’ordre ont le devoir de réagir et de faire leur travail sans faiblesse. Sans pitié dirons-nous. Nous restons persuadé que si les uns et les autres avaient fait leur travail, au moins l’un de ces deux accidents aurait pu être évité ou même s’il se produisait, ç’aurait été des marchandises peut-être qui allaient le plus en pâtir et non des vies humaines.

A l’heure de la recherche avide du gain, on ne peut atteindre de résultats en se bornant à moraliser les transporteurs. Il faut sévir. Un point, un trait. Là-dessus, nous ne pouvons que féliciter la brigade de Pouytenga qui, au lendemain de ces drames, a pris des mesures courageuses en procédant à l’interpellation systématique des chauffeurs sans permis et à l’immobilisation des véhicules de transports sans documents ou défectueux.

Onésime Aké Loba LANKOANDE (onesimeakelobayahoo.fr)
AIB/Koupèla

Sidwaya

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