Comme on aime le dire, la Yamaha dame tape à l’œil quand elle est neuve. Ainsi quelques jours après l’achat de la moto, la bande de Raso "un réseau de voleurs de Yamaha" repéra celle de Mariam. La jeune secrétaire est mise sous surveillance par la bande. Ses allées et venues furent étroitement surveillées. Ils attendaient le moment propice pour dérober la moto. Les choses tardaient à se concrétiser puisque Mariam limitait ses déplacements. Raso décida alors d’aller à la recherche de la moto. Un jour, aux environs de 10h du matin, Raso arriva à l’institution.

Le parking de l’institution se trouve à l’intérieur de la cour et c’est là que le personnel garde ses engins. Ce parking interne n’est pas surveillé. Un autre parking se trouve à la porte d’entrée de la cour ; celui-ci est surveillé par un parkeur. D’ailleurs, la direction avait décliné toute responsabilité quant à une éventuelle disparition d’engins dans le parking intérieur. Une recommandation avait été faite au personnel invitant les uns et les autres à confier leurs engins au parkeur de la porte d’entrée contre une modique somme de 50 FCFA par jour.

Toutes ces mesures n’avaient servi à rien puisque certains persistaient à garer leurs engins à l’intérieur, se disant que la police à la porte est un moyen dissuasif pour les voleurs. Mais ils ont oublié que parfois des individus entrent et sortent sans se faire remarquer par la police de l’institution. C’est le cas de Raso qui, après avoir franchi la porte, alla directement au parking de l’intérieur où il prit place sur la moto de Mariam.

Ce jour-là il était venu avec un de ses complices qui était posté dehors avec une Sanili 126 prêt, à appuyer sur l’accélérateur. Raso prit son temps sur la Yamaha, le portable collé à son oreille, il donnait l’impression d’être captivé par la communication. Lorsqu’il s’aperçut qu’on ne lui prêtait aucune attention il sortit ses clés et essaya d’ouvrir la moto.

Il réussit à débarrasser la Yamaha de ses cadenas et attendait le bon moment pour sortir. C’est à ce moment que l’agent de liaison qui sortait remarqua la présence de Raso sur la moto de Mariam. Il eut le réflexe d’avertir la demoiselle en l’appelant sur son portable." "La go" on dirait que tu as de la visite. Il y a un homme sur ta moto".

Elle dit ne pas être au courant d’une quelconque visite. Alors, elle descendit pour se rendre compte. Elle voit Raso très à l’aise sur sa moto. Elle demanda à Raso : "S’il vous plait pouvez-vous descendre de ma moto" ? Raso descendit de la moto. Mariam remarqua que tous les cadenas qu’elle avait utilisés pour fermer sa moto étaient tous ouverts. C’est toi qui a ouvert ma moto ?

Raso se voyant découvert répliqua d’un ton violent et agressif en mettant Mariam en garde. "Méfie-toi de moi dévergondée ; le fait de s’asseoir sur ta moto va lui faire quoi. Comment pourrai-je ouvrir ta moto sans clé !" Il avait rangé ses clés dans sa poche. Il s’empressait de sortir quand la police l’intercepta à la porte pour demander à Mariam ce qui s’était passé. Elle raconta et Raso continua de vociférer des injures à son encontre.

Quand la police voulut l’arrêter il éleva le ton pour intimider les agents de sécurité. Mais le policier persista. Lorsqu’on appela la police centrale qui arriva sur les lieux, Raso selon la police, était sur la liste noire et était sérieusement recherché depuis plus d’une année. Il faisait partie d’un grand réseau de voleurs d’engins. La plupart des autres membres avaient trouvé la mort. Et il était pratiquement le seul qui était toujours en vie.

Mariam venait d’échapper à ce vol grâce à l’agent de liaison. Alors soyons toujours vigilants dans les services.

Kibsa KARIM
L’Hebdo