Dans le plan d’actions de la direction générale de Rox Gold SANU, il est toujours réservé une place de choix pour la formation des délégués du personnel et cela entre dans la vision de renforcer le dialogue et les échanges.

En effet depuis plusieurs années, cette session annuelle de renforcement de capacités des délégués du personnel était organisée sur le site de la mine. Mais depuis 2021, elle se tient dans une ville choisie par les délégués du personnel.

En cette année 2023, en plus de la session annuelle ordinaire tenue à Koudougou en mars, une session extraordinaire se tient à Bobo-Dioulasso, sur une demande spécifique des délégués du personnel.

Selon Sié Seydou Ouattara, porte-parole du bureau des délégués du personnel de Rox Gold SANU, cette demande est due au fait qu’ils sont actuellement à une phase de la production où il y a beaucoup de choses qu’ils doivent négocier avec la direction générale et ces négociations peuvent être collectives ou individuelles. Pour cela, « Il faut que les délégués soient outillés pour savoir quand est-ce qu’il faut mener une négociation collective ou quand est-ce qu’il faut mener une négociation individuelle. Ça permet de faciliter les négociations avec l’employeur. C’est ce qui a fait que nous avons demandé une session spécifique pour outiller tous les délégués sur cette question ».

Sié Seydou Ouattara, porte-parole du bureau des délégués du personnel de Rox Gold SANU

Aussi, il a formulé comme attentes qu’à l’issue de cette formation, que chaque délégué puisse faire la part des choses, comprendre mieux ces notions car cela permettra de parfaire les relations avec la direction et ajoute-t-il « quand il y a la compréhension, quand les gens sont outillés, ça veut dire qu’ils peuvent bien mener les négociations sans passion, avec beaucoup plus de clairvoyance. Donc nos attentes sont que chaque délégué soit outillé suffisamment pour le bien de l’ensemble des travailleurs de Roxgold parce que nous négocions au nom de tous les travailleurs ».

Pour Sié Jonas Kambou, directeur général par intérim de Rox Gold SANU, ils ont vraiment la chance d’avoir des délégués qui sont ouverts et qui partagent beaucoup leur façon de faire. C’est la raison pour laquelle, il est important pour la direction, chaque fois qu’il y a l’occasion, de renforcer leur capacité afin de maintenir le dialogue social et surtout de l’améliorer. « La tenue de cette formation est un signe qu’il y a vraiment une franche collaboration parce que quand vous voyez une direction générale qui finance régulièrement des formations des délégués afin de renforcer leurs capacités, c’est qu’il y a un intérêt. Et notre intérêt c’est la cohésion sociale qui n’a pas de prix. Cela veut dire simplement que nous avons confiance en ces partenaires qui certes peuvent avoir des positions divergentes des nôtres, mais grâce à leur bonne capacité d’analyse, nous arrivons très souvent à nous entendre sur l’essentiel pour le bonheur des parties. » a-t-il expliqué.

Sié Jonas Kambou, directeur général par intérim de Rox Gold SANU

Le directeur général a par ailleurs formulé comme attentes qu’à l’issue de ce renforcement de capacités, que lorsqu’ils se mettent à table, ils puissent échanger et surtout, se comprendre plus aisément.

« Lorsque le dialogue est maintenu au sein d’une structure, cela prouve simplement qu’il y a de l’espoir et que les choses peuvent s’améliorer dans l’intérêt de tous. C’est vraiment l’objectif de cette session de formation » a conclu Sié Jonas Kambou.

Au cours de ces jours, ce sont principalement deux modules qui seront présentés. La première porte sur la gestion des conflits de travail notamment les conflits individuels de travail et les conflits collectifs de travail. Comment ils surviennent, comment il faut procéder pour les gérer et comment il faut négocier et naturellement les techniques de négociation en cas de conflit individuel et en cas de conflit collectif.

Colette Forogo/Yelkouni, Inspecteur du travail

Quant au deuxième module, il porte sur les droits légaux et les droits conventionnels. En effet, lorsqu’il y a exécution du contrat du travail, pendant et à la fin des relations de travail, il y a des droits qui doivent être respectés et généralement, ça porte sur les droits légaux c’est-à-dire ceux qui sont prévus par les lois et règlements et aussi les droits conventionnels qui peuvent être négociés entre les parties.

Comme l’indique Madame Colette Forogo/Yelkouni, inspecteur du travail, formateur, dans les relations de travail, les relations peuvent être pacifiques tout comme elles peuvent être aussi conflictuelles. « Dans toute entreprise, on ne peut pas dire qu’il n’y a pas de conflits. On peut même dire que l’entreprise est l’essence même où naissent les conflits parce que les intérêts sont parfois divergents et il faut trouver le juste milieu ».

Photo de famille

Pour cela, elle préconise la négociation qui est un volet très important. « Entre travailleurs et employeur, communiquer, dialoguer au sein de l’entreprise est très important non seulement pour pacifier les relations de travail parce que s’il n’y a pas un bon climat de travail au sein de l’entreprise, ce n’est pas toujours évident pour le rendement. Donc les délégués du personnel vont aussi apprendre comment négocier surtout en temps de paix. Il ne faut pas toujours attendre en temps de crise pour négocier et cela va faciliter les relations de travail ».

Ils sont une vingtaine de délégués du personnel de Rox Gold SANU à prendre part à cette session de formation.

Haoua Touré
Lefaso.net