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Racket sur le trajet Côte d’Ivoire-Burkina Faso : Zoom sur une pratique devenue une norme

Publié le dimanche 4 février 2024 à 22h30min

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Racket sur le trajet Côte d’Ivoire-Burkina Faso : Zoom sur une pratique devenue une norme

Les rackets sur nos routes sont devenus une règle. De retour de Côte d’Ivoire, un journaliste de Lefaso.net a pu se faire une idée de l’escroquerie à grande échelle de certains agents de la police frontalière. Nul n’est épargné, qu’il soit en règle ou pas. C’est devenu plus que normal. Voici le calvaire de passagers quittant le pays d’Houphouët Boigny.

On note une dizaine de postes de contrôle d’identité sur le trajet Korhogo, en Côte d’Ivoire, jusqu’au dernier poste frontalier, à la frontière avec le Burkina. A chaque arrêt, un agent de la police entre dans le car et vérifie les pièces. Ceux qui n’en ont pas sont priés de descendre. Les plus chanceux payent 1 000 francs CFA. D’autres déboursent 2 000 francs CFA. Et c’est ainsi à chaque poste. Ces derniers ne reçoivent aucun reçu en retour si bien qu’à chaque poste, ils sont obligés de mettre la main à la poche.

Nous étions trois journalistes de retour de la CAN dans un car d’une société de la place. J’ai pu être témoin de plusieurs rackets parce que sur ma pièce, ma profession n’est pas mentionnée. J’ai pu donc me fondre dans le moule pour pouvoir observer la pratique. Les deux autres, dès que les agents de police perçoivent leur profession sur la pièce, sont automatiquement mis à l’écart, enregistrés rapidement et libérés afin qu’ils ne soient pas témoins de ce qui va se passer. Sauf qu’ils sont obligés d’aller nous attendre.

Au dernier poste avant de passer la frontière ivoirienne, tout le monde descend. Un agent prend le soin de dire à tout le monde de ranger les portables. Il récupère les documents des passagers rangés en file indienne. Certains présentent des CNIB et d’autres, des passeports. Constatant la profession des deux confrères mentionnés plus haut, ils sont les premiers à être enregistrés et libérés. Sous une tente, j’attends mon tour avec les autres passagers. Un agent égraine les noms.

Je fais partie des derniers à être appelés. Ce temps m’a permis d’observer la pratique. « O. J. M ! », lance l’agent. « Présent », répondis-je. « Quelle est votre profession ? Sur ta pièce ce n’est pas mentionné », demande l’agent. « Je suis journaliste. C’est à cause de la situation au pays que le gouvernement a décidé de procéder de la sorte pour nous protéger », expliquais-je. L’embarras se lit tout de suite sur son visage. Parce que, assis derrière tout le monde j’observais les transactions.

Il me fait entrer dans une antichambre jouxtant la tente pour voir ses chefs. Là je trouve quatre agents. « M. le journaliste ou est votre ordre de mission ? ». Je lui tends mon ordre de mission. « Mais tu devrais être de retour depuis le 26 janvier 2024 ? », me répond-t-il. Je précise que nous étions le 31 janvier. Avant même que je ne puisse piper mot, un autre agent lui lance : « Ce sont les petites baoulé-là qui l’ont réquisitionné. Tu ne vois pas son visage ? ». Tout le monde se met à rire. Il vise mon ordre de mission et un agent me fait sortir de l’antichambre. J’ai pu observer qu’au bas de la table faisant office de bureau, un petit sac est bien visible. C’est là où le butin est stocké en attendant le partage.

Dans le car, je me mets à discuter avec mes voisins de siège. « Tu as une CNIB ? », « Oui », répond-t-il. « Elle est à jour ? », « Oui ». « On vous a pris de l’argent ? » « On m’a pris 1 000 francs ». « On t’a dit pourquoi ils ont pris les 1 000 francs CFA ? ». « Mon type, je ne veux pas dormir ici. Je préfère lui donner les 1 000 francs et rejoindre ma famille que de jouer au dur et dormir à la frontière », réplique-t-il. Un autre me dit que c’est son passeport qu’il a présenté. « On m’a pris 2 000 francs CFA. J’ai demandé pourquoi, il m’a répondu que c’est un nouveau passeport. J’ai souri et je n’ai plus rien dit », informe-t-il. Que tu aies tes papiers en règle ou pas, il faut se préparer à payer quelque chose. C’est la règle si tu ne veux pas voir ton car partir sans toi.

Hamidou, nom d’emprunt nous explique : « Je prends la route régulièrement. Hier je suis passé ici pour aller suivre le match du Burkina Faso. Ce n’est pas une histoire de CEDEAO. C’est la pratique comme ça et c’est devenu une règle. Les rackets des agents de police datent de plusieurs années. On a plusieurs fois dénoncé mais rien n’a changé. La situation sera pire avec la décision du retrait du Burkina Faso de la CEDEAO. Les agents sont plus ou moins courtois avec les Burkinabè. Parfois, quand tu négocies fort, on te laisse passer. Mais quand ils tombent sur un Malien là, c’est encore un autre niveau », explique-t-il.

Si on prend ne serait-ce que 1 000 francs à chaque passager d’un car de 60 places. Ça fait 60 000 francs CFA, multiplié par le nombre de postes de contrôle. Alors qu’on a au moins une vingtaine de compagnie qui passent journalièrement. On peut se faire une idée du montant que les agents indélicats encaissent.

O. J. M
Lefaso.net
(De retour de la CAN)

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Vos commentaires

  • Le 2 février à 14:51, par Bonus En réponse à : Racket sur le trajet Côte d’Ivoire - Burkina Faso : Zoom sur une pratique devenue une norme

    Merci de ce reportage. C’est ca la libre circulation des biens et des personnes dans l’espace CEDEAO !!!! Voyager dans cet espace et vous verrez le calvaire et les rackets sur les routes. Ce qui est plus frustant dans cela, s’il s’agit d’un blanc ou d’un asiatique, ils seront tellement dans le confort au cours de leur trajet routier. Mais s’il s’agit de son propre frere noir, bonjour les harcelement. Si ce n’est pas la CEDEAO des peuples, supprimer la. Nous n’avons pas besoin d’une CEDEAO des elites. Avec tous sont problemes au grand jour, aucun chef d’etat ne leve la voie pour parler de comment les resoudre.

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    • Le 2 février à 16:29, par Passakziri En réponse à : Racket sur le trajet Côte d’Ivoire - Burkina Faso : Zoom sur une pratique devenue une norme

      @ Bonus
      On vous a dit que ce n’est pas une affaire de CEDEAO je l’ai déjá dit. La CEDEAO a instauré des régles de libre circulation, à chaque pays de combattre ses corrompus et corrupteurs. J’accuse les corrupteurs aussi parce que s’ils réfusent de jouer le jeu , le probléme ne persistera pas. Mais sortez même à Ouaga, vous verrez bien ! Il y’a quelques année un policier m’arrêta parce que arrêté au feu alors que j’allais en ville, le telephone sonna et je décrochai pour dire à mon interlocuteur que je suis en circulation et que je rapellerai plus tard . Même pas 10 secondes , je raccroche , toujours avant que le feu ne passe au vert. Erreur ! dés que nous commencons à avancer, un policier juché sur sa moto se planqua devant moi et me fit stationner au bord de la route pourt me verbaliser. je reconnu tout de suite mon tord et alors commencérent les phrases subtiles :
      - Moi : Ah vraiment naaba , je ne discute même pas , je suis en infraction
      - Policier d’accord ; On fait comment maintenant .
      - Moi : ok. il y#a quelle possibilité de règler la contravention ? ( mobile money ? )
      - Policier : Vous avez le choix . Vous pouvez payer maintenant en cache et lá c’est 2000 F ou bien on va vous remettre un papier , vous passez payer au commissariat et lá c’est 10 000 F.
      Moi : Mais est-ce que pour les 2000 il y’a un récu.
      policier souriant : Non.
      - Moi : Ok dans ce cas je préfère aller au commissariat payer.
      Policier : Ahhh mais je n’ai pas la souche pour faire la verbalisation avec moi . C’est que vous allez attendre que j’apelle mon collègue. cela mettra un peu de temps.
      - Moi : ok. C’est pas grave , je vais attendre.
      Aprés un instant , arrive son collègue sur sa grosse moto aussi , les deux s’entretenant en mooré à quelques mètres à côté, j’entends mon interlocuteur lui dire " A kanan yao wê !" ( il ne va pas payer !).
      Et moi qui ris dans mon coeur : Vous pensez que c’est moi qui vais financer votre week-end ?
      J’ai préferé perdre trois quarts d’heure que d encourager cette corruption pendant que Thom Sank était planqué à moins de 400 m du lieu de la scéne.
      Mon Saambiiga naaba le policier, toi tu as peut-être oublié la scéne parce que tu croises beaucoup de gens comme moi chaque jour qui ont fini par te faire changer de comportement, ou bien tu te souviens encore de moi parce que tu croises rarement de gens qui réfusent de rentrer dans tes deals. Si c’est le cas, je te dis et á tous ceux qui font comme toi d’arrêter . A magni deh !
      Quant aux citoyens aux poings lévés, vous ne pouvez pas chanter Sankara et participer à la corruption. Changez de comportement !

      Passakziri

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    • Le 2 février à 17:00, par Trick En réponse à : Racket sur le trajet Côte d’Ivoire - Burkina Faso : Zoom sur une pratique devenue une norme

      Je suis à peu près sûr que ce racket existe aussi à l’intérieur du Burkina. Le racketage par les forces de l’ordre ou par les fonctionnaires existent dans presque tous les pays de l’afrique sub-saharienne. C’est pas à cause de la Cedao. Désolé de le dire , mais j’ai l’impression que c’est la manifestation de l’égoïsme de l’africain qui ne pense qu’à profiter sur les autres dans toutes les situations. Ça explique les coups d’état, la malgouvernance, les 3èmes mandats etc...
      C n’est pas un problème de l’extérieur. Si on veut réellement changer , il faudra changer les mentalités et amener les gens à ne plus être égoïste. N’oublions pas aussi pendant l’esclavage dans 99% des cas , c’est des africains eux-même qui vendaient leurs citoyens pour être esclave.

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      • Le 3 février à 18:02, par Avicenne En réponse à : Racket sur le trajet Côte d’Ivoire - Burkina Faso : Zoom sur une pratique devenue une norme

        Je n’ai jamais vu en quels que lignes une personne résumée aussi bien la situation des pays africains : la corruption à tous les niveaux avec son corollaire : le chacun pour soi et après moi le déluge !
        Je suis française et blanche, mon mari aussi, en 2 000, un des neveux de Paul Biya nous a invités pour le passage du second millénaire et il nous avez décrit cette pratique ordinaire en me rassurant car nous étions dans des voitures officielles. Nous avons fêté le passage à l’an 2 000 dans la propriété d’un homme puissant dont la demeure était la copie conforme de la Maison Blanche ! Dans un quartier où j’ai vu les gens en haillons fouiller les poubelles !!
        Apres cela, vous allez glorifier votre solidarité, vôtre fraternité africaine comme si c’était un Label, oui les blancs arabes ou occidentaux n’auraient jamais développé l’esclavage au niveau industriel sans l’aide des chefs de tribus, des rois, des empereurs, il vous faudra bien un jour regarder votre Histoire en face !!

        En attendant, aujourd’hui, un malien vient de poignarder des gens à la Gare de Lyon pour se venger du colonialisme de la France.

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        • Le 5 février à 08:33, par Shalom En réponse à : Racket sur le trajet Côte d’Ivoire - Burkina Faso : Zoom sur une pratique devenue une norme

          Bonjour Madame Avicenne,
          Je suis choqué par vos propos sur les noirs africains. A la fin de votre message, vous semblez même avoir du mal à cacher votre racisme.
          D’abord, pour une personne qui veut faire la morale aux noirs africains par rapport à la corruption, je m’étonne que vous fréquentiez l’entourage du président Paul Biya, l’exemple même de dictateur qui règne sur son pays depuis 1982 et qui se maintient par la corruption, la grande. Et comme si le thème de la corruption en Afrique ne vous suffisait pas, vous abordez celui de l’esclavage que vous ne maitrisez visiblement pas en utilisant des raccourcis pour dire que cette horreur, que dis-je ce crime contre l’humanité est du seul fait des noirs africains eux-mêmes.

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    • Le 2 février à 17:22, par Séni OUEDRAOGO En réponse à : Racket sur le trajet Côte d’Ivoire - Burkina Faso : Zoom sur une pratique devenue une norme

      Le racketage est un phénomène général, que ce soit en Côte d’Ivoire, au Burkina ou ailleurs ce phénomène est un secret de polichinelle.

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    • Le 2 février à 23:36, par Yako En réponse à : Racket sur le trajet Côte d’Ivoire - Burkina Faso : Zoom sur une pratique devenue une norme

      @Bonus,le traité instaure la libre circulation des biens et des personnes et non la lutte contre la corruption des agents celà est du ressort des états membres. N’accusez pas la CEDEAO de tous les péchés d’Israël. Moi même j’ai été victime de cette pratique honteuse à Ouagadougou sur av. Bassawarga en août dernier (j’espère que les agents concernés se reconnaîtrons)pour infraction au code de la route. Montant 25000 frs pas de reçu. J’aurais pu refuser sauf que les poulets me faisaient de la peine 45°C à l’ombre et aussi parce que j’étais pressé. Dois-je accabler la CEDEAO ou l’impérialisme comme phénomène de mode à Ouagadougou ? C’est démentiel tout ça. Yako

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    • Le 3 février à 02:52, par Liberticus En réponse à : Racket sur le trajet Côte d’Ivoire - Burkina Faso : Zoom sur une pratique devenue une norme

      Vous vous trompez, les Blancs sont aussi victimes de ces rackets, dans de nombreux pays subsahariens, certains pays étant plus touchés que d’autres. Et de plus en plus de youtubeurs occidentaux se déplacent par leur propre moyen de locomotion et filment leur voyage avec des caméras embarquées, les policiers ne se rendent pas toujours compte qu’ils sont filmés. Ce phénomène est visuellement montré, ou à défaut expliqué quand il n’a pas pu être filmé.
      Les policiers ne sont pas tous corrompus et ne se rendent pas tous coupables de racket, mais ce phénomène existe notoirement et les Blancs n’y échappent pas.

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    • Le 5 février à 22:36, par KONE En réponse à : Racket sur le trajet Côte d’Ivoire - Burkina Faso : Zoom sur une pratique devenue une norme

      Je suis entièrement contre le racket sous toutes ses formes. Monsieur le journaliste, pourquoi ne faites vous pas aussi cas du racket côté Burkinabe ?

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  • Le 2 février à 15:42, par Lagitateur En réponse à : Racket sur le trajet Côte d’Ivoire - Burkina Faso : Zoom sur une pratique devenue une norme

    Grand merci pour ce reportage. C’est une situation qui existe depuis longtemps. Nous qui sommes nés en Côte d’Ivoire, nous connaissons cette situation et nous pouvons en dire plus. Vraiment, il est temps que les choses changent. Merci encore pour l’éveil des consciences.

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  • Le 2 février à 16:05, par Redpepper En réponse à : Racket sur le trajet Côte d’Ivoire - Burkina Faso : Zoom sur une pratique devenue une norme

    C’est bien triste. Le côté ivoirien est bien connu depuis des années. C’est le côté Burkina Faso qui me fait très mal. Nos policiers ont aussi appris à faire la même chose. Que le parent finit son calvaire de la côte d’ivoire, il rentre dans son pays en se disant ouf ! pourtant à la frontière il subira le même sort au faciès cette fois ci. Moi qui suit instruit, quand on me voit on me met de côté. Mais le parent du village qui vient de la brousse, il est toute suite reconnu et il subit la même chose. Heureusement que cette pratique est juste à la police de la frontrière. Peut être que le journaliste va continuer son reportage. Il y a aussi le cas des douaniers.

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  • Le 2 février à 17:01, par SANKARA En réponse à : Racket sur le trajet Côte d’Ivoire - Burkina Faso : Zoom sur une pratique devenue une norme

    C’est comme ça.
    En 2014 quand je partais.
    Comme il était marqué élève sur ma pièce d’identité, on nous a fait traverser une tente et on nous a demandé de payer 1000F . Tu payes sans poser de question et surtout sans prendre un reçu

    En 2019 quand j’ avais changé de pièce d’identité et qu’il était marqué enseignant, on m’a fait passer par un chemin différents du chemin des autres passagers.
    Je me rappelle. C’était un gendarme . Il m’a dit : passe ici 😜.
    Là bas je n’ai rien payé

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  • Le 2 février à 17:08, par Sage En réponse à : Racket sur le trajet Côte d’Ivoire - Burkina Faso : Zoom sur une pratique devenue une norme

    C’est vraiment dommage. Mais je crois que c’est général dans la sous région. Les étrangers qui passent par le Burkina aussi vous disent qu’ils ont dû casquer fort, pour passer.
    Apparemment, chacun laisse ses propres ressortissants et matraquent les autres.

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  • Le 2 février à 20:44, par Renault HÉLIE En réponse à : Racket sur le trajet Côte d’Ivoire - Burkina Faso : Zoom sur une pratique devenue une norme

    Bravo pour le reportage !
    Mais sera-t-il possible d’en faire de pareils pendant longtemps, aussi lucides ?
    Ça, c’est le harcèlement et le racket qui touche les petites gens.
    Mais songez aux entreprises qui fuient votre pays à cause du harcèlement de l’administration, qui évitent de se faire piéger au Sahel, ainsi qu’aux centaines de milliers d’emplois que le BF perd.
    Et après, vous avez des rêveurs qui vous expliquent que ce sont de prétendus impérialistes entravent votre industrialisation...

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    • Le 3 février à 01:59, par Jeunedame seret En réponse à : Racket sur le trajet Côte d’Ivoire - Burkina Faso : Zoom sur une pratique devenue une norme

      Tu sembles toujours mal digérer ton changement de domicile et le déménagement forcé de ta France. Mais le temps clément est révolu. Lebga toro ..tar.

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      • Le 3 février à 22:59, par Renault HÉLIE En réponse à : Racket sur le trajet Côte d’Ivoire - Burkina Faso : Zoom sur une pratique devenue une norme

        @Jeunedame seret
        Ben alors, gente Dame « Jeunedame seret » quel prurit vous démange ? Y aurait-il une grosse araignée dans votre pagne ? Oui, une belle araignée au ventre jaune et noir gros comme un pouce, j’en ai vu de belles en Afrique ...
        Sachez, très mignonne dame, que je n’ai plus passé une année complète au sud du Sahara depuis une bonne trentaine d’années. J’y suis passé pour de brèves missions et par tourisme de moins d’un mois. Retraité à l’abri du besoin avec une retraite dodue de haut-fonctionnaire, je vis mon existence prospère et tranquille dans une douce et grasse province de France connue comme un paradis pour bourgeois britanniques ; ce qui se passe chez vous n’a guère plus d’influence économique sur mon environnement que le chagrin d’amour d’un phacochère du lac Nyassa ou l’indigestion d’une pipistrelle du lac Titicaca.
        Dites-vous bien que ce qui m’inquiète vraiment, ce sont les conséquences humaines sur les populations sahéliennes en cas de choix économiques fantasques.
        Surtout que ces choix, s’ils s’avèrent néfastes, auront été imposés sans la moindre consultation démocratique

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  • Le 2 février à 21:08, par Bonus En réponse à : Racket sur le trajet Côte d’Ivoire-Burkina Faso : Zoom sur une pratique devenue une norme

    @Passakziri
    Apparemment tu fais de l’interieur des Etats une extra-territorialité a la CEDEAO. On te dit que les rackets existent et qu’il faut les combattre pour arriver a une libre circulation des biens et des personnes tu parle de l’interieur. La circulation a l’interieur des etats est-elle differente de celle sur les corridor ? Lis les textes de la CEDEAO et voit les pratiques pour nous parler de ce n’est pas affaire de la CEDEAO. Quand on met des textes en place, on a s’assurer que y a un mechanisme en place pour sa bonne marche. Sinon ca ne sert a rien. Il faut voir au sein de l’Union Europeenne comment ca fonctionne. Est que il ya des rackets la bas avec des postes de controle a n’en pas finir ?

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  • Le 2 février à 21:23, par Sankara En réponse à : Racket sur le trajet Côte d’Ivoire-Burkina Faso : Zoom sur une pratique devenue une norme

    Il fallait continuer côté Burkina aussi.
    Parce qu’on a subi ça en 2016. Mais maintenant je ne sais plus

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  • Le 2 février à 22:05, par Le panafricain En réponse à : Racket sur le trajet Côte d’Ivoire-Burkina Faso : Zoom sur une pratique devenue une norme

    Merci à Passakziri et autres , c’est juste, ça n’a rien à avoir avec la CEDEAO. Prenez les routes du Mali voir, si vous n’êtes pas Malien, vous allez rendre témoignage. C’est cela la réalité.

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  • Le 2 février à 23:08, par Abdou Ouédraogo En réponse à : Racket sur le trajet Côte d’Ivoire-Burkina Faso : Zoom sur une pratique devenue une norme

    Hum ! Sauf les togolais qui ne prennent rien au passagers, J’ai bcp circuler dans l’espace cdao, ils sont tous les mêmes, pire c’est koury-Bamako et Kaye - kidira au Sénégal... Surtout si tu es étranger

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  • Le 2 février à 23:09, par Bonus En réponse à : Racket sur le trajet Côte d’Ivoire-Burkina Faso : Zoom sur une pratique devenue une norme

    @Le panafricain
    On vous dit que c’est un disfonctionnement de la CEDEAO et vous parler de pays. Les traités de la CEDEAO fait cas de libre circulation des biens et des personnes. Si ca ne marche pas, la CEDEAO doit trouver une formule pour s’assurer que ces traités sont appliqués. Il faut etre une tete brulée pour dire que ce n’est pas la CEDEAO.

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  • Le 3 février à 03:31, par Liberticus En réponse à : Racket sur le trajet Côte d’Ivoire-Burkina Faso : Zoom sur une pratique devenue une norme

    Comme je l’ai fait remarquer a un intervenant, c’est un phénomène que l’on retrouve dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, certains pays étant plus touchés que d’autres, et les étrangers en sont victimes même s’ils sont blancs.
    De plus en plus de youtubeurs occidentaux se déplacent par leur propre moyen de locomotion et filment leur voyage avec des caméras embarquées, les policiers ne se rendent pas toujours compte qu’ils sont filmés. Ce phénomène est visuellement montré, ou à défaut expliqué quand il n’a pas pu être filmé.
    Pour ne citer qu’un exemple relativement récent (2023) parmi des milliers d’autres, une youtubeuse néerlandaise a été victime d’un tentative d’extorsion par des policiers nigérians, qui lui ont réclamé de l’argent sans aucune raison. Manque de bol pour eux, ils ne sont pas rendus compte qu’ils étaient filmés. La vidéo est devenu virale, beaucoup d’internautes nigérians se sont plaints des rackets dont ils sont victimes au quotidien.
    Finalement, ces deux policiers ont été licenciés. https://youtu.be/_4x6Tzq--DM?si=Fo_EQuo67_94arJA

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  • Le 3 février à 03:53, par baltimoreappts En réponse à : Racket sur le trajet Côte d’Ivoire-Burkina Faso : Zoom sur une pratique devenue une norme

    puisque c’est la faute de la cedeao, c’est sur que tout cela va disparaitre puisque maintenant c’est l’AES.

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  • Le 3 février à 06:04, par Tintin En réponse à : Racket sur le trajet Côte d’Ivoire-Burkina Faso : Zoom sur une pratique devenue une norme

    Le phénomène est général et les autorités sont au courant.J’avais juré de ne plus mettre pied au Niger tellement non seulement on vous raquette mais on vous insulte .Une fois le policier faisait ses ablutions et collectait nos 5000 frs (parce qu’il y avait la COVID et le Niger avait ouvert ses frontières avant les autres). Je me suis posé la question de savoir qu’est ce qu’il dira à Dieu dans sa priere .
    Je pense que les fruits de ces raquettes arrivent au haut lieu peut etre meme jusqu’aux ministres ,sinon comment comprendre la persistance du phenomene.

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  • Le 3 février à 13:51, par Ikatrans En réponse à : Racket sur le trajet Côte d’Ivoire-Burkina Faso : Zoom sur une pratique devenue une norme

    Huum.. rackets et corruption.
    Honnêtement, un vieux blanc qui a vécu en URSS, USA, et au Moyen-Orient m’a dit un jour que la clé du développement c’est la lutte contre la corruption. A l’époque j’ai douté car j’étais jeune mais aujourd’hui, je le comprends

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    • Le 3 février à 22:38, par Renault HÉLIE En réponse à : Racket sur le trajet Côte d’Ivoire-Burkina Faso : Zoom sur une pratique devenue une norme

      Moi, vieux bonhomme toubab qui a aussi à la fois voyagé et travaillé dans beaucoup de pays, j’approuve entièrement ce que vous avez écrit.
      Il ne faut pas juste condamner la corruption, il faut la punir lourdement.
      Un douanier ou un policier qui tente de rançonner un citoyen en Europe de l’Ouest ou en Amérique du Nord est puni, et puni cruellement : sa vie est fichue.
      PS
      Les 4 ans de Sankara de 1983 à 1987 ont vu disparaître le petit racket des blancs. Ce racket a immédiatement réapparu après le putsch de 1987.

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  • Le 5 février à 09:43, par TCHANA En réponse à : Racket sur le trajet Côte d’Ivoire-Burkina Faso : Zoom sur une pratique devenue une norme

    Merci pour le reportage
    C’est la première fois que vous remarquez cela Monsieur O.J.M ? C’est déjà bon de commencer quelque part et un jour. Ce phénomène est instauré par la hiérarchie de la police et de la gendarmerie. Il fallait essayer d’appeler les directions générales et tu serais déçu de la suite réservée à ta plainte. Ce phénomène est dans presque tous les pays de la CEDEAO mais à des ampleurs différents. Dans certains pays on te prends de l’argent à chaque poste (j’ai vécu ça en 2020 sur le tronçon Dori-Niamey). Dans certains pays on ne te prend de l’argent qu’à la frontière (Exemple Togo). On a refusé de signer mon passeport au Mali à la frontière parce que je demandais pourquoi je devrais payer 2000fcfa. Il y a beaucoup à dire à ce sujet. Le sujet est bien connu par les différentes autorités qui vivent bien de ces pratiques.

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  • Le 5 février à 10:49, par Sidwaya En réponse à : Racket sur le trajet Côte d’Ivoire-Burkina Faso : Zoom sur une pratique devenue une norme

    En quoi cette CEDEAO est utile pour nos populations si nous ne pouvons pas quitter librement d’un pays a une autre

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  • Le 5 février à 17:02, par N’dabi En réponse à : Racket sur le trajet Côte d’Ivoire-Burkina Faso : Zoom sur une pratique devenue une norme

    Cette pratique a la peau dure, et qui plus est, les autorités côté ivoiriennes ne semblent pas disposées à lutter contre ce phénomène qui déshonore nos états.
    Ce témoignage en est un parmi tant d’autres, et des anecdotes il y en a a foison. Toute personne qui traverse cette frontière pourrait en témoigner, même moi fin des années 90-2000, j’en ai été victime plus ou moins comparativement à d’autres qui ne savent pas aligner deux trois mots de français. Je m’en suis toujours bien tiré en faisant valoir mes droits ou en me rebellant, au risque d’être exposé à un sort inconnu.
    Par ailleurs, le phénomène existe côté burkinabè, mais, sans pour autant être comparé aux humiliations et inhumanité que les usagers vivent du côté ivoirien.
    CEDEAO des peuples, mon cul oui !

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  • Le 5 février à 17:24, par Bobolais En réponse à : Racket sur le trajet Côte d’Ivoire-Burkina Faso : Zoom sur une pratique devenue une norme

    Hummm j’ai vécu ça en début décembre 2023 entre Bobo Ségou en passant pas Kouri. Dans le car en question, le convoyeur communique haut et fort en demandant a chaque passager de donner 7000F CFA afin qu’il "arrange la route". Je suis resté calme. Arrivé à mon tour je lui ai dit que j’allais arranger moi-même ma route. Il rassemble tous les pièces de ceux qui on cotisé. Le convoyeur descent remettre les pièces au controle a chaque arrêt. Nous autre qui n’avons pas adhéré à la cotisation ha !!! on doit donner 1000F ou 2000F. Bref pour dire qu’il devrait aussi voir du côté des convoyeurs dans les car.

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  • Le 7 février à 08:42, par Renault HÉLIE En réponse à : Racket sur le trajet Côte d’Ivoire-Burkina Faso : Zoom sur une pratique devenue une norme

    @Shalom
    Ha ha !, Messire Shalom, savez-vous qu’insulter l’interlocuteur, montre la faiblesse de son argumentation., tout simplement ! C’est ballot, quand même !
    Accuser de racisme, ou plutôt de « rwââââcisme », c’est tellement facile quand on ne sait pas quoi dire ! Sachez que, par chez nous, n’importe quel petit voyou pris la main dans le sac accuse le policier de « rwââââcisme », même si le policier est plus brun que lui.
    Normalement, dans un forum de haute tenue comme ceux de Lefaso.net, on argument, on montre la qualité des arguments de l’interlocuteur, mauvaise, bonne, à améliorer, etc., le tout avec politesse et respect.
    « Respect » ne veut pas dire « hypocrisie » !
    Alors, reprenons :
    - 1) L’esclavage
    Mme Avicenne a raison, c’est vous qui ne dominez guère le dossier ! L’esclavage a existé partout dans l’antiquité, mais il tendait à disparaître dans l’Europe chrétienne du Moyen- ge, du moins à l’ouest.
    Malheureusement, les Arabo-Musulmans l’ont fortement relancé dans leurs zones, tout particulièrement en Méditerranée et en Afrique subsaharienne, où il a toujours existé de façon traditionnelle. Il y a eu les révoltes des « Zandj » (noirs) dans des plantations de canne à sucre en Iraq au 9e siècle ; ce sont les Arabes du Golfe (Oman) qui ont littéralement inventé la traite maritime autour de Zanzibar, dont le nom persan est « Zandj-e-bar », le « Pays des esclaves noirs ».
    - 2) Les pirates barbaresques
    Entre 700 et 1830, les Arabo-Turco-Musulmans n’ont jamais cessé de mener des razzias sur les côtes de l’Europe pour en ramener des centaines de milliers d’esclaves, de l’Espagne jusqu’à l’Ukraine et au Caucase. Ils appréciaient particulièrement les femmes aux yeux et cheveux clairs, qu’ils destinaient au harems des puissants. Je peux même vous donner l’adresse précise d’un de ces marchés aux fillettes blanches dans une grande ville du Maghreb. Les hommes slaves, s’ils étaient bien bâtis, devenaient des soldats esclaves, les « esclavons/saqaliba », du nom « Slaviani » par lequel se désignaient les peuples slaves des Balkans, Serbes, Bulgares, Croates, Slovènes, Ukrainiens.
    C’est simple, le premier raid des « US Marines » a eu lieu vers 1803-1805 contre Tripoli en Libye pour punir les pirates esclavagistes et rançonneurs de ce port ottoman.
    - 3) La traite africaine et transsaharienne
    Les Européens n’avaient pas découvert d’autres continents que, de 700 à 1450, un trafic intense avait lieu à travers le Sahara. Des princes noirs guerriers (mandingues, Mossis, Haoussas, Toubous, Ashantis, Royaume du Bénin, Éthiopie) razziaient des esclaves noirs parmi leurs voisins, en exploitaient durement une partie (mines d’or !) et revendaient le surplus à des trafiquants, direction le Maghreb, l’Égypte, l’Arabie et la Turquie. Cela a porté sur des dizaines de millions d’esclaves. Les Éthiopiens noirs se sont beaucoup enrichis en revendant leurs voisins ...
    - 4) La traite atlantique
    Ensuite, beaucoup plus tard, après la fin du Moyen- ge, les Ouest-Européens ont ouvert des comptoirs sur les côtes subsahariennes, mais ils ne pouvaient guère pénétrer l’Afrique à cause du palu et autres maladies qu’ils ne pouvaient soigner. Et là, ils n’ont eu qu’à s’adresser aux chefs locaux, qui ont trouvé un nouveau marché pour leur meilleur produit, l’esclave noir (le voisin razzié, noir comme eux !) qu’ils revendaient depuis longtemps aux arabo-musulmans par centaines de milliers.
    - 5) Lutte contre la traite et abolitions de l’esclavage
    Entre 1750 et 1848, les Anglo-Français ont commencé à interdire la traite, à lutter militairement contre les navires des trafiquants d’esclaves espagnols, brésiliens, Arabes, etc. puis ont totalement aboli l’esclavage.
    Autrement dit, quand la colonisation de l’Afrique de l’Ouest et du Centre a commencé vers 1850, l’esclavage AVAIT ÉTÉ INTERDIT PAR LES ANGLO-FRANÇAIS. Donc, quand le Sahel a été colonisé entre 1850 et 1900, ce sont les Sahéliens qui étaient esclavagistes, les blancs Franco-Anglais cherchaient à supprimer l’esclavage parmi les peuples d’Afrique, ne serait-ce que pour empêcher les guerres esclavagistes entre Africains.


    Je suis sûr qu’on ne vous a jamais expliqué tout ça correctement, bien entendu ....
    Aujourd’hui, les pseudo-élites africaines sont dans le déni de leur propre histoire esclavagiste et préfèrent se raconter des contes de fée sur un faux paradis d’avant les Blancs, paradis qui n’était qu’un enfer esclavagiste et guerrier.
    Pourtant, vers 1970, il y avait d’excellents cours sur le sujet dans une certaine université africaine ... Je le sais, j’ai lu les polycopiés à l’époque.
    DONC, MADAME AVICENNE (Ibn Sina, savant persan) A RAISON, LES SUBSAHARIENS SONT DANS LE DÉNI !
    De plus, le problème de la corruption est une entrave dramatique à votre développement, Mme AVICENNE a raison de le souligner.
    La corruption touche toute l’Afrique, d’Alger à Capetown, et de Dakar à Mombasa. Simplement, elle est plus ou moins grave suivant les pays d’Afrique.
    Donc, aucun racisme, vous autres africains refusez vos responsabilités. Le Sahel, en particulier, par ses juntes paralysantes, a tué dans l’œuf ses chances de développement depuis un demi-siècle.
    Ne comptez pas sur le vieux nassara R. HÉLIE pour être complaisant avec vous !
    On ne me la fait pas, à moi, j’ai assez voyagé, assez vu et assez appris sur les vraies causes de votre stagnation depuis 1970, putsches incessants, caste militaro-administrative incompétente, corruption minable, etc.

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