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Burkina Faso : 63 ans (1960-2023) d’indépendance = 14 ans de pouvoir civil, 49 ans de pouvoir militaire : est-ce exact ?

Publié le vendredi 29 décembre 2023 à 22h48min

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Burkina Faso : 63 ans (1960-2023) d’indépendance = 14 ans de pouvoir civil, 49 ans de pouvoir militaire : est-ce exact ?

Dans cette tribune, le général à la retraite Pr Robert T. Guiguemdé, bat en brèche l’idée communément admise selon laquelle il y a eu plus d’années de pouvoir militaire que civil. Continuer à propager dans les médias que sur les 63 ans d’indépendance du Burkina Faso il n’y a eu que 14 ans de pouvoir civil, n’est pas faire preuve de bonne foi ni d’honnêteté intellectuelle, assène-t-il après avoir sorti la calculette pour en faire la démonstration.

« Ceci est une analyse d’un militaire retraité sur la question.

 La réponse à cette question est : « affirmatif » pour certains politiciens, certains intellectuels de la société civile et certains journalistes. C’est leur leitmotiv dans les médias depuis juin 2023.

Voici leurs décomptes réitérés depuis lors :

- les pouvoirs civils seraient : celui de Maurice Yaméogo = 6 ans (1960-1966) ; celui de Michel Kafando = 1 an (2014-2015) et celui de Roch Kaboré = 7 ans (2015-2022). Total=14 ans.

- les pouvoirs militaires seraient : celui de Sangoulé Lamizana = 14 ans (1966-1980) ; celui de Saye Zerbo = 2 ans (1980-1982) ; celui de Jean-Baptiste Ouédraogo = 9 mois (novembre 1982-août 1983) ; celui de Thomas Sankara = 4 ans (1983-1987) ; celui de Blaise Compaoré = 27 ans (1987-2014) ; celui de Isaac Zida = 21 jours (1er-21 novembre 2014) ; celui de Paul Henri Damiba 8 mois (24 janvier 2022- 30 septembre 2022) et celui en cours de Ibrahim Traoré depuis le 2 octobre 2022. Total = 49 ans.

La réponse à la question est : « négatif » pour d’autres personnes, en ce qui concerne les pouvoirs de Lamizana et Blaise Compaoré. Explication :

1/De 1966 à 1980 le pouvoir de Sangoulé Lamizana avait-il été tout ce temps un pouvoir militaire ?

En 1978, Lamizana a été élu président de la république, soutenu par un parti politique, à la suite d’élections présidentielles et législatives multipartites. Un président de l’assemblée nationale (civil) a été élu par les députés et un premier ministre (civil) issu de la majorité a été nommé. De 1978 à 1980, les députés d’une part, qui votaient les lois, contrôlaient l’action du gouvernement, et d’autre part le gouvernement, « exécutaient-ils littéralement des ordres de militaires sans hésitation ni murmures » ? Pendant ces 2 ans, la gestion du pouvoir d’Etat était-elle aux mains de l’Armée ? Si on a un minimum de bonne foi la réponse est « négatif ». Le pouvoir militaire de Lamizana était donc de 12 ans (1966 -1978) au lieu de 14 ans.

2/De 1987 à 2014 le pouvoir de Blaise Compaoré avait-il été tout ce temps un pouvoir militaire ?

De 1991 à 2014, Blaise Compaoré était-il sous un statut militaire, ne portant jamais de tenue militaire, et avec le même grade de Capitaine sans avancement pendant 23 ans ?

De 1991 à 2014 Blaise Compaoré avait toujours été élu et réélu président du Faso, candidat d’un parti politique, à la suite d’élections présidentielles et législatives multipartites, avec des députés élus par le peuple et des premiers ministres civils. Ces députés avaient-ils été votés par l’Armée ? Ces députés qui votaient les lois, et les premiers ministres avec leurs gouvernements « exécutaient-ils littéralement des ordres de militaires sans hésitation ni murmures » ? La bonne foi et l’honnêteté intellectuelle voudraient de reconnaître que de 1991 à 2014 la gestion du pouvoir d’Etat n’était pas aux mains de l’Armée ; donc pendant ces 23 ans le pouvoir de Blaise Compaoré était un pouvoir civil.

3/De 1959 à 1969, le pouvoir du Général De Gaulle, élu président de la république française, avec pour premiers ministres Michel Debré, Georges Pompidou, Couve de Murville, est-il considéré par les français comme un pouvoir militaire ? La réponse est assurément « négatif ».

Ainsi donc, un pouvoir n’est pas à considérer comme pouvoir militaire si le chef de l’Etat est un militaire ou ancien militaire élu par le peuple.

4/De l’avènement des militaires au pouvoir au Burkina Faso

C’est suite à une insurrection populaire orchestrée par des syndicalistes et des politiques appelant « l’Armée au pouvoir » que celle-ci a pris le pouvoir le 3 janvier 1966, à son corps défendant. Ainsi ici le qualificatif de coup d’état militaire n’est pas consensuel pour tout le monde.

Le premier gouvernement de Lamizana a vu comme membres, parmi les civils, de jeunes officiers intellectuels issus de grandes écoles militaires françaises. Cela a ouvert les yeux désormais aux officiers qu’ils pouvaient être membres de gouvernement et jouir des privilèges dévolus aux hommes politiques. Cela a aussi ouvert les yeux à des intellectuels civils qu’ils pouvaient participer à la gestion du pouvoir à côté de militaires après les avoir incités à prendre le pouvoir.

Le coup d’état de 1982 du Conseil du Salut du Peuple (CSP1) contre Saye Zerbo a été mené par des jeunes officiers principalement membres du Regroupement des Officiers Communistes (ROC) créé en 1976. Il s’agit d’officiers qui avaient été recrutés secrètement et formés à l’idéologie politique par leurs enseignants et des politiques pendant qu’ils étaient élèves au Prytanée Militaire de Kadiogo (PMK). C’est le cas de Thomas Sankara et d’autres. Ces recrutés, idéologiquement « formatés », étaient au départ ceux qui sont arrivés au PMK à partir de la classe de seconde, donc ayant déjà participé à des mouvements syndicaux dans leurs établissements civils ; ce qui n’était pas le cas de leurs camarades qu’ils ont trouvés au PMK et qui y étaient depuis la classe de 6ème. Eux étaient plutôt « formatés » à la discipline militaire traditionnelle.

Sous le Conseil National de la Révolution (CNR), 1983-1987, il a été inculqué l’idée selon laquelle « un militaire sans formation politique et idéologique est un criminel en puissance ». Peut-on alors déplorer que par la suite les militaires s’intéressent à la politique et à la gestion du pouvoir d’Etat ? Le gène de la politique introduit dans l’ADN de l’Armée, a fait d’elle une sorte d’organisme génétiquement modifié (OGM). La propagande actuelle dans les médias qui dit que « la place de l’Armée c’est dans les casernes » devrait plutôt travailler à extirper ce gène pour changer la mentalité contraire qui avait été inculquée.

5/De la motivation des coups d’état

 Coups d’état militaires contre les pouvoirs civils.

C’est la mal gouvernance par des pouvoirs civils qui a entrainé les coups d’état militaires contre les pouvoirs civils : coup de 1966 contre le pouvoir de Maurice Yaméogo ; coup de 1980 contre le pouvoir civil (1978-1980) de Sangoulé Lamizana ; coup de 2014 contre le pouvoir civil (1991-2014) de Blaise Compaoré ; coup de 2022 contre le pouvoir de Roch Kaboré.

 Coups d’état militaires contre les pouvoirs militaires.

Ce sont des divergences idéologiques entre militaires, attisées par des intellectuels civils, qui ont entrainé les coups d’état militaires contre des pouvoirs militaires : coup de 1982 du Conseil du Salut du Peuple (CSP1) de Thomas Sankara et Jean-Baptiste Ouédraogo contre le Conseil Militaire de Redressement pour le Progrès National (CMRPN) de Saye Zerbo ; coup de 1983 du Conseil National de la Révolution (CNR) de Thomas Sankara contre le CSP2 de Jean Baptiste Ouédraogo ; coup de 1987 du Front Populaire (FP) de Blaise Compaoré contre le Conseil National de la Révolution (CNR) de Thomas Sankara ; coup de 2022 du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR2) de Ibrahim Traoré contre le MPSR1 de Paul Henri Damiba.

Une mention spéciale est à faire pour le cas du coup de 1987 de Blaise Compaoré contre son ami Thomas Sankara, au regard du rôle négatif joué par des politiciens civils ; ceux-ci ont contribué à opposer les deux camps militaires, avec, se rappelle-t-on, les tracs meurtriers qui circulaient à Ouagadougou peu avant le coup. Et ce qui pouvait arriver arriva.

6/De la participation de civils dans la gestion des pouvoirs militaires

Dans la genèse des coups d’état il y a toujours eu des civils qui, dans l’ombre, y ont incité les militaires. Sans la complicité et la collaboration de politiques et de politiciens civils, des militaires ne peuvent pas prendre et exercer seuls le pouvoir d’Etat. Aucun des pouvoirs militaires n’a été exclusivement exercé à 100% par des militaires. Dans les pouvoirs militaires il y a toujours eu plus de civils que de militaires dans les gouvernements. Peut-on penser une seule seconde que les civils qui ont participé à des pouvoirs militaires agissaient en marionnettes, qu’ils « exécutaient littéralement des ordres de militaires sans hésitation ni murmures » ? C’est avoir une courte vue que de penser que lorsqu’un chef d’état est militaire le pouvoir d’Etat est militaire.

7/De la prise de leurs responsabilités par les civils pour l’exercice du pouvoir d’Etat

Les civils ou souvent poussé les militaires à renverser les pouvoirs en place, non pas pour s’accaparer eux-mêmes du pouvoir, mais plutôt pour ensuite tirer les marrons du feu des militaires. La complicité et la collaboration de politiques et de politiciens civils n’ont jamais été faites sans intérêt. Cela est surtout illustré par les coups d’état de 1983 et 2014. En 1983, des intellectuels civils membres du gouvernement du CNR s’énorgueillissaient d’être à côté des officiers du Regroupement des Officiers Communistes (ROC) qu’ils avaient idéologiquement formés.

En 2014 lors de l’insurrection populaire, à défaut de demander au président de l’Assemblée nationale de remplacer le président déchu conformément aux dispositions de la Constitution, ou de faire appel au chef de file de l’Opposition, on a vu des intellectuels de la société civile appeler l’Armée à prendre le pouvoir ; et ceci au détriment d’une femme politique civile que des insurgés voulaient investir.

Aux élections présidentielles démocratiques de 2020, on a vu un parti politique créé et dirigé par des grands intellectuels, proposer un militaire comme candidat de leur parti à la présidence du Faso, au lieu d’aller eux-mêmes au charbon. Si ce candidat avait été élu, son pouvoir aurait-il été considéré comme pouvoir militaire ?

CONCLUSION

 63 ans d’indépendance du Burkina Faso = 14 ans de pouvoir civil.
Est-ce exact ?

Ma réponse est : « Négatif ». C’est 39 ans au lieu de 14 ans.
Soit : Maurice Yaméogo = 6 ans ; Lamizana = 2 ans ; Blaise Compaoré = 23 ans ; Roch Kaboré = 7 ans ; Michel Kafando = 1 an.

 63 ans d’indépendance du Burkina Faso = 49 ans de pouvoir militaire. Est-ce exact ?

Ma réponse est : « Négatif ». C’est 24 ans au lieu de 49 ans.
Soit : Lamizana = 12 ans ; Saye Zerbo = 2 ans ; CSP et CNR = 5 ans ; Blaise Compaoré = 4 ans ; MPSR = 1 an.

Il y a donc eu plus d’années de pouvoir civil (39 ans) que d’années de pouvoir militaire (24 ans).

Continuer à propager dans les médias tout le temps que sur les 63 ans d’indépendance du Burkina Faso il n’y a eu que 14 ans de pouvoir civil, n’est pas faire preuve de bonne foi ni d’honnêteté intellectuelle. C’est falsifier l’histoire et induire en erreur la jeune génération qui n’a pas vécu les périodes concernées ; une désinformation à dessein ; à quelle fin ?

Au lieu de la propagande actuellement orchestrée par des politiciens et des intellectuels de la société civile qui dit que « la place de l’Armée c’est dans les casernes » il faut plutôt faire un travail de conscientisation des masses, exhortant les civils à ne plus utiliser les hommes des casernes pour accéder à la gestion du pouvoir, dans l’ombre. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, pour que l’Armée reste dans les casernes, comme c’était le cas de 1960 à 1966, il faut que le pouvoir d’Etat soit géré par des gouvernants vertueux, des hommes et des femmes intègres, mus par un sens élevé de patriotisme, ayant donc une gestion des affaires de l’Etat sans favoritisme, sans détournement des deniers publics, sans corruption, sans impunité. Conséquemment le pays retrouvera une Armée nationale entièrement républicaine, faite d’éléments vertueux, disciplinés, loyaux, intègres, patriotes.

Honneur, Dignité, Intégrité morale, Intégrité territoriale, Paix au Faso ! »

M. Robert Tinga GUIGUEMDE

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Vos commentaires

  • Le 29 décembre 2023 à 11:54, par Loglog En réponse à : Burkina Faso : 63 ans (1960-2023) d’indépendance = 14 ans de pouvoir civil, 49 ans de pouvoir militaire : est-ce exact ?

    Comment peut-on être si peux honnête à cet âge ? J’avais du respect pour vous Gle mais hélas, plus maintenant. C’est IB qui a raison : nous n’avons d’officier supérieurs de bonne qualité. Non. Il faut assumer le fait que les militaires venus aux pouvoir en tant que militaires ne peuvent devenir des civils un coup comme par magie, du fait qu’ils aient organisé des élections pour gagner eux même et ainsi garder le pouvoir. C’est la réalité ainsi. Il faut l’accepter. Même s’ils ont organiser des élections dans les conditions d’un pouvoir démocratique, ils ne cessent pas d’être militaire et ils ne serait jamais chef de l’État s’ils n’étaient pas militaire à la base. A la fin de votre vie, laisser au moins la vérité aux héritiers de ce pays. Élevons honnêtement le niveau du débat.

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  • Le 29 décembre 2023 à 12:20, par Lang En réponse à : Burkina Faso : 63 ans (1960-2023) d’indépendance = 14 ans de pouvoir civil, 49 ans de pouvoir militaire : est-ce exact ?

    Peu importe le calcul arithmétique , tout ça fut un désastre, un échec total Militaro-Civil . Le Burkina est devenu plus pauvre, plus insécure, plus isolé !

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  • Le 29 décembre 2023 à 13:38, par Alpha2025 En réponse à : Burkina Faso : 63 ans (1960-2023) d’indépendance = 14 ans de pouvoir civil, 49 ans de pouvoir militaire : est-ce exact ?

    Effectivement, l’assertion communément admise selon laquelle il y a eu 49 de pouvoir militaire et seulement 14 ans de pouvoir civil est à nuancer. Seulement, il faut admettre qu’un tronc d’arbre à beau rester dans l’eau pendant des décennies, il ne se muera jamais en caïman. Même si le président Comparé est resté à son grade de Capitaine, et à été élu sous la bannière d’un parti politique, il faut admettre que c’est son passage dans l’armée qui lui a permis d’avoir cette emprise sur le RSP, ce qui lui assurait un pouvoir à vie. Ce RSP a eu le rôle qu’on lui connaît sur la vie politique de ce pays avec les restrictions des libertés, les intimidations, etc... Sans ce RSP, le pouvoir Compaoré n’aurait pas pu être ce qu’il a été. Ce n’est pas juste d’assimiler purement et simplement l’essentiel du pouvoir de Blaise à un pouvoir civil. La ou je suis d’accord avec l’auteur de l’article, il faut que les civils cessent d’appeler les militaires à la rescousse à la moindre difficulté, et qu’un culture de gouvernance vertueuse et rigoureuse doit être instaurée. Les coups d’état ne sont pas là panacée. Et avoir des militaires au pouvoir n’est pas une garantie de stabilité. Nous avons eu trois présidents en 2022, et on voit bien que IB est febrile : présidence transférée à Koulouba ou il s’est hyper-barricadé, intimidation par toutes sortes de moyens de ceux qui portent un regard critique sur sa gouvernance, tentative de modifier la constitution pour consolider son pouvoir, etc.... Cette gouvernance fermé et vertueuse est la seule possibilité d’avoir une stabilité des institutions sans laquelle aucun progrès économique et social n’est possible.

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  • Le 29 décembre 2023 à 13:49, par Sidzabda En réponse à : Burkina Faso : 63 ans (1960-2023) d’indépendance = 14 ans de pouvoir civil, 49 ans de pouvoir militaire : est-ce exact ?

    Mon Gl, soyez honnête, n’essayez pas de trafiquer une vérité vérifiable. Reposez-vous et arrêtez le corporatisme à votre âge.

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  • Le 29 décembre 2023 à 14:39, par HUG En réponse à : Burkina Faso : 63 ans (1960-2023) d’indépendance = 14 ans de pouvoir civil, 49 ans de pouvoir militaire : est-ce exact ?

    Cela est claire.pour celui qui veut entendre.Si le.mpp avec son president s etaient assumé on n en serais pas là.Je pari que si le president du mpp avait été courageux avec le rapport d inata il serait toujours au pouvoir. Mais le.mpp etait un.ppuvoir mouta mouta , d amis, de copains et autres.La suite on la.connait.

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  • Le 29 décembre 2023 à 15:36, par Jeunedame seret En réponse à : Burkina Faso : 63 ans (1960-2023) d’indépendance = 14 ans de pouvoir civil, 49 ans de pouvoir militaire : est-ce exact ?

    BRAVO GÉNÉRAL. Le problème avec les civils c’est leur fuite de responsabilités. Les civils sont des opportunistes qui utilisent les autres comme laboureur pour les débuts de saisons et qui attendent les bonnes récoltes pour s’exhiber. Et quand ça ne va pas bien on chante les plaintes contre les laboureurs. Maintenant il nous faut des pouvoirs militaro-civils ; ou bien on s’en moque éperdûment pour juger et nommer la nature des résultats ; pas celui des pouvoirs. Alors, ce classement : gouvernement fainéant inutile ? Ou apprenti émergent ? Ou laborieux assidu sérieux ??

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  • Le 29 décembre 2023 à 16:39, par Jeunedame seret En réponse à : Burkina Faso : 63 ans (1960-2023) d’indépendance = 14 ans de pouvoir civil, 49 ans de pouvoir militaire : est-ce exact ?

    BRAVO GÉNÉRAL. Le problème avec les civils c’est leur fuite de responsabilités. Les civils sont des opportunistes qui utilisent les autres comme laboureur pour les débuts de saisons et qui attendent les bonnes récoltes pour s’exhiber. Et quand ça ne va pas bien on chante les plaintes contre les laboureurs. Maintenant il nous faut des pouvoirs militaro-civils ; ou bien on s’en moque éperdûment pour juger et nommer la nature des résultats ; pas celui des pouvoirs. Alors, ce classement : gouvernement fainéant inutile ? Ou apprenti émergent ? Ou laborieux assidu sérieux ??

    Répondre à ce message

  • Le 29 décembre 2023 à 17:42, par Passakziri En réponse à : Burkina Faso : 63 ans (1960-2023) d’indépendance = 14 ans de pouvoir civil, 49 ans de pouvoir militaire : est-ce exact ?

    Cher général professeur,
    Avec tout le respect qu’on a pour vous , respectez-nous aussi.
    Même 10 ans de pouvoir militaire seraient de trop. La réalité est qu’on ne remet pas les armes du peuple à des soldats pour qu’ils viennent matraquer des civils en villes, confisquer le pouvoir politique , souvent avec du sang versé et finir par enlever des vieux pour le front. L’heure n’est pas à la recherche du sexe des anges, donc rangez s’il vous plait professeur, votre calculatrice. La réalité nous a simplement montré que jusqu’au 31 octobre 2014 , le pouvoir de Blaise Compaoré est resté un pouvoir militaire. peut-être vous faudra-t-il définir vos termes avec précision avant de passer aux calculs ?

    Passakziri

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  • Le 29 décembre 2023 à 20:09, par À qui la faute ? En réponse à : Burkina Faso : 63 ans (1960-2023) d’indépendance = 14 ans de pouvoir civil, 49 ans de pouvoir militaire : est-ce exact ?

    Ça n’existe pas un militaire qui redevient civil en étant au pouvoir. Là preuve ils utilisent des méthodes militaires qui ne connaissent que le commandement. Hors la politique est un lieu de contradiction.

    Répondre à ce message

  • Le 30 décembre 2023 à 08:37, par HA En réponse à : Burkina Faso : 63 ans (1960-2023) d’indépendance = 14 ans de pouvoir civil, 49 ans de pouvoir militaire : est-ce exact ?

    On voit bien que le papa Général à la retraite continue d’accuser les civiles du fait qu’il est militaire. Quand est-ce que les militaires vont reconnaître leurs échecs face à une gestion calamiteuse du pouvoir depuis 1966 jusqu’à nos jours à l’exception du pouvoir de Roch Marc Christian KABORE ? Tout militaire ne devrait pourtant pas l’ignorer : la prise de pouvoir a des initiateurs qui contrôlent tous les leviers et des participants à la gestion de ce pouvoir. Ceux qui contrôlent les leviers sont ceux là qui exercent le vrai pouvoir. Il existe essentiellement 3 manières de prendre le pouvoir :
    1. La voie des urnes
    2. Le coup d’état
    3. La mobilisation populaire par insurrection

    Depuis 1966, les militaires ont su combiner toutes ces approches pour récupérer les leviers du pouvoir. A vrai dire le pouvoir de Mba Michel n’était pas civile mais plutôt militaire. C’est sous la pression populaire que les militaire ont concédé cela. Idem pour Blaise Compaoré entre 1991 et 2014, c’est essentiellement sous la pression internationale et la pression populaire au niveau national que Blaise et son RSP ont concédé ce semblant de démocratisation.

    Le pouvoir de Blaise Compaoré est une continuité du CNR avec des mutations (qui combinent à la fois des élections et des coups d’état constitutionnels). Une question : est-ce que Blaise Compaoré avait il démissionné de l’armée de 1991 à 2014 ? Au contraire tout le pouvoir était concentré entre ces mains et son RSP. Et la preuve en est qu’à la suite de l’insurrection de 2014, c’est le RSP qui a récupéré le pouvoir.

    Cher papa, à vrai dire nous avons 13 ans de régimes civiles et 50 ans de régimes militaires.

    Peu importe qu’ils soient militaires ou civiles, nous n’avons pas encore réussi à trouver le modèle de gouvernance pour véritablement stabiliser notre pays pour sa prospérité.

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  • Le 30 décembre 2023 à 09:39, par BAFIOGO P. Emmanuel En réponse à : Burkina Faso : 63 ans (1960-2023) d’indépendance = 14 ans de pouvoir civil, 49 ans de pouvoir militaire : est-ce exact ?

    Merci mon Général pour cet éclairage. Dans tous les cas les civils n’ont jamais assumé leur responsabilité. De facon générale ce sont eux qui sont derrière les coups d’état. Dans les pouvoirs militaires ou civils ils sont là dans l’ombre avec des prétendus titres d’intellectuels, avec des tracts et autres bassesses pour détruire. Qu’ont ils faits pour le pays ? Ce sont ces civils qui ont crié le 3 janvier 1966 que l’armée prenne le pouvoir, on a vu ce qu’ils ont fait pendant la révolution avec leur multiples clans pour en arriver au coup d’état du 15 Octobre 1987. Et puis d’ailleurs, le millitaire n’est il pas Burkinabe pour diriger ? Laisser nous votre histoire de militaires et civils. Nous avons besoin d’un patriote qui peut et veut conduire le pays en avant. Quelqu’un peut il me dire là où et pourquoi les militaires doivent rester dans les casernes comme s’ils sont des citoyens d’autres zones ?

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    • Le 31 décembre 2023 à 07:04, par HA En réponse à : Burkina Faso : 63 ans (1960-2023) d’indépendance = 14 ans de pouvoir civil, 49 ans de pouvoir militaire : est-ce exact ?

      M. BAFIOGO P. Emmanuel,
      Avançons un raisonnement basé sur deux instances différentes à savoir le "Burkina Faso" et le "Ghana". Ces deux pays ont des dynamiques similaires en termes de coups d’état, Maurice Yameogho a été chassé le 3 janvier 1966 et le 4 janvier 1966 l’armée a récupéré le pouvoir, Nkwamé Nkrumah lui le 24 février 1966 lors de sa visite en Chine. Mais regardez comment J.J. Rawling à partir 1979 a stabilisé le Ghana soit 44 ans après on parle rarement de coup d’état au Ghana et dans notre pays le Burkina Faso l’instabilité continue même en 2023, nous continuons de parler de complots de coup d’état. Qu’est-ce qui ne va pas dans notre pays ? Si je comprends bien ton raisonnement ce sont des civils qui ordonnent des militaires de faire des coups d’état ? Cela ne me semble pas vraisemblable. Sangoulé, Zerbo, Ouedraogo, Sankara, Compaoré, Traoré, Zida, Diendéré, Damiba, et Traoré sont tous des militaires et comment des civiles ordonnent ces éléments rationnels de faire des coups d’état ?
      Ensuite, je ne renie pas aux militaires leurs droits politiques mais chez nous ici les militaires exagèrent, il n’y en a pas un seul qui a démissionné de l’armée pour se présenter comme candidat comme l’a fait J.J. Rawling au Ghana en 1983.

      Répondre à ce message

  • Le 30 décembre 2023 à 12:42, par Lui En réponse à : Burkina Faso : 63 ans (1960-2023) d’indépendance = 14 ans de pouvoir civil, 49 ans de pouvoir militaire : est-ce exact ?

    Quelqu’un peut il me dire là où et pourquoi les militaires doivent rester dans les casernes comme s’ils sont des citoyens d’autres zones ?

    Reponses :

    1) Parce que la caserne est leur lieu de travail.

    2) Parce que les militaires detiennent des armes du peuple confiées pour defendre le pays qu’ils peuvent detourner pour prendre le pouvoir par la force contrairement au civils à qui l’etat n’a pas confié ces armes.
    C’est d’ailleurs parce que les militaires ont des armes qu’ils arrivent à faire des coups d’Etat.
    Ou bien c’est serieux de laisser quelqu’un qui detient des armes battre une campagne electorale en competition avec quelqu’un qui ne detient pas d’armes ??

    En plus quand j’entends des intellectuels dire que c’est la mal gouvernance des civils au pouvoir et/ou ce sont les civils qui incitent les militaires à faire des coups d’Etat, c’est enfantin et ca me fait rire, ou bien c’est de la mauvaise fois ?
    Vous pensez seurieusement qu’il n’y pas de mal gouvernance et il n’ya pas de civils qui incitent des militaires à faire un coup d’Etat dans beaucoup de pays comme la France, le Senegal, et meme le Ghana (depuis le retour à la democratie) avec de grandes crises et des grandes manifestations violentes (voir particulierement en France et au Senegal) ?? Et pourquoi les militaires de ces pays ne font pas de coup d’Etat ?? ou bien c’est parce qu’ils sont moins intelligents que les militaires du Burkina Faso ??

    En parlant de rigeur dans la gestion economique : Depuis le temps du regime de Blaise Compaoré, ceux qui passent leur temps à detourner l’argent de mission des soldats (voir les par exemple les mutineries de 2011), ce sont des civils ?? Ce ne sont pas des chefs militaires eux meme ? Et les millitaires milliardaires dont parlait le President Ibrahim Taroré (nous les civils on le savait depuis longtemps), ce sont des civils ??

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  • Le 2 janvier à 12:59, par Thién En réponse à : Burkina Faso : 63 ans (1960-2023) d’indépendance = 14 ans de pouvoir civil, 49 ans de pouvoir militaire : est-ce exact ?

    C’est un faux débat auquel ce général nous ramène !
    Un loup déguisé en agneau reste toujours un loup !
    L’échec de ce pays est et reste en grande partie de la responsabilité des militaires. Organiser des élections en ayant par derrière soi un bras armé qu’est l’armée ne peut que donner le pouvoir à celui qui les a organisées. Il y a donc un faux débat à vouloir nous divertir. Il est d’ailleurs à craindre que cela ne se répète !
    Pour moi l’armée doit faire son autocritique face au Peuple burkinabè pour avoir mal assumé ses responsabilités depuis l’indépendance jusqu’à nos jours !
    On nous a entretenu un mythe que l’on découvre aujourd’hui vide avec toutes les contradictions qu’il faut refonder à tout prix après la lutte contre le terrorisme.

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