« J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger. J’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire. J’étais étranger et vous m’avez recueilli. J’étais nu et vous m’avez vêtu. J’étais malade et vous m’avez visité. J’étais en prison et vous êtes venus vers moi ». Ces versets de la Bible, tirés de l’évangile de Matthieu 25 : 36-37, sont le fondement de la générosité du fondateur du CIE/MIA et de son épouse, qui ont réuni des milliers de personnes vulnérables de toutes les confessions religieuses au sein de leur église sise à Dassasgho, un quartier de Ouagadougou, pour leur témoigner leur compassion. En cette journée du samedi 23 décembre 2023, ils leur ont offert des vivres pour leur permettre de célébrer Noël dans la joie.

« Le sens de cette journée est d’aller vers les autres. Ne pas nous enfermer dans notre église, mais d’aller vers ceux que Jésus cite comme ses frères. Nous voulons donner le sourire à ceux qui sont dans le besoin et qui ne savent souvent pas comme célébrer les fêtes », a déclaré le pasteur principal de l’église, Hortense Karambiri.

"Nous sommes partis dans les régions pour faire ce geste. C’est devenu une tradition" Pasteur Hortense Karambiri

« Au-delà de la religion, il y a une chose qui nous unit : c’est la solidarité. C’est fondamental. C’est essentiel. Le monde souffre aujourd’hui. Ceux qui en ont doivent partager car les prochains révolutionnaires sont ceux qui viennent de la foule. Partageons ce que nous avons avec notre voisin... On ne peut pas dire à quelqu’un que Dieu est bon alors qu’il n’a pas mangé depuis deux ou trois jours. Vous avez beau lui chanter la bonté de Dieu, il vous répondra qu’il est méchant. Méchant parce que s’il était bon, il aurait de quoi se nourrir. Il faut donc montrer que Dieu est bon à travers nous les hommes, sans orgueil, sans considération de religion », a renchéri le fondateur du Centre international d’évangélisation/Mission intérieure africaine (CIE/MIA), Mamadou Philippe Karambiri.

"J’ai appris des religions musulmane, catholique, indienne, etc. Ce qui nous ressort partout c’est l’amour et la solidarité envers le prochain" Pasteur Mamadou Philippe Karambiri

Que de joie pour les bénéficiaires qui repartent le sourire aux lèvres, tant la joie de recevoir ces vivres est grande. « J’ai entendu hier que papa Karambiri aide les veuves et les orphelins. Je suis venue aujourd’hui et on m’a fait du bien. Je ne savais même pas que j’aurais quelque chose, vu le monde fou qu’il y a aujourd’hui. Je le remercie lui et sa femme, pour tout ce qu’ils font pour les veuves et les orphelins. Je prie que chaque année, il réitère cette initiative parce que ce n’est souvent pas facile. Je manque même de mots pour m’exprimer », s’est émue Maïmouna Tiendrebéogo.

"Tout ce que je peux dire c’est merci, merci infiniment" Maïmouna Tiendrebéogo

« Je suis très heureux et je n’ai pas de mots pour qualifier la générosité de cet homme et de son épouse. Ce n’est pas la première fois qu’ils nous viennent en aide. Personnellement, il m’a déjà aidé avec des vivres et même de l’argent pour mon mariage. Ma joie est tellement grande. Elle est immense. Je prie que Dieu les bénisse abondamment », a aussi témoigné Patrice Zongo, un handicapé visuel.

"Je remercie le couple Karambiri envers ceux qui sont dans le besoin. Je suis très heureux aujourd’hui" Patrice Zongo

La cérémonie a connu la présence du chargé de mission du ministère de la Solidarité, de l’Action humanitaire, de la Réconciliation nationale, du Genre et de la Famille, Livingstone Saba, représentant la ministre Nandy Somé. Pour lui, cette action est à saluer, car au-delà de venir en aide à ceux qui sont dans le besoin, elle s’inscrit dans le cadre du Mois de la solidarité. « Nul n’est suffisamment indépendant ou nanti pour se passer de la solidarité des autres. Nous vivons actuellement un contexte sécuritaire particulier marqué par un déplacement massif de populations. Alors, la contribution de tous les Burkinabè est nécessaire pour prendre en charge les personnes vulnérables », a-t-il déclaré.

"Face à de tels actions nous sommes émus. Nous ne pouvons que saluer et encourager"

Erwan Compaoré
Lefaso.net