LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Violences faites aux femmes : « Celui qui blesse une seule femme profane Dieu », dénonce le pape François à l’occasion du nouvel an

Publié le mercredi 3 janvier 2024 à 21h50min

PARTAGER :                          
Violences faites aux femmes : « Celui qui blesse une seule femme profane Dieu », dénonce le pape François à l’occasion du nouvel an

Dans son homélie à l’occasion de la messe du nouvel an, célébrant la solennité de Marie et la 57è Journée mondiale de la paix, le pape François a, à la basilique St-Pierre de Rome, devant des milliers de fidèles, dénoncé les violences faites aux femmes dans le monde. Une interpellation dont l’écho dépasse, sans doute, les seuls fidèles chrétiens, quand on mesure l’ampleur du phénomène dans les sociétés et les souffrances de toutes formes que les femmes subissent.

Le message du souverain pontife, que plusieurs médias internationaux ont relayé et mis en exergue, appelle les catholiques à être des exemples, en respectant les femmes. « Le monde a aussi besoin de regarder les mères et les femmes pour trouver la paix, pour sortir des spirales de la violence et de la haine, et revenir à avoir des regards humains et des cœurs qui voient. Et toute société a besoin d’accueillir le don de la femme, de toute femme, de la respecter, de la protéger, de la valoriser, en sachant que celui qui blesse une seule femme profane Dieu, né de la femme », a touché le pape François, demandant aux catholiques de copier l’exemple de Marie qui est présentée comme la mère de Dieu, à lui confier cette année à venir et à lui consacrer leur vie.

« Notre époque, vide de paix, a besoin d’une Mère qui recompose la famille humaine. Regardons Marie pour devenir des constructeurs d’unité, et faisons-le avec sa créativité de Mère, qui prend soin de ses enfants : elle les rassemble et les console, elle écoute leurs peines et essuie leurs larmes », exhorte le guide religieux, rappelant l’importance que revêt la maternité de Marie qui est le chemin qui conduit à la tendresse paternelle de Dieu.

Au Burkina, plusieurs enquêtes ont mis à nu les proportions du phénomène. A titre illustratif, une étude menée par l’Institut supérieur des sciences de la population (ISSP, université Pr Joseph-Ki-Zerbo), et rendue publique en février 2023, a fait ressortir que 25,7% des femmes en âge de procréer (15-49 ans) ont subi des violences entre partenaires intimes.

« Le questionnaire a été administré à l’endroit de 6 388 femmes de la tranche d’âge précitée et à 5 522 ménages des zones urbaines et rurales du Burkina Faso et a concerné la période de décembre 2020 à mars 2021. Selon l’investigateur principal de l’étude, de nombreuses femmes sont battues par leurs conjoints. 6% déclarent avoir subi des violences sexuelles au niveau de leur ménage, soient 250 000 femmes, sur une année donnée. Pour toutes les formes de violence, c’est 1 femme sur 4 qui subit ces violences », révèle ladite étude, selon laquelle, ces violences, qui constituent un terrorisme domestique, impactent négativement la productivité des femmes dans la société.

« Papa et maman s’insultent jusqu’à 2h du matin, si je ne prends pas la drogue, je ne peux pas dormir », relaie Pr Arouna Ouédraogo.

En plus de la productivité, poursuit l’étude, les femmes victimes sont impactées négativement dans leur dignité humaine, les empêchant d’exprimer leur potentialité et sont exclues du développement. « Un autre aspect des violences faites aux filles et aux femmes montre qu’elle affecte non seulement l’éducation des victimes et celle de leurs enfants, si on prend en compte les adolescentes scolarisées », apprend-on.

Aussi, dans le cadre des « 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre (VBG) » qu’elle a organisés en partenariat avec « Taafé vision », et à travers une projection-débat en fin novembre 2023, l’Union européenne a confié avoir pris en charge 11 000 cas de violence basée sur le genre, entre 2019 et 2023.

C’est dire que la situation interpelle plus qu’on puisse l’imaginer. Elle l’est encore davantage dans ce contexte de crise sécuritaire, où les femmes sont les plus exposées, vulnérables.

Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 3 janvier à 08:58, par Moussa En réponse à : Violences faites aux femmes : « Celui qui blesse une seule femme profane Dieu », dénonce le pape François à l’occasion du nouvel an

    C’est à ne plus rien comprendre, d’autant plus que c’est lui même qui cautionne que les hommes prennent désormais la place des femmes pour devenir des épouses d’autres hommes non ?

    Répondre à ce message

    • Le 4 janvier à 15:27, par PIETRO VENEZIA En réponse à : Violences faites aux femmes : « Celui qui blesse une seule femme profane Dieu », dénonce le pape François à l’occasion du nouvel an

      Dante Alighieri place les menteurs ou faussaires de parole dans le VIIIe cercle du dernier chahut de l’Enfer. En bénissant certaines personnes et en leur confiant une mission, Dieu se lie à lui-même d’une manière bien particulière : « Je bénirai ceux qui vous béniront, et je maudirai ceux qui vous maudiront » (Genèse 12, 2-3). Sa Sainteté le Pape François n’a jamais dit, écrit ou pensé que le mariage, tel que représenté dans la Crèche de Saint François, puisse avoir lieu entre deux êtres humains du même sexe. Avec la bénédiction de la copie homosexuelle, Sa Sainteté a voulu administrer exclusivement une sorte de médicament, afin que les homosexuels changent d’avis sur un choix contraire à la Volonté de Dieu et les excluent de l’Église. Dante a placé les homosexuels en Enfer, les méprisant, car ils étaient tous « souillés du même péché du monde ». D’où je viens, on dit que les mensonges ont les jambes courtes, et comme on dit chez vous ? Professeur Pietro Venezia

      Répondre à ce message

  • Le 4 janvier à 08:39, par LE FORGERON En réponse à : Violences faites aux femmes : « Celui qui blesse une seule femme profane Dieu », dénonce le pape François à l’occasion du nouvel an

    Bonjour,

    Tant que nos femmes et filles continueront de regarder les films comme télé Novelas et autres alors les problèmes de couple ne seront jamais résolus car ces films n’enseignent pas nos cultures et les femmes qui les regardent ont tendance à appliquer les gestes des acteurs de ces films. Combien de femmes ont abandonné leur cuisine pour suivre ces films ? Combien de femmes ont crié sur leur mari parce qu’elles ont voulu imiter les gestes des acteurs de ces films ? C’est l’émancipation mal comprise des femmes qui entraine les problèmes de foyer. Sinon, comment comprendre ce passage ( « Papa et maman s’insultent jusqu’à 2h du matin, si je ne prends pas la drogue, je ne peux pas dormir », relaie Pr Arouna Ouédraogo.) Dans l’éducation africaine en générale et Burkinabè en particulier, une femme ne doit pas insulter son mari dans son foyer.
    S’il y a un problème sérieux le couple faisait intervenir des médiateurs et le problème est résolu. C’est ce manque de médiation et l’insistance de certaines femmes dans les injures qui poussent certains hommes à leur porter la main. Car un homme ne peut pas souffrir pour construire sa maison et épouser une femme qui va venir l’insulter tout le temps. Un jour cet homme pourra perdre le contrôle de ses émotions.
    Combien de femmes partent dans les CSPS pour appliquer les contraceptions sans informer leur mari ? Et actuellement ce phénomène engendre des problèmes dans les foyers qui peuvent conduire même jusqu’au divorce dans certains villages.
    L’ISSP gagnerait à faire des enquêtes sur l’utilisation des contraceptions et leurs conséquences sur l’augmentation de taux de cancer de sein et du col de l’utérus dont leur traitement coûte cher pour les foyers. Cette pauvreté entraine des mésententes et des violences dans les couples.

    En conclusion c’est l’éducation de nos filles et garçons qui est remise en cause. Nous devons les éduquer selon nos cultures.
    La soumission des femmes est la clé de la réussite du foyer et non l’émancipation mal comprise. Par exemple une femme au foyer qui rentre toujours à 23h à cause de réunion de gauche à droite et souvent même sans explication. Alors rares sont les hommes qui peuvent accepter cela dans la culture mossi. Chaque culture a ses règles et il faut les connaitre et les appliquer pour éviter les problèmes dans les foyers.

    Cordialement,

    Répondre à ce message

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique