Ce deuxième CASEM de l’année 2023 est l’occasion de passer en revue les résultats des activités mises en œuvre dans les différents domaines que sont l’accès aux soins et services de santé, les prestations de soins et de services de santé, l’accès aux produits de santé, le pilotage et le soutien aux services de santé. Selon le ministre de la santé et de l’hygiène publique, Dr Robert Kargougou, de nombreux acquis ont été engrangés par son département au cours de cette année 2023 malgré le contexte marqué par la crise sécuritaire et humanitaire.

Il cite entre autres, la construction de 18 CSPS complets et la normalisation de 23 autres, la poursuite des travaux de construction du nouveau CHU de Bobo Dioulasso avec un taux d’exécution de 75%, la poursuite des travaux des centres de soins spécialisés notamment le centre de cancérologie, le centre de neurochirurgie, et le centre de radiothérapie de Bobo Dioulasso, la poursuite des travaux de finition du Centre hospitalier régional (CHR) de Manga qui accueillera ses premiers patients au cours des premiers mois de l’année 2024, la pose de la première pierre du CHUR de Gaoua. Il souligne également l’acquisition et l’installation en cours de trois IRM au profit des CHU Yalgado Ouédraogo, Bogodogo et Souro Sanou et dont la mise en fonction se fera au cours de ce mois de décembre 2023, l’installation et la mise en fonction de scanners au CHR de Koudougou et au CHR de Fada, l’acquisition et l’installation en cours de quatre scanners au profit des CHR de Ziniaré, Dori, Dédougou et Banfora.

Les participants passeront en revue le bilan des activités menées au cours de l’année 2023

En ce qui concerne les ressources humaines, le département de la santé a recruté 2 915 agents sur concours professionnels et 1 800 agents sur concours directs.

Comme chaque année, le ministère de la Santé et de l’hygiène publique a cette année également, mené la campagne de prévention du paludisme saisonnier qui a permis de toucher 4 500 000 enfants de 3 à 59 mois sur toute l’étendue du territoire. La gratuité des soins au profit des femmes enceintes et des enfants de moins de 5 ans s’est également poursuivie.

Dr Robert Kargougou s’est félicité également de la gestion de l’épidémie de dengue qui commence à baisser depuis maintenant quatre semaines. “L’année 2023 a été marquée par cette épidémie subite, soudaine qui est intervenue un peu plus tôt que ce que nous avons vécu jusque-là en matière de surveillance de la dengue. Habituellement, au Burkina, la courbe épidémique commence à monter autour de septembre-octobre. Cette année dès le mois d’août, nous avons commencé à voir une augmentation anormale du nombre de cas. Malgré cette survenue soudaine, précoce, le ministère de la Santé a fait preuve de réactivité en activant le système de gestion des incidents, en mettant en place des mécanismes pour garantir la disponibilité des tests de dépistage rapide de la dengue, en les rendant même gratuits. « C’est une première en matière de gestion des épidémies dans notre système de santé », a laissé entendre le ministre.

Le ministre de la santé satisfait de la gestion de l’épidémie de dengue.

Il relève que 15 000 agents de santé à base communautaire ont été mis à contribution pour détruire les gites larvaires. Des pulvérisations spatiales et intra domiciliaires ont également été menées. Ces différentes actions ont porté fruit à en croire le ministre, qui assure qu’on assiste à une tendance baissière du nombre de cas de dengue depuis quatre semaines.

Il saisit l’occasion pour une fois de plus appeler les populations à assainir leur cadre de vie, ce qui permettra de lutter efficacement contre la dengue, mais également le paludisme.

Photo de famille

Quelques difficultés

Malgré les résultats positifs engrangés, le ministre de la santé révèle que des difficultés subsistent. Il s’agit notamment entre autres de la discontinuité des soins et prestations de services, du ralentissement voire l’arrêt des activités d’investissement et de suivi/supervision, de la perturbation et arrêt parfois des activités de surveillance liées aux départs de personnels de santé et la non desserte des multiples zones en télécommunication suite à la destruction des infrastructures y dédiée, de la régulation du budget de l’État pour faire face à l’insécurité, de l’insuffisance des allocations financières contribuant à une faible mise en œuvre des engagements financiers de l’État et des projets d’investissements en 2023.

Outre donc le passage en revue du bilan des activités, ce CASEM est aussi le lieu pour les participants de faire des recommandations pour une mise en œuvre plus réussie des activités du département de la santé pour l’année 2024.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net