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Burkina/Coupures d’eau : Au quartier Sin-yiri de Ouagadougou, des femmes à bout de souffle

Publié le vendredi 26 avril 2024 à 22h50min

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Burkina/Coupures d’eau : Au quartier Sin-yiri de Ouagadougou, des femmes à bout de souffle

Depuis le mois de mars, à Ouagadougou plusieurs ménages souffrent pour avoir de l’eau potable. Ce, parce que certains quartiers subissent des coupures d’eau. Cette situation fait que des femmes dans certains quartiers sont obligées de se réveiller autour de 1h du matin pour avoir de l’eau.

Vêtue d’une robe fleurie bleu-vert et d’un voile noir sur la tête, Fatoumata Bélemviré, le regard anxieux, attend désespérément le retour du liquide précieux, l’eau. L’eau est coupée dans son quartier, le quartier dit « deux boutiques », depuis 5h du matin. Il est 11h, il n’est toujours pas de retour.

Des femmes dans l’attente du retour de l’eau

Pour avoir un peu d’eau dans leurs barriques dans ce quartier, les femmes sont obligées de se réveiller autour de 1h du matin. « Dans notre quartier, ici pour avoir de l’eau, il faut se réveiller à 1h du matin. Parce que l’eau vient entre 1h du matin et 3h du matin. Elle se coupe à 5h. Elle revient souvent autour de 11h mais avec une faible pression. Il y a des moments où c’est carrément le lendemain à 1h du matin que l’eau revient. Nous souffrons beaucoup à cause des coupures d’eau. Nous ne dormons pas. Nous restons éveillées pour avoir un peu d’eau. Je n’ai pas de robinet chez moi. Je viens à la borne fontaine pour acheter l’eau. Souvent, il y a tellement de barriques que toutes les femmes n’arrivent pas à avoir de l’eau », a expliqué la sexagénaire.

Gérante d’une borne fontaine au quartier Sin-yiri, Asseta Tapsoba

Gérante d’une borne fontaine au quartier Sin-yiri, Assèta Tapsoba dit souffrir de la coupure d’eau. « L’eau se coupe beaucoup ici. Nous sommes obligés d’être aux aguets pour avoir de l’eau. Aussi, quand l’eau commence à venir, non seulement la pression est faible et chaque femme veut remplir sa barrique. Ce qui fait qu’on assiste tout le temps à des bagarres entre les femmes. Et c’est très compliqué pour moi de gérer les cas de bagarres », a révélé la gérante de borne fontaine.

Fatoumata Belemvire

Zaliatou Lankoandé est une livreuse d’eau. Elle exerce cette activité pour aider son mari dans les dépenses du foyer. A cause des coupures incessantes d’eau, la quadragénaire a dû mal à joindre les deux bouts. « Je fais des livraisons d’eau pour pouvoir m’occuper de mes enfants. En moyenne par jour je peux livrer 6 à 7 barriques d’eau. Mais ces derniers temps à cause des coupures d’eau, je ne livre qu’une ou deux barriques. Il y a des jours où je n’arrive même pas à livrer une barrique. Je me promène de borne fontaine en borne fontaine sous ce chaud soleil à la recherche d’eau juste pour avoir de quoi acheter quelque chose pour ma famille. Les coupures d’eau ne nous arrangent pas du tout », a raconté madame Lankoandé. Elle livre la barrique d’eau à 300 francs CFA. Selon elle, à cause des coupures d’eau, certaines de ses clients pensent qu’elle ne veut pas leur livrer l’eau et elle est souvent victime de propos peu amènes.

Zaliatou Lankoande livreuse d’eau

Résolution du problème des coupures

Fatoumata Bélemviré demande à l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) de se pencher sur la question des coupures d’eau pour trouver des solutions. Car dit-elle, « les femmes souffrent beaucoup ces temps-ci. Je quitte ma maison pour aller à borne fontaine à 1h du matin. Je prends des risques. Je peux être agressée surtout qu’il y a trop de malfaiteurs maintenant. C’est avec la peur au ventre que je quitte ma cour chaque jour pour aller chercher de l’eau. Mais je n’ai pas le choix. Je suis obligée de me réveiller tôt sinon je n’aurai pas d’eau. Il faut que l’ONEA trouve vite des solutions pour nous soulager sinon c’est très compliqué », a laissé entendre la mère de famille.

Tout comme Fatoumata Bélemviré, Assèta Tapsoba et Zaliatou Lankoandé demandent à l’ONEA d’essayer de trouver des solutions pour le bonheur des femmes.

Rama Diallo
LeFaso.net

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