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Ouagadougou : Six élèves condamnés pour avoir fait usage de grenades lacrymogènes

Publié le dimanche 28 janvier 2024 à 22h25min

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Ouagadougou : Six élèves condamnés pour avoir fait usage de grenades lacrymogènes

Pour avoir détenu et jeté des grenades lacrymogènes dans des salles de classes d’établissements scolaires à Ouagadougou, six élèves provenant de diverses écoles ont comparu ce samedi 27 janvier 2024, devant le Tribunal de grande instance de Ouaga I. Plusieurs élèves, principalement des filles ont été victimes de leurs actes.

Ces prévenus poursuivis pour mise en danger de la vie d’autrui sont tous des adolescents dont le plus âgé a 19 ans. Après le mea-culpa de l’ensemble des élèves, dans une atmosphère chargée d’émotions, le tribunal a déclaré les fautifs coupables des faits qui leur sont reprochés.

Tous, en effet, ont reconnu leurs faits à la barre. Les larmes aux yeux et la voix apparemment empreinte de sincérité, ils ont imploré la clémence du juge. « Nous regrettons nos actes et nous n’allons plus jamais les reproduire ». Voilà la substance de leurs derniers mots devant la Cour, pour leur défense.

Les victimes et leurs parents invités à réclamer des dommages et intérêts, s’ils le souhaitaient, ont tous été miséricordieux.

À la clôture des débats, le conseil des prévenus a mentionné : « Comme le dit un adage, les conseils ne conseillent pas. Mais ce sont plutôt les conséquences qui conseillent. Et pour vous, ce sont les conséquences qui vous conseillent aujourd’hui. ».

L’un des prévenus a été condamné à six mois d’emprisonnement et à une amende de 500 000 francs CFA, le tout assorti de sursis ; et les autres ont écopé de trois mois d’emprisonnement et d’une amende de 500 000 francs CFA, le tout également assorti de sursis.

« En tant que civil, vous n’avez pas le droit de détenir des grenades lacrymogènes, encore moins de les jeter », Pascal Ouédraogo, avocat à la Cour, conseil des prévenus.

Pour Pascal Ouédraogo, avocat à la Cour, le verdict est tout à fait conforme et clément. « Le tribunal ne pouvait que condamner ces actes. Parce que les faits ne sont pas contestés. Donc, pour nous, l’intérêt de ce procès était surtout de conscientiser les enfants, constituant en la matière une pédagogie. Et personnellement, l’objectif pour moi était d’obtenir le sursis à leur profit. Ce qui a été atteint », a-t-il indiqué.

Joachim Bonkoungou, père d’une des victimes, a affirmé lors du procès : « Nous voulons certes pardonner, mais nous souhaitons que ce genre de pratique cesse dans les écoles. » Monsieur Bonkoungou a réclamé que lui soit remboursés les frais d’ordonnances dont il avait pris la charge.

« Nous demandons aux autorités de s’investir davantage pour taire les sources d’approvisionnement de ces grenades lacrymogènes », Joachim Bonkoungou, père d’une des victimes.

Le juge, tout comme le procureur, ont invité les parents d’élèves présents à l’audience à davantage s’engager dans le suivi de leurs enfants en vue de leur offrir une meilleure éducation et éviter que telle situation ne se reproduise. « Vous voyez que vous étiez vous-mêmes en danger par la détention de ces grenades par vos enfants dans vos maisons. Ne vous lassez donc pas de fouiller dans leurs sacs pour vous assurer qu’ils ne possèdent pas d’objets dangereux et surtout défendus », ont-ils exhorté.

Le tribunal a souligné que la défense a quinze jours pour faire appel. Aux élèves, leur message a été clair : s’ils récidivent, aucune pitié ne leur sera accordée.

Ce procès soulève par ailleurs des questions plus larges sur la gestion des écoles et la prévention des actes répréhensibles. Les autorités éducatives, les parents et les responsables politiques sont appelés à réfléchir à des mesures visant à prévenir de tels incidents à l’avenir, et à promouvoir un environnement éducatif sûr.

Hamed Nanéma
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 27 janvier à 17:45, par Bol.Sidnoma En réponse à : Burkina / Perturbation des cours en milieu scolaire : Six élèves condamnés pour avoir fait usage de grenades lacrymogènes

    Vivement que cela serve de leçons pour ces petits cowboys et leurs complices !
    Le tribunal aurait dû exiger la prise en charge d’un psychologue pour les victimes traumatisées.
    Dieu protège et bénisse le Faso !

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  • Le 28 janvier à 00:17, par ZORRO En réponse à : Ouagadougou : Six élèves condamnés pour avoir fait usage de grenades lacrymogènes

    Je reste sur ma soif. Il y a une question de fond qui est passée sous silence. Où est-ce que ces enfants là ont eu ces grenades lacrymogènes ? À ce que je sache, ça ne se vend pas au coin de la rue ! Il y a d’autres implications à prendre en compte dans ce dossier.

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  • Le 28 janvier à 00:32, par bougre33 En réponse à : Ouagadougou : Six élèves condamnés pour avoir fait usage de grenades lacrymogènes

    QUELLE EST LA PROVENANCE DE CES GRENADES ? AINSI NAISSENT LE TERRORISME ET LES REGLEMENTS DE COMPTES ENTRE CITOYENS ! C’EST DANS L’ESPRIT DES HOMMES QUE NAISSENT LES GUERRES ! BRAVO A NOTRE JUSTICE, VIVEMENT QUE LES JEUNES SOIENT BIEN EDUQUES !

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  • Le 28 janvier à 00:56, par Baoysm En réponse à : Ouagadougou : Six élèves condamnés pour avoir fait usage de grenades lacrymogènes

    Bonjour. En lisant l’article on a envie de savoir où ont-ils obtenus ces grenades et pour quelles raisons les ont-ils jetés dans des salles de classes ?

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  • Le 28 janvier à 08:48, par kwiliga En réponse à : Ouagadougou : Six élèves condamnés pour avoir fait usage de grenades lacrymogènes

    "Ce procès soulève par ailleurs des questions plus larges sur la gestion des écoles et la prévention des actes répréhensibles..." et sur, comment se procurer des grenades lacrymogènes... non, ça n’inquiète personne ?

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    • Le 29 janvier à 12:44, par yk En réponse à : Ouagadougou : Six élèves condamnés pour avoir fait usage de grenades lacrymogènes

      Franchement ! On ne sais pourquoi une question sur la source des grenades n’ait été posée. Mr les juges, j’en suis désolé. C’est vraiment un dossier qui devrait ouvrir un autre et c’est ce dernier qui devait punir sévèrement certains adultes qu’on vient de protéger . Ces grenades ne se vendent pas en boutique. Et vous ne mettrez pas les gens d’accord avec ça mème vous ètes indépendants !!!!!!!!! Il y a des gens qui devaient forcémént repondre monsieur le procureur ! Les fournisseurs sont bien les premiers responsables.

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    • Le 29 janvier à 12:50, par yk En réponse à : Ouagadougou : Six élèves condamnés pour avoir fait usage de grenades lacrymogènes

      Franchement ! On ne sais pourquoi une question sur la source des grenades n’ait été posée. Mr les juges, j’en suis désolé. C’est vraiment un dossier qui devrait ouvrir un autre et c’est ce dernier qui devait punir sévèrement certains adultes qu’on vient de protéger . Ces grenades ne se vendent pas en boutique. Et vous ne mettrez pas les gens d’accord avec ça mème vous ètes indépendants !!!!!!!!! Il y a des gens qui devaient forcémént repondre monsieur le procureur ! Les fournisseurs sont bien les premiers responsables.

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  • Le 28 janvier à 09:49, par Alpha2025 En réponse à : Ouagadougou : Six élèves condamnés pour avoir fait usage de grenades lacrymogènes

    Enfin, un début de sanction, contre ces perturbateurs de cours, qui ne veulent pas étudier -ce n’est pas grave, c’est leur problème)- et qui tiennent à empêcher leurs camarades de le faire. Ça c’est inacceptable. Je regrette profondément cette démission collective qui a permis à ce phénomène de perdurer. Il faut aussi que tout le monde s’investisse à faire comprendre aux élèves que leur rôle est l’apprentissage. Qu’ils soient sensibles aux problèmes de la société, c’est très bien ! Mais en aucun cas, pour aucune raison, ils ne doivent s’abstenir de suivre les cours pour lesquels ils doivent exiger la présence de leurs professeurs et maîtres, dont ils ne doivent en aucun cas faire leurs les revendications. Je vais raconter une histoire : un professeur d’université m’a avoué un jour "encourager" les étudiants dans leurs manifestations qui se traduisaient par des grèves à répétition ! À telle enseigne que l’année en cours à été invalidée. Ce que beaucoup ne savaient pas, c’est que compte tenu de sa position, cet homme avait obtenu pour tous ses enfants, des bourses pour des études à l’étranger, les faisant échapper aux vissicitudes de l’UO. J’espère que ces perturbateurs seront sévèrement punis pour l’exemple, et qu’à l’avenir, de tels phénomènes seront sévèrement sanctionnés.

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  • Le 28 janvier à 10:08, par ZEUS En réponse à : Ouagadougou : Six élèves condamnés pour avoir fait usage de grenades lacrymogènes

    Bonjour M. Nanema,
    Merci pour a vous et à Fasonet pour l’article.
    Cependant pour quelqu’un qui vient de tomber sur le sujet comme moi, je continue à me poser les questions suivantes ( au moins jusqu’au moment où je vois écrit, puisque je vais être obligé d’aller écumer d’autres sites Burkinabe ensuite) :
    - Ou et comment se sont-t’ils procuré ces grenades ?
    - Pourquoi ou à quelle occasion les grenades ont-t’elles été lancées ?
    - Pourquoi des filles principalement ?
    - De quels établissements parlent-t’on ?
    Autant de questions pour moi qui tombe sur ce sujet pour la première fois, quand bien même vous l’auriez abordé auparavant !
    Cordialement

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  • Le 28 janvier à 10:54, par WALY En réponse à : Ouagadougou : Six élèves condamnés pour avoir fait usage de grenades lacrymogènes

    Je crois que c’est une ERREUR monumentale. Comment peut on condamner avec sursis des gens qui blessent VOLONTAIREMENT des innocents pour des raisons inavouables ? C’est une escalade qu’il faut tuer dans l’œuf. En réalité ces JEUNES ont commis un attentat et on a peur de les sanctionner ? Demandez aux combattants, beaucoup de terroristes qu’on neutralise sont parfois des enfants de 13 à 15 ans. Il n’y a pas d’âge pour faire le mal et ceux qui croient qu’une peine avec SURSIS est DISSUASIVE se trompent. C’est parce que les trafiquants d’essence avec les terroristes et même les corrompus et autres prédateurs de l’économie sont condamnés à des peines ridicules eu égard à leurs forfaits que ça continue. Vivement qu’on relise les lois et qu’on remette la justice sur le droit chemin. Même s’ils étaient condamnés à 6 mois de travaux d’intérêt commun, ces paresseux seraient dissuadés de continuer sur la mauvaise voie.

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  • Le 29 janvier à 08:28, par Génération En réponse à : Ouagadougou : Six élèves condamnés pour avoir fait usage de grenades lacrymogènes

    Oui on a vu les parents des victimes mais ou sont les parents de ces enfants hors loi. On ne peut pas bien éduquer ses enfants gérer sa propre famille et on prétend pouvoir générer un service, une entreprise, une institution ; etc. Dans des cas pareils, il faut trouver un mécanisme pour punir financièrement les parents irresponsables. honte aux parents de ces enfants hors la loi.

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