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Burkina/UACO 2023 : « La déontologie et l’éthique nouvelles tant invoquées et réclamées presque par tous n’est décrite par personne », constate Dr Cyriaque Paré

Publié le lundi 11 décembre 2023 à 22h45min

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Burkina/UACO 2023 : « La déontologie et l’éthique nouvelles tant invoquées et réclamées presque par tous n’est décrite par personne », constate Dr Cyriaque Paré

La XIIIe édition des Universités africaines de la communication de Ouagadougou (UACO) a officiellement refermé ses portes ce samedi 9 décembre 2023 à l’université Joseph-Ki-Zerbo, avec le panel sur « Le rôle social des journalistes et communicants dans la prévention, la gestion et la résolution des crises ». Quatre communications ont composé ce dernier panel, dont celle relative à la « Responsabilité sociale du journaliste en temps de crise au Burkina Faso : analyse du discours populaire sur une problématique controversée ». Elle a été développée par le chercheur en sciences de l’information et de la communication, chargé de recherche au Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST), Dr Cyriaque Paré, par ailleurs fondateur du site d’informations générales Lefaso.net et de l’Institut supérieur de la communication et du multimédia (ISCOM). Une intervention qui a permis non seulement de comprendre que le sujet de la responsabilité sociale du journaliste est une vieille controverse, mais aussi de cerner l’évolution des relations entre les médias et les militaires en temps de conflit.

Dans une première partie, et après avoir situé le contexte national de crise qui place également en pôle-position des débats, le rôle des journalistes dans la lutte contre le terrorisme, Dr Cyriaque Paré a relevé que la responsabilité sociale du journaliste est une controverse aussi vieille que le journalisme lui-même. Il revient à cet effet sur de nombreux exemples à travers le temps et les régions du monde. « On reproche ainsi à Théophraste Renaudot, célébré comme la figure fondatrice du journalisme français (et fondateur de La Gazette, ndlr) d’avoir offert à Richelieu (le très puissant ministre d’État du roi Louis XIII) son historique Gazette (1630) comme instrument de propagande (Grevisse, 2010. 12).

Dans le roman ‘’Bel ami’’ de Guy de Maupassant paru en 1835 et ‘’Illusions perdues’’ de Balzac paru en 1837, le journalisme est critiqué sans concession et il lui est reproché ses compromissions, sa superficialité, sa vénalité, etc. L’opération ‘’Adoptez un journaliste !’’ : c’est un mouvement auquel l’on a assisté en 2004 aux Etats-Unis. L’idée est née chez les supporters de Howard Dean, candidat à l’investiture démocrate. Mécontents de la façon dont les médias traitaient la campagne de leur poulain, ses supporters ont décidé de lancer une opération intitulée ‘’Adoptez un journaliste’’. Une adoption qui consistait à choisir un reporter ou un chroniqueur politique en vue de scruter jour après jour le moindre de ses articles en vérifiant ses citations, pour relever les inexactitudes, commenter ses commentaires, le tout à travers des publications sur Internet. Une façon particulière donc de surveiller comment ils assument leur rôle social ! », liste le panéliste.

{}Dr Cyriaque Paré résume ici le concept de "responsabilité sociale du journaliste".

Toujours à titre illustratif, il revient sur le cas de la Radio Mille collines au Rwanda, qu’il qualifie de « vrai faux exemple » avant de démontrer. « Il nous paraît nécessaire de rectifier un cliché très répandu ; celui de la Radio des Mille collines qui sert désormais d’anathème pour stigmatiser parfois les médias, en mettant en cause la mauvaise exécution de leur rôle social. Il faut souligner que la Radio Mille collines n’est pas la conséquence d’une défaillance du professionnalisme des médias, mais plutôt la conséquence de la volonté des professionnels des médias d’exercer leur métier avec rigueur. En effet, Ferdinand Nahimana, concepteur de la Radio-Télévision Mille collines (RTLM) était, à l’époque, journaliste à Radio Rwanda. Il a fait diffuser une fake news disant que les Tutsis avaient établi une liste de personnalités hutues à abattre ; ce qui entraînera les massacres de Bugesera. Il sera alors licencié de Radio Rwanda et ira créer la RTML avec l’appui d’extrémistes hutus », a reconstitué le chercheur.

A l’échelle nationale, il cite l’« incendie de L’Observateur », en cette nuit du 10 au 11 juin 1984, par des partisans de la Révolution démocratique et populaire qui estimaient que le quotidien n’assumait pas correctement sa responsabilité sociale. « Quelques années avant cet autodafé, sous la IIème République, le journal était déjà accusé de publier des écrits subversifs, tout simplement parce qu’il donnait la parole aux opposants. Confère la lettre adressée le 12 septembre 1978 par le ministre de l’Intérieur de l’époque, Daouda Traoré : ‘’Il m’a été donné de constater (surtout ces derniers temps) que votre journal, consciemment ou inconsciemment, se rend complice pour la publication dans ses colonnes de certains articles en clair ou déguisés dont les caractères subversifs sont évidents. Si pour des raisons de temps essentiellement des articles de ce genre ont jusqu’ici pu échapper à la Commission de censure, il est exclu de penser que cette situation se perpétuera. Aussi, je voudrais compter sur l’esprit de compréhension et de sagacité de toute l’équipe de rédaction de L’Observateur pour éviter toutes déconvenues regrettables’’ », fait ressortir Dr Cyriaque Paré, qui cite Edouard Ouédraogo, directeur de publication du journal dans son livre « Heurs et malheurs de la politique et du journalisme au Burkina Faso. Quelles leçons ? » (2015).

La communication de Dr Cyriaque Paré a permis de comprendre que la question de la responsabilité sociale du journaliste n’est pas inédite et propre au Burkina.

Evolution des relations militaires/journalistes dans les périodes de guerre

« Sous cette même révolution, parce qu’on estimait que certains journalistes professionnels, plus ou moins considérés comme réactionnaires, n’assumaient pas suffisamment leur responsabilité sociale, on créera et on recrutera des ‘’journalistes révolutionnaires’’. Tout comme aujourd’hui, on voudrait catégoriser les professionnels des médias en ‘’journalistes patriotes’’ qu’on voudrait opposer à des ‘’journalistes apatrides’’ », a-t-il poursuivi.

Dr Paré estime en outre que le directeur de publication de l’Indépendant, Norbert Zongo, assassiné le 13 décembre 1998, ne devait certainement pas avoir la même conception de sa responsabilité sociale que ceux qui les ont sauvagement massacrés (lui et ses compagnons) ; parce qu’il enquêtait sur la mort suspecte du chauffeur d’un puissant du jour.

Dans ce volet, le chercheur a ouvert une lucarne sur les notions voisines de déontologie et d’éthique dans le journalisme, d’où on retient que ce sont les chartes qui encadrent essentiellement le métier ; notamment la Charte des journalistes du Burkina en ce qui concerne notre pays. Des chartes qui, elles-mêmes, s’appuient sur la Déclaration universelle des droits de l’Homme, les Constitutions des pays et bien d’autres instruments nationaux, sous-régionaux et régionaux. Des outils qui, paraphrase-t-il Jamal Eddine, rappellent aux professionnels des médias qu’ils doivent toujours garder à l’esprit que le journaliste a « la mission suprême d’informer » le public et que cette mission d’information est la première responsabilité des journalistes vis-à-vis du public qui prime toute autre responsabilité.

Il explique ensuite que cette mission, qui donne droit à un libre accès à toutes les sources d’information, met à la charge du journaliste, des obligations qui constituent les principes fondamentaux du métier, parmi lesquelles, le devoir de respecter la vérité ; ne diffuser que des informations dont il connaît l’origine ; d’éviter toute altération ou falsification d’un document à publier ; de respecter la vie privée et d’éviter toute forme de discrimination ; de protéger ses sources et en respecter la confidentialité ; de s’interdire d’accepter une quelconque gratification ou avantage en contrepartie de la publication ou de la suppression d’une information.

« Si les règles sont claires, du moins sur le papier, il n’en est moins de leur application sur le terrain et surtout de l’appréciation de leur application. L’on pourrait dire que les débats, voire les controverses sur le rôle social, ou la responsabilité sociale des journalistes, sont aussi vieilles que le métier lui-même », relève, plusieurs illustrations à l’appui, l’enseignant en journalisme et spécialiste des nouveaux médias et des TIC.
Dans un second point, Dr Paré, citant Amandine Lalizou, a analysé les leçons de responsabilité sociale découlant du lien entre journalisme et conflits. Pour cela, il a mis en exergue l’évolution des relations entre les militaires et les journalistes dans les périodes de guerre, du début du XXème siècle où la presse était au service de la guerre, ne relayant qu’une information officielle, à ce jour.

De la g.vers la d. : Salifou Koala, Moussa Sawadogo, Romain Auguste Bambara (modérateur du panel), Dr Cyriaque Paré et Paul Ismaël Bicaba.

« Ainsi, pendant la première guerre mondiale, les correspondants de guerre étaient gérés par les états-majors des armées. Ils portaient des uniformes militaires et un grade leur était attribué. Jusqu’à la seconde guerre mondiale, la liberté de la presse s’arrêtait alors au seuil de la guerre. Puis, les supports médias s’étant diversifiés et la pratique du journalisme ayant évolué, les journalistes ont acquis une plus grande liberté. La guerre du Viêtnam, débutée en 1959, a alors été un tournant dans les relations journalistes/militaires. Certains parlent même de ‘’point de rupture dans la philosophie militaire à l’égard de l’information médiatique’’.

Cette guerre a été en effet l’occasion d’une ‘’coopération souple’’ entre les militaires et les journalistes où une grande liberté a été laissée à ces derniers. Les journalistes qui pouvaient presque tout filmer ou photographier et diffuser ont alors été soupçonnés par l’armée américaine d’être à l’origine de la défaite des Etats-Unis », a retracé le chercheur, rappelant ces images de violences et d’atrocités diffusées, comme celle célèbre de la jeune fille brûlée au napalm et dénudée, qui ont scandalisé l’opinion publique internationale, suscitant sa mobilisation contre cette guerre considérée illégitime.

Le panéliste explique que l’issue de ce conflit va alors faire naître un nouveau traitement de l’information de guerre, « l’ère post-vietnamienne de l’information dans la guerre ». Ce qui va d’abord se traduire par une réaction excessive des autorités militaires, conduisant à de véritables « black-out » (silence, ndlr) médiatiques de certains conflits, comme la guerre des Malouines et l’invasion du Sud Liban en 1982, l’occupation de la Grenade en 1983, et même le Tchad en 1988 où les forces françaises étaient impliquées.

Puis, poursuit-il, lors de la guerre du Golfe, la tendance s’est inversée ; les journalistes étaient considérés comme les bienvenus par les autorités militaires, afin notamment de rendre légitime l’intervention aux yeux de l’opinion publique. « Mais les journalistes ont été instrumentalisés, ‘’l’opération Tempête du désert’’ a été une opération de propagande d’une dimension sans précédent. Ce fut un désastre pour la presse occidentale et pour le peuple américain, car tout a été orchestré comme une chorégraphie et manipulé par le Pentagone. Cependant, les médias ont accepté cette instrumentalisation », dit Dr Cyriaque Paré, qui renvoie également à cet ouvrage de Ignacio Ramonet « Propagandes silencieuses », un classique sur les manipulations médiatiques pendant les conflits, avec ou sans le consentement des médias.

« S’il faut accepter que l’information fait désormais partie intégrante de la guerre, les conflits ne devraient pas pour autant devenir des opérations de promotion politique et c’est une plus grande liberté offerte aux médias qui peut lutter contre ces dérives. Toutefois, il faut accepter que l’information fait dorénavant partie intégrante de la guerre. L’importance du facteur médiatique dans la conception stratégique de la guerre ne fait qu’augmenter de conflit en conflit », achève-t-il cette partie.

« La nouvelle déontologie devrait définir… les nouvelles règles à respecter »

Sur la responsabilité sociale du journaliste dans le débat populaire au Burkina Faso, qu’il a abordée en troisième volet, Dr Cyriaque Paré fait le constat qu’après la révision du Code pénal en 2019 pour rigoureusement encadrer le travail des professionnels des médias sur le traitement des sujets des attaques terroristes (https://lefaso.net/spip.php?article90357), les journalistes sont régulièrement interpellés, non seulement par les responsables politiques et administratifs, mais aussi et surtout par les citoyens ordinaires sur comment ils doivent désormais exercer leur métier. S’appuyant sur les discours des différents publics sur ce que doit être « la nouvelle responsabilité sociale du journaliste dans une situation perçue comme particulière », le panéliste s’interroge sur ce que contient réellement la conception nouvelle de cette ‘’responsabilité sociale’’ que les professionnels des médias sont invités par leurs publics à respecter.

La réponse à l’interrogation a consisté pour lui à s’intéresser particulièrement à l’analyse du discours populaire sur la notion de responsabilité sociale des journalistes, précisément en l’analyse des commentaires sur des pages Facebook et des plates-formes.

« Notre méthodologie a consisté essentiellement en une analyse des commentaires publiés à la suite de mesures ou de déclarations des responsables publics et des organisations professionnelles des médias ou encore d’émissions portant sur la question de la responsabilité sociale des journalistes. (…). Nous avons donc retenu pour notre corpus deux événements : la suspension de RFI (média international) et la suspension de Radio Oméga (média national). De même, nous avons retenu deux plates-formes : la page Facebook du Service d’information du gouvernement (SIG) et la page Facebook du média privé en ligne Lefaso.net. L’on notera dans ces réactions, même quand les concepts de déontologie et d’éthique sont rapidement évoqués, qu’il y a rarement une indication sur ce qu’elles devraient être. L’on retient néanmoins que l’on ne doit pas donner la parole à un ennemi quand on est en guerre. L’évocation de la déontologie se limite le plus souvent donc à l’incantation », a dévoilé le fondateur du site d’informations générales, Lefaso.net.

Par la quatrième et dernière grande partie, Dr Cyriaque Paré a évoqué des règles de déontologie, éthique et de responsabilité sociale des journalistes en perpétuelle invention. « Il ressort de notre petite recherche que dans les innombrables déclarations, analyses d’experts ou commentaires de profanes, la déontologie et l’éthique nouvelles tant invoquées et réclamées presque par tous n’est décrite par personne. Si les citoyens, de façon quasi-unanime, en appellent à la responsabilité sociale des journalistes, à une pratique du métier qui soit en phase avec les enjeux ‘’patriotiques’’ du moment, personne ne dit clairement quel est le contenu de cette responsabilité sociale, comment elle doit être pratiquée. Et cela est valable pour les responsables politiques qui exigent le respect d’une éthique et d’une déontologie spécifiques à la période de crise, au respect de ‘’lignes rouges’’ à ne pas franchir, sans presque jamais tracer clairement ces lignes », soulève-t-il.

Selon le chercheur, la déontologie journalistique n’est pas un ensemble de règles coulées dans le marbre, elle peut évoluer en fonction du temps et de l’espace. Mais, précise-t-il, il importe de savoir mettre du contenu dans le code déontologique ainsi réinventé, dans les nouvelles règles que l’on veut voir adoptées par la profession en fonction des circonstances particulières. « Il n’est donc pas interdit de faire évoluer la responsabilité sociale du journaliste, car qui dit responsabilité sociale, dit d’abord société. Mais la nouvelle déontologie devrait définir de façon claire et concise les nouvelles règles à respecter », fait-il ressortir. Il a rappelé ainsi l’expérience de L’Observateur pendant le conflit frontalier entre la Haute Volta et le Mali, conflit pendant lequel le directeur de publication du quotidien explique qu’il a été intégré dans la cellule de soutien psychologique chargée de rédiger les communiqués et messages de sensibilisation.

Dr Cyriaque Paré a conclu sa communication en partageant l’argumentaire de celui-là même qui est considéré comme le fondateur du journalisme moderne, Joseph Pulitzer, selon lequel, la « République et sa presse graviront ensemble les sommets ou bien elles iront ensemble à leur perte ».

« Aucun journaliste n’a été formé à cette guerre »

Cette communication est précédée de celle de Salifou Koala sur « L’invocation du rôle social du journaliste en contexte de crise sécuritaire : l’autre nom de la censure ? ». Dans son développement, le pénaliste a indiqué que les acteurs des médias burkinabè n’étaient pas forcement des journalistes et qu’il faut, par rapport à leur rôle social, un minimum de régulation. De son avis également, dans ce contexte de crise sécuritaire, il est important d’avoir une presse libre, mais également responsable.

Selon l’enseignant en journalisme et en communication stratégique Moussa Sawadogo, dont la communication a porté sur « Le journaliste comme médiateur : entre journalisme rassembleur et journalisme décentreur », le contexte de crise de nature terrorisme pousse avant tout à s’interroger sur la posture que doit avoir le journaliste en période de crise pour être un bon médiateur. Il a ensuite démontré à travers des analyses de productions journalistiques et des entretiens avec des journalistes, que la pratique journalistique au Burkina est actuellement orientée vers un journalisme rassembleur.

Pour l’expert en communication stratégique, la situation que vit le Burkina exige du journaliste qu’il réfléchisse sérieusement sur son rôle dans la résolution de la crise et la dynamique de reconquête du territoire national. « Aucun journaliste n’a été formé à cette guerre. Je me rappelle qu’au début de cette crise, on critiquait beaucoup les militaires, on tuait beaucoup nos militaires ; parce qu’ils n’étaient pas formés pour faire face à ce genre de crises, on parlait de guerre asymétrique. On perdait beaucoup de soldats, mais avec le temps, nos soldats se sont aguerris et aujourd’hui, on voit le résultat sur le terrain. Au niveau politique, ça a été la même chose, aucun homme politique n’a été formé pour gérer cela ; conséquence, on a eu beaucoup de cacophonies par rapport à la méthodologie et la stratégie adoptées et cela nous a donné une succession de coups d’Etat, interrompant même le processus démocratique. Acceptons aussi que nos journalistes n’ont pas été formés pour ça, qu’ils peuvent commettre des erreurs et qu’il faut les accompagner », examine Moussa Sawadogo, interpellant par là également l’université sur la nécessité de prendre en compte cette nouvelle donne dans la formation des journalistes.
Quant au journaliste, enseignant et expert en communication, Paul Ismaël Bicaba, qui a ouvert les communications dans ce panel à travers « la construction et la co-construction dans l’agir-communicationnelle entre les parties-prenantes de la gestion de la crise sécuritaire au Burkina », la crise que vit le Burkina est perçue différemment par les acteurs en présence.

Dans son développement, M. Bicaba a relevé une distanciation entre les parties-prenantes qui ne favorise pas une gestion efficace de la crise sécuritaire. C’est pourquoi, dans les pistes de solutionnement, il préconise l’instauration de cadres périodiques de concertations entre communicants et médias, la mise à la disposition des médias de points focaux pour donner l’information juste et appelle à la reconstruction des relations entre les communicants publics et les acteurs des médias en vue de développer une posture favorable à la gestion de la crise sécuritaire. Il estime en outre que les acteurs communicants doivent considérer les acteurs médiatiques comme des acteurs essentiels dans la gestion de la crise et que les médias, à leur tour, doivent comprendre que le travail journalistique n’est pas exempt de toute interrogation et mérite une contextualisation suivant l’intérêt général.

O.L.O
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 12 décembre 2023 à 08:27, par kwiliga En réponse à : Burkina/UACO 2023 : « La déontologie et l’éthique nouvelles tant invoquées et réclamées presque par tous n’est décrite par personne », constate Dr Cyriaque Paré

    Un discours pertinent du Dr Cyriaque Paré, bien trop pertinent en considération de la dictature qui nous est imposée et n’a que faire de déontologie, ou même tout simplement de bonne foi.
    Si l’on prenait le temps de reprendre chronologiquement les différentes suspensions, expulsions, "enlèvements", recrutements forcés,... rien ne peut honnêtement se justifier, parfois, bien au contraire, des médias ont été suspendus, pour nous avoir annoncé des évènements, que le gouvernement venait confirmer quelques jours plus tard, dans de propagandistes déclarations, à grand renfort "d’apatrides" et de "valets de l’impérialisme", sans jamais apporter de critères qui nous permettrait de les identifier.
    Quand au prétexte le plus communément usité de "démoraliser les troupes"...
    Quels messages doivent-ils être considérés comme visant à démoraliser nos FDS et VDP ?
    Ainsi donc, aujourd’hui, le simple fait de douter de la bonne gouvernance, serait devenu préjudiciable à la bonne pratique de l’art de la guerre ?
    Tout comme, dire que l’on s’élève contre la cherté de la vie, ça démoralise les FDS et VDP qui sont au front ?
    Dénoncer les enlèvements de citoyens, leur ôte-t-il également toute volonté martiale ?
    Dénoncer les putschistes nigériens, déstabilise-t-il nos militaires, au point qu’une psychothérapie leur est nécessaire à la reprise du combat ?
    Etc, etc,...
    Pauvres petits militaires à l’émotionnel exacerbé, qui ont été formés pour avoir une sensibilité à fleur de peau.
    Non, mais sérieusement, qui peut croire que les propos d’opposition à la dictature, puissent avoir quelque lien avec la réussite de nos opérations anti-terroristes ?
    Et si c’est vraiment le cas, on est mal barrés, parce que côté terroriste, depuis qu’on affirme en tuer 100 par jour, ça ne semble pas les démotiver pour autant.
    La dictature et ses IBéologues supporters aveugles voudrait-ils également nous priver du droit de douter ?
    Tout mon soutien aux FDS et VDP qui se battent pour libérer notre territoire. Honte aux corps habillés et suréquipés qui se planquent dans le luxe du Ouagaland, du Boboland, à Pô,...

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