Institution d’une Journée des Coutumes et traditions (JCT) au Burkina Faso : "Une aberration culturelle et spirituelle", selon Abdoul Moumine Dabré
La Journée des Coutumes et traditions, telle que décrétée, ne rencontre pas l’assentiment de tous les citoyens burkinabè, parmi lesquels, Abdoul Moumine Dabré, qui se définit également comme « citoyen du monde ». Par la tribune ci-après qu’il a fait parvenir à notre rédaction, M.Dabré estime que la décision de l’État d’instituer cette journée « est tout simplement une aberration culturelle et spirituelle ». De son avis, ce n’est pas à un État laïc de déterminer une date d’événements religieux, car la JCT a bel et bien un fond religieux, cultuel. Nous vous proposons la tribune telle que parvenue à notre rédaction.
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Institution d’une Journée des Coutumes et traditions (JCT) au Burkina Faso : quand l’Etat laïc viole les frontières du religieux
Le Conseil de ministres en sa séance du 6 mars 2024 a adopté un décret portant institution d’une Journée dite des coutumes et traditions au Burkina Faso en abrégé JCT.
Le compte rendu du Conseil avance que le Burkina Faso est caractérisé par sa diversité culturelle, ethnique, linguistique et religieuse qui a longtemps constitué le levain de la cohésion sociale. Il ajoute que cette diversité constitue en soi une valeur fondamentale, dont la préservation et la promotion sont plus que jamais nécessaires. Pour le Gouvernement, les objectifs de la Journée des coutumes et traditions seraient de :
réaffirmer la laïcité de l’Etat,
renforcer l’équité dans le traitement des expressions religieuses,
offrir aux adeptes de la religion traditionnelle un cadre de promotion des valeurs et des pratiques ancestrales.
Le 15 mai de chaque année est retenue comme ‘’ Journée des coutumes et traditions’’. Elle est une journée chômée et payée.
Cette décision est tout simplement une aberration culturelle et spirituelle.
Ce n’est pas à un État laïc de déterminer une date d’événements religieux car la JCT a bel et bien un fond religieux, cultuel. S’inviter sur le terrain du religieux pour prescrire un culte permanent et une date fixe c’est violer la laïcité de l’Etat que le décret prétend réaffirmer.
Depuis les indépendances jusqu’à maintenant soit près de 70 ans, la répression des religions par l’administration a progressivement diminué pour disparaitre. La liberté de culte est l’une des richesses et fierté du Burkina Faso.
En disant vouloir renforcer l’équité dans le traitement des expressions religieuses et offrir aux adeptes de la religion traditionnelle un cadre de promotion des valeurs et des pratiques ancestrales, le Gouvernement crée un groupe de religieux victimes, un groupe de marginaux de la république. Dans les faits, les adeptes d’aucune religion n’ont été empêchés de pratiquer et promouvoir leurs pratiques. L’Etat n’a pas a donné forme à un problème fictif qui pourrait se métamorphoser en problème réel dans le futur. Toutes les expressions religieuses se passent avec la participation des personnes intéressées et très souvent en présence des autorités administratives, politiques et les représentants d’autres confessions religieuses. L’argument de traitement équitable et d’offre de cadre de promotion de valeurs sonne comme la réparation d’une injustice pourtant jamais connue du public. Alors, de quelle iniquité parle le Gouvernement, de quelle absence de cadre s’agit-il ?
Un État laïc se doit simplement de prendre acte des cultes de son espace territorial. Pour le cas d’espèces, dans l’impossibilité de trouver une date nationale, n’était-il pas préférable d’opter pour des dates régionales, provinciales voir communales communiquées par les acteurs locaux selon leurs réalités et de concert avec les gouvernorats, Hauts commissariats, préfectures et mairies ?
Avec un 15 mai parachuté c’est aux coutumes de s’adapter au décret alors que ce texte prétend accompagner les coutumes et traditions.
Pour les évènements religieux déjà pris en compte par la loi sur les « fêtes légales et évènements à caractère historique », les célébrations à caractère religieux sont mentionnées sans précision de date. L’État a simplement pris acte et constaté ces évènements et leurs dates sont laissées aux soins de chaque communauté religieuse. Des facilités sont accordées ces jours pour permettre aux fidèles de réaliser des activités religieuses qu’eux-mêmes définissent et exécutent selon les règles de leur foi.
Pour cette date du 15 mai, c’est comme si le Gouvernement oblige le gourounga, le moaga, le samo, le sénoufo, etc. à célébrer un culte en un jour qui n’a aucun référent dans leurs calendriers d’adoration.
Le 15 mai est une référence du calendrier grégorien qui n’est pas le calendrier des coutumes et traditions avant la colonisation. Vouloir forcer ce qui n’existait pas c’est validé son aliénation et prétendant retourner aux sources.
Dans les usages des coutumes et traditions tout événement d’envergure a une référence locale, une signification qui le lie à ce qui était fait auparavant par les ancêtres. Pour le 15 mai, c’est Ouagadougou qui a décidé pour le Burkina profond. Le Gouvernement devient l’ancêtre de toutes les communautés coutumières et traditionnelles. Au lieu que nous allons vers les traditionalistes pour savoir pourquoi ils posent tel acte à telle date, ce serait désormais au Gouvernement à travers le MATD (Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation) de dire aux coutumiers que faire du 15 mai et peut-être que faire le 15 mai. Ingérence de l’État dans les affaires coutumières, spirituelle ou promotion de ’’ nos valeurs ancestrales ’’ ? À chacun sa réponse.
Si la date du 15 mai est véritablement coutumière, elle devrait avoir une symbolique et une signification coutumière qui sont parfois la même pour le moaga installé à Nanoro que celui vivant à Abidjan, le dagara vivant au Koumassi que celui Pê, le gourmantché résidant à Niamey que celui de Logobou, le sénoufo de Tombouctou et celui de Orodara, le haoussa de Abuja que celui de Djibo. Est-ce le cas de cette JCT ?
Le 15 mai prochain, M. ou Mme X arrive dans son propre village pour une journée dites des coutumes et traditions (JCT). En temps normal, tout le protocole et les rites sont exécutés par des personnes connues depuis des décennies mais pour la JCT ce serait à M/Mme X d’expliquer l’objet de sa présence et dire que faire. C’est simplement incongru. Initier un culte un 15 mai pour faire écho à un décret c’est sortir du cadre coutumier et traditionnel. L’instance ayant pris le décret étant coutumièrement et traditionnellement incompétent pour instituer une célébration permanente que la coutume et la tradition n’ont pas prévu. Si la JCT est une date authentiquement coutumière et traditionnelle sa fixation, sa modification, son institution n’ont pas à être coordonnées par un gouvernement. L’environnement social aurait simplement révélé sa nécessité et sa prise en compte s’imposerait d’elle-même.
Pour le chômé et payé du 15 mai qui semble être la prise en compte d’une égalité, il est inadapté par rapport aux pratiques observables sur le terrain. Les périodes et dates des rites coutumiers sont différents d’une localité à une autre et d’une communauté à une autre.
Les villages où les étrangers (y compris les fonctionnaires et autres employés du privé) sont contraints de quitter durant les célébrations coutumières doivent-ils encore bénéficier de JCT chômée et payée ?
Si des facilités sont accordées à des expressions religieuses, l’étendre à toutes les expressions religieuses n’est que justice. Cependant cette extension doit être conforme aux pratiques, ne pas modifier de l’extérieur les rites, être en phase avec les réalités sociales et surtout ne pas créer une nouvelle iniquité. En instituant un jour pour une expression religieuse alors que les décrets précédant relatifs aux expressions religieuses n’ont fait que constatés ce qui existait déjà, le Gouvernement crée une iniquité en affirmant travailler à l’élimination des iniquités. A tout hasard, pour une communauté qui célèbre ses rites en mars, en octobre ou en décembre, que fera-t-elle d’un 15 mai chômé et payé ? Pour des rites qui s’étalent sur plus d’un jour, le 15 mai chômé et payé aura-t-il établit l’équité ?
L’expérience des jours chômés et payés au Burkina Faso, montre que cela ne profite surtout qu’à certains agents de l’Etat et quelques agents du privé travaillant dans des entreprises structurées. En dehors des célébrations religieuses d’envergure (Noel, paques, ramadan, tabaski), les autres jours chômés et payés sont des jours ‘’normaux ‘’ de travail pour l’écrasante majorité de la population. Une journée des coutumes et traditions en phase avec les habitudes des populations aurait été plus profitable pour elles. Autrement, il n’y aura que quelques agents de l’Etat et de travailleurs du privé qui en jouiront, les principaux concernés vaqueront à leurs occupations comme si de rien n’était. A vouloir respecter ce qui n’est pas dans son référentiel, la journée devient plus un fardeau qu’une faveur pour ceux à qui elle est destinée. Pour l’Etat et beaucoup d’entreprises ce sera une perte énorme d’argent sans impact social palpable.
L’institution de la JCT pose la question de sa coexistence avec la Semaine Nationale de la Culture (#SNC) qui est censée promouvoir la culture burkinabé dans toute sa diversité. Pour la cohésion sociale, la promotion de nos us et coutumes dans toute leur diversité, la #SNC a été créée en 1983. Elle est l’une des toutes premières réalisations de la révolution d’août 83. La Semaine nationale de la culture porte les aspirations de valorisation des coutumes et traditions dans un esprit de cohésion sociale. Elle réunit harmonieusement, toutes les sensibilités du Burkina et d’ailleurs.
La prise en compte de notre culture, de nos us et coutumes, leur valorisation est un devoir sacré. Bon gré mal gré nous sommes tous redevables à nos aïeux de qui le Créateur a voulu que chacun soit descendant. Nous devons considérer avec le plus grand soin ce que nous leur dédions. Une JCT conforme aux réalités locales serait plus porteuse.
Abdoul Moumine DABRE, citoyen du monde
Vos commentaires
1. Le 12 mars à 13:53, par Jean MOULIN En réponse à : Institution d’une Journée des Coutumes et traditions (JCT) au Burkina Faso : "Une aberration culturelle et spirituelle", selon Abdoul Moumine Dabré
Le Ministre chargé des cultes a porté le dossier et vous parlez de la violation des principes d’Etat laïc mais quand les structures du ministère en charge des cultes participent à l’organisation des activités d’autres religions, vous ne dites mots.
Apprenons à être tolérants pour le vivre ensemble au Burkina Faso.
2. Le 12 mars à 13:55, par Jean MOULIN En réponse à : Institution d’une Journée des Coutumes et traditions (JCT) au Burkina Faso : "Une aberration culturelle et spirituelle", selon Abdoul Moumine Dabré
Le Ministre chargé des cultes a porté le dossier et vous parlez de la violation des principes d’Etat laïc mais quand les structures du ministère en charge des cultes participent à l’organisation des activités d’autres religions, vous ne dites mots.
Apprenons à être tolérants pour le vivre ensemble au Burkina Faso.
3. Le 12 mars à 14:07, par Alpha2025 En réponse à : Institution d’une Journée des Coutumes et traditions (JCT) au Burkina Faso : "Une aberration culturelle et spirituelle", selon Abdoul Moumine Dabré
Voilà un point de vue pertinent qui devrait être pris en compte. Mais depuis le début le MPSR, au prétexte que tout est urgent, fait l’économie de la réflexion pour beaucoup de sujets, ou plutôt estimé être habilité à réfléchir pour tout le monde. Donc nous ne sommes pas sortis de ces types de décisions douteuses.
4. Le 12 mars à 14:26, par SANKARA En réponse à : Institution d’une Journée des Coutumes et traditions (JCT) au Burkina Faso : "Une aberration culturelle et spirituelle", selon Abdoul Moumine Dabré
Merci beaucoup pour votre analyse.
Nous attendons la première journée pour voir les premières incohérences :
À la rtb ce jour , quels fétiches devront être presentés ? Le fétiches des plus nombreux ? Les fétiches les plus influents ?
L’autre bonne nouvelle qui se cache derrière cette institution et le discours qui a été dit autour est que les coutumes locales sont considérés comme les religions telles que l’islam et le christianisme.
Donc, tout comme le chrétien n’oblige pas le musulman à pratiquer le culte chrétien et vice versa, les chefs coutumier ou le chef de terre n’a plus le droit d’imposer à qui que ce soit d’amener un coq blanc ou rouge à l’approche de la période hivernale pour les ancêtres.
Et ce dernier élément est l’implication de l’équité voulue dans les discours.
5. Le 12 mars à 14:36, par yambia En réponse à : Institution d’une Journée des Coutumes et traditions (JCT) au Burkina Faso : "Une aberration culturelle et spirituelle", selon Abdoul Moumine Dabré
en tout cas ; le gourvernement a tiré à côté.on gagnerait à diminuer les jours fériés qu’à les augmenter
Le 12 mars à 16:42, par Bagaman En réponse à : Institution d’une Journée des Coutumes et traditions (JCT) au Burkina Faso : "Une aberration culturelle et spirituelle", selon Abdoul Moumine Dabré
Les chrétiens ont trois jours fériés et les musulmans deux. Peut-être devrions-nous consacrer une journée à chacune de ces religions étrangères afin d’avoir deux jours pour notre propre religion.
Le 12 mars à 18:13, par Gwandba En réponse à : Institution d’une Journée des Coutumes et traditions (JCT) au Burkina Faso : "Une aberration culturelle et spirituelle", selon Abdoul Moumine Dabré
yambia
J’suis d’accord. On commence par lesquels, noël, pâque, ramadan ou tabaski ???
6. Le 12 mars à 15:06, par Koutourlè En réponse à : Institution d’une Journée des Coutumes et traditions (JCT) au Burkina Faso : "Une aberration culturelle et spirituelle", selon Abdoul Moumine Dabré
Bonjour,
Merci à Monsieur DABRE pour la profondeur et l’intelligence de sa réflexion.
Une JCT décrétée pour le 15 mai laisse en tous cas des interrogations quant à son bien fondé et à sa pertinence dans le contexte des pratiques coutumières et culturelles du Burkina.
7. Le 12 mars à 15:12, par Bob En réponse à : Institution d’une Journée des Coutumes et traditions (JCT) au Burkina Faso : "Une aberration culturelle et spirituelle", selon Abdoul Moumine Dabré
Je comprends pourquoi pour le commun des burkinabé intellectuel, fait référence souvent à INUTILE, INADAPTÉ, IRRÉALISTE. Pourquoi ne pas voir dans cette date un symbole et la première brique d’une construction à améliorer ? Même dans un village les rites traditionnels ne sont pas uniformes, alors comment voulez vous qu’on trouve OBJECTIVEMENT une date qui recouvre des pratiques, des croyances… divers ? Même la régionalisation ne résoudrait pas le problème, plusieurs ethnies résidant parfois dans le même village. Pourquoi ne pas donc tout simplement ACCEPTER cette idée imparfaite mais qui a le mérite de proposer une Solution ? Pourquoi ne réfléchissons nous pas plutôt à des problèmes plus existentialistes comme la lutte contre la CORRUPTION ? Ou comment récupérer les énormes sommes d’argent qui ont été pillées ? Ou comment réconcilier les populations ? En tout cas si on veut se rendre utile, il y’a beaucoup à faire. La critique oiseuse et facile ne mène à rien.
Le 12 mars à 16:13, par kenfo En réponse à : Institution d’une Journée des Coutumes et traditions (JCT) au Burkina Faso : "Une aberration culturelle et spirituelle", selon Abdoul Moumine Dabré
Pourquoi et comment sommes-nous arrivés à ce point où l’état dans sa tout puissance, nous invite à faire un saut en AR d’au moins 130 ans ? Sommes_nous si égarés que ça ? Est-ce que nos religions ont tenu leurs promesses ? Au moins nous pouvons attendre pour voir, sans tomber dans le panier des soleils des indépendances. Faut-il retourner ? où ?? Faut-il avancer ?? où ??. Bien malin qui saurait répondre juste.
Kenfo
8. Le 12 mars à 16:16, par Diongwale En réponse à : Institution d’une Journée des Coutumes et traditions (JCT) au Burkina Faso : "Une aberration culturelle et spirituelle", selon Abdoul Moumine Dabré
Peut-on se revendiquer "citoyen du monde" et porter Abdoul comme premier prénom ? Permettez-moi d’en douter, à moi que votre conception de la citoyenneté mondiale soit l’islamisme ? En outre, j’ai trouvé votre intervention si longue et bavarde que je ne suis pas allé au bout...
Je suppose que le webmaster me censurera comme ça devient l’habitude sur ce site où on ne s’embarrasse plus d’opinions... Tout devient si lisse...
9. Le 12 mars à 17:41, par Citoyen ordinaire En réponse à : Institution d’une Journée des Coutumes et traditions (JCT) au Burkina Faso : "Une aberration culturelle et spirituelle", selon Abdoul Moumine Dabré
Encore les gens dites lettrées !! Pourquoi s’acharner sur les.aspects religieux de cette date ! Pour moi, il est aussi question de valoriser dles coutumes positives. Par exemple le pug-pusem qui est un mariage coutumier est censé consolider un projet de mariage moderne ou religieux, est célébré par les fidèles catholiques, musulmans et adeptes de religions traditionnelles. Il est pour moi un trait culturel commun à plusieurs groupes etno- linguistiques et c’est parce qu’il est d’un apport positif qu’il ne se perd pas ! C’est justement à l’occasion d’une Journée comme celle-ci qu’on peut organiser des conférences avec les jeunes pour leur enseigner les valeurs de ce mariage coutumier. Il ya tant d’autres coutumes que l’on doit mieux exposer aux jeunes afin qu’ils en perçoivent les.aspects positifs. Par contre l’excision qui est aussi une coutume ne peut bénéficier d’une politique de promotion car elle comporte plus d’aspects négatifs que positifs connus ! Par conséquent, ona intérêt à ne pas se focaliser sur les aspects religieux car l’extrémisme religieux violent vient de ce terrain et nous en payons le prix aujourd’hui ! Alors soyons prudents dans notre discours pour ne pas faire des amalgames dans ce domaine !
10. Le 12 mars à 17:42, par kelsi En réponse à : Institution d’une Journée des Coutumes et traditions (JCT) au Burkina Faso : "Une aberration culturelle et spirituelle", selon Abdoul Moumine Dabré
Cet article parle d’aberration. Nous sommes toujours en train de dénigrer toute initiative liée à nos valeurs et traditions et nous sommes prompts à encenser les valeurs extérieures. Il y a du boulot. Si on parle de laïcité, pourquoi ne pas supprimer toutes les fêtes religieuses chrétiennes et musulmanes. Après tout, la religion est une affaire privée et ceux qui veulent fêter peuvent poser des jours de congé ou trouver un autre moyen. Ainsi il n y aurait plus de problème de laïcité. Quand nous partons chaque année au village pour le mossé kiugu c’est ce qu’on fait.
Bref. Vives nos traditions !!!
11. Le 12 mars à 18:29, par Sidbala En réponse à : Institution d’une Journée des Coutumes et traditions (JCT) au Burkina Faso : "Une aberration culturelle et spirituelle", selon Abdoul Moumine Dabré
Tes aïeux n’étaient ni chrétiens ni musulmans. N’ayant pas reçu le message des prophètes des religions révélées, sont-ils de ce fait au paradis ou enfer ?
12. Le 12 mars à 20:42, par Jeunedame seret En réponse à : Institution d’une Journée des Coutumes et traditions (JCT) au Burkina Faso : "Une aberration culturelle et spirituelle", selon Abdoul Moumine Dabré
Judicieuse réflexion. Monsieur DABRÉ, vous avez fait ici un bon usage de la Raison. Et toute votre explication dénote du bon sens. Même si elle ne contente pas, nous reconnaissons que votre opinion manifeste de la compétence. C’est vraiment paradoxal et ségrégationniste de forcer un jour de tradition ou clivage social pour publier une laicité et une équité de gouvernement. Déshabiller saint Pierre pour habiller saint Paul. Quel ridicule déplacement de difficulté et du totalitarisme ! C’est un caprice qui pourrait oser un jour ou deux dans la semaine pour attribuer à nos cultes dans leur diversité. Avec quelle dénomination et dans quelle langue ? On fera ainsi d’un problème un problème. M. DABRÉ, j’ai comme l’impression que ce choix du 15 mai visait autres fins ; pas celles de la valorisation des coutumes et traditions ; mais plutôt celles de leur improviser des allégresses ou tout autre accès de joie, pour les séduire, les endormir et ainsi permettre au roi de gouverner les sages sans inquiétude. Malheureusement une affiche de date démontre que l’analyse n’a pas été plurielle. On verra peut-être le REN-LAC.
13. Le 12 mars à 21:52, par De Balzac En réponse à : Institution d’une Journée des Coutumes et traditions (JCT) au Burkina Faso : "Une aberration culturelle et spirituelle", selon Abdoul Moumine Dabré
Voici ce qu’on appelle bavardage creux, léger. Pourquoi tu ne critique pas les jours fériés des autres religions ? Chaque religion révélée a au moins 2 à 3 jours fériés et le seul jour accordé à la tradition devient un scandale. Pauvre africain. Peau noire, masque blanc
14. Le 12 mars à 23:28, par jan jan En réponse à : Institution d’une Journée des Coutumes et traditions (JCT) au Burkina Faso : "Une aberration culturelle et spirituelle", selon Abdoul Moumine Dabré
Très bonne analyse qui est véridique. Me Pacéré Titinga sort soudainement de son mutisme pour dire que c’est lui qui a demandé cette journée "coutumière". Pourquoi c’est à ce new gouvernement que maître Pacéré Titinga le demande ?? Combien de gouvernements cet homme de loi a traversé pour soudain demander ce "jour" à ce nouveau gouvernement ??? That’s the question....
15. Le 13 mars à 09:35, par Watt Usaid En réponse à : Institution d’une Journée des Coutumes et traditions (JCT) au Burkina Faso : "Une aberration culturelle et spirituelle", selon Abdoul Moumine Dabré
Félicitations et merci M. DABRE pour la pertinence de votre réflexion. Vos termes sont effectivement bien choisis. Il est clair qu’en institutant cette journée, on confond culture et culte. Les cultes dans la diversité de nos différentes communautés traidionnelles sont régis par des règles qu’il n’appartient pas à un Etat laïc de décréter mais de constater. Dans l’esprit certains propos, on voit bien qu’il y a une "racialisation" de la religion ; on se retrouve à confondre encore pan-négrisme et panafricanisme.
16. Le 13 mars à 09:38, par myiebalompo@gmail.com En réponse à : Institution d’une Journée des Coutumes et traditions (JCT) au Burkina Faso : "Une aberration culturelle et spirituelle", selon Abdoul Moumine Dabré
Voici une autre preuve qu’aller à l’école de blanc n’est pas synonymes d’instruction. Il comprends bien et accepte les fêtes de Noël, tabaski, ramadan, pâques et bien d’autres fêtes dans lesquelles une majorité de la population ne comprend rien que d’accepter qu’on parle de coutume traditionnels. Il accepte que ces fêtes importées s’imposent à nos populations qu’à l’état le courage d’accorder la possibilité à l’ensemble du peuple une journée pour célébrer ce qu’il est.
C’est dommage et cela ne fait que conforter ceux qui croient que l’école n’est une stratégie pour voler les cerveaux de nos frères ou les endocrriner. Je pense que ce monsieur a besoin d’un soutien.
17. Le 13 mars à 09:45, par ollo En réponse à : Institution d’une Journée des Coutumes et traditions (JCT) au Burkina Faso : "Une aberration culturelle et spirituelle", selon Abdoul Moumine Dabré
Il faut surtout éviter de réduire les coutumes et traditions aux sacrifices de poulets sur des fétiches. Les différentes réactions montrent l’étendue de notre ignorance sur nos origines, d’où l’importance de créer et de multiplier les symboles. C’est fondamental de savoir que l’Afrique a été dominé par l’usage des cultures étrangères et qu’il n’ y a pas un autre chemin pour se libérer que la réhabilitation des cultures africaines. Dans toute culture, il y a des points positifs et des points négatifs et l’éveil des consciences permettra aux africains de magnifier ce qui est positif. Nous pensons qu’il faut créer une institution forte et permanente chargée de la question de nos cultures ; c’est par là seulement qu’on pourra créer une zone franche pour protéger les identités africaines. Sinon la fragmentation et la multiplicité des cultures venant de l’extérieur fera en sorte qu’il manquera un jour un lieu où notre culture pourront poser la plante de ses pieds.
18. Le 13 mars à 09:58, par Yovis En réponse à : Institution d’une Journée des Coutumes et traditions (JCT) au Burkina Faso : "Une aberration culturelle et spirituelle", selon Abdoul Moumine Dabré
Voilà une analyse pertinente qui développe le commentaire que j’ai fait il y a quelque jour. Commentaire désavoué par un autre internaute. Je partage entièrement le point de vue de ce Monsieur. Les rites traditionnels et coutumiers ont leurs calendriers et cela depuis la nuit des temps. Un calendrier lié aux évènements sociaux ou à des étapes clés du cycle de l’année. Il est vraiment aberrant qu’un gouvernement vienne décider péremptoirement de l’institution d’une journée dite des traditions et coutumes.
19. Le 13 mars à 10:07, par KMMA En réponse à : Institution d’une Journée des Coutumes et traditions (JCT) au Burkina Faso : "Une aberration culturelle et spirituelle", selon Abdoul Moumine Dabré
Sincèrement, et encore une fois, chers burkinabè, accompagnons ceux qui portent le poids du pouvoir de notre Patrie. J’aurais apprécié M. Abdoul que votre message fasse écho à travers des propositions concrètes. Au lieu de cela elle sème beaucoup de questions et laisse beaucoup dans un état de rejet. Ma question c’est en quoi votre plaidoyer a avancé la valorisation des coutumes et traditions au BF, vous qui n’y avez pas pensé avant que le gouvernement que vous indexez ne le fasse ?
20. Le 13 mars à 10:28, par Rodriguez En réponse à : Institution d’une Journée des Coutumes et traditions (JCT) au Burkina Faso : "Une aberration culturelle et spirituelle", selon Abdoul Moumine Dabré
"C’est moi qui ai demandé cette journée. Cette terre appartient d’abord aux Africains, aux autochtones de ce pays. Dès 1906, les colons ont posé les jours de fête tels que Noël, Pâques, Ramadan et autres." Dixit Me Titinga Fréderic Passeré
Le sus-nommé est une sommité des arts, de la culture, des lettres et...du Droit ; en plus d’être un Sage. Vous vous n’êtes que citoyen du monde comme moi et d’autres. Ne ramenons pas tout à la politique ou au MPSR. Si Me Passéré devait faire du Tout-politique, je crois qu’il n’aurait Pas porter ce projet maintenant ; sous le MPSR2
21. Le 14 mars à 08:35, par kelsi En réponse à : Institution d’une Journée des Coutumes et traditions (JCT) au Burkina Faso : "Une aberration culturelle et spirituelle", selon Abdoul Moumine Dabré
Cet article parle d’aberration. Nous sommes toujours en train de dénigrer toute initiative liée à nos valeurs et traditions et nous sommes prompts à encenser les valeurs extérieures. Il y a du boulot. Si on parle de laïcité, pourquoi ne pas supprimer toutes les fêtes religieuses chrétiennes et musulmanes. Après tout, la religion est une affaire privée et ceux qui veulent fêter peuvent poser des jours de congé ou trouver un autre moyen. Ainsi il n y aurait plus de problème de laïcité. Quand nous partons chaque année au village pour le mossé kiugu c’est ce qu’on fait.
Bref. Vives nos traditions !!!