Afrique de l’Ouest : La CEDEAO appelle les pays en transition à œuvrer pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel
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La 51e session ordinaire du Conseil de Médiation et de Sécurité de la CEDEAO au niveau ministériel s’est tenue le 06 décembre 2023 à Abuja, au Nigeria, avec pour objectif d’examiner de manière critique la situation politique, ainsi que les questions relatives à la paix et à la sécurité dans la région, outre celle relative à la paix et à la sécurité.
Dans le cadre des travaux, il a été spécifiquement procédé à l’examen des mémorandums ci-après : Les mémorandum sur les développements intervenus sur les plans politique et sécuritaire dans la région, sur la situation politique et sécuritaire en République du Niger, sur les processus de transition dans la région et sur la situation humanitaire dans la région.
La Commission a présenté un mémorandum sur les processus de transition dans la région, dans lequel elle rappelle que la 63e session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement, tenue à Bissau le 9 juillet 2023, avait noté avec préoccupation le très faible niveau de coopération affiché par les autorités de transition du Burkina Faso, de la Guinée et du Mali, dans la perspective du rétablissement de l’ordre constitutionnel dans le délai de vingt-quatre (24) mois convenu avec chacun de ces pays.
Elle a par ailleurs rappelé que la Conférence avait mis en place une Task force présidentiel composé du Bénin, de la Guinée-Bissau et du Nigeria (Troïka) pour, entre autres, « accompagner les médiateurs de la CEDEAO dans la poursuite du dialogue avec les autorités de transition des États membres concernés ».
Le Conseil a également été informé que les événements survenus en République du Niger ont semblé renforcer la détermination des autorités de transition du Burkina Faso, de Guinée et du Mali à bloquer la mise en œuvre des chronogrammes de transition respectifs convenus avec la CEDEAO. La Commission a rappelé les différents délais de transition de 24 mois comme suit :
Burkina Faso : de juillet 2022 à juillet 2024
Guinée : de septembre 2022 à septembre 2024
Mali : de mars 2022 à mars 2024.
En ce qui concerne le Burkina Faso, le Conseil a été informé qu’un Protocole d’accord qui prévoit notamment la mise en place d’un Mécanisme de Suivi et Évaluation (MEM) du chronogramme de la transition a été signé le 26 novembre 2022 entre les autorités de transition et la CEDEAO. Cependant, aucun progrès notable n’a encore été réalisé au titre de la mise en œuvre dudit chronogramme, et les autorités de transition ont freiné à plusieurs reprises le lancement du Mécanisme de Suivi et Évaluation.
Le Conseil a par ailleurs été informé que le 26 septembre 2023, les autorités de transition du Burkina Faso avaient affirmé que les services de renseignement et de sécurité du pays avaient déjoué une tentative de coup d’État menée par certains officiers militaires et que, le 29 septembre 2023, le Président de la transition, le Capitaine Ibrahim Traoré, avait déclaré que les élections n’auraient pas lieu dans le pays tant que la situation sécuritaire ne se serait pas améliorée et avait en outre annoncé un "amendement partiel" de la Constitution du pays.
À l’issue des délibérations sur le mémorandum, le Conseil a formulé les recommandations suivantes, à l’intention des pays en transition.
Il s’agit d’accélérer l’opérationnalisation de la mise en place des mécanismes conjoints de Suivi et Évaluation pertinents convenus avec la CEDEAO, en particulier au Burkina Faso et en Guinée, d’assurer des processus de dialogue véritablement inclusifs en vue du rétablissement rapide de l’ordre constitutionnel, de s’abstenir d’adopter de nouvelles postures de confrontation vis-à-vis de la CEDEAO, etc.
Retrouvez ici le rapport final
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