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Burkina/Assainissement : Projection de deux documentaires visant à sensibiliser et à mobiliser les décideurs

Publié le jeudi 23 novembre 2023 à 17h00min

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Burkina/Assainissement : Projection de deux documentaires visant à sensibiliser et à mobiliser les décideurs

En marge de la commémoration de la Journée mondiale des toilettes, la première nationale des films documentaires « où va ton caca » et « pas de petit coin chez moi », a été présenté, ce jeudi 23 novembre 2023, à Ouagadougou. La projection de ces documentaires a été suivie d’échanges avec des panelistes.

L’insuffisance des latrines et son corollaire lié à l’accès à l’assainissement met en lumière une réalité désolante ou l’absence des toilettes exposes les populations à des risques sanitaires. D’où l’urgence d’agir. Deux jeunes burkinabè se sont engagés à contribuer à un assainissement géré en toute sécurité dans ce pays à travers la réalisation de deux documentaires « où va ton caca » et « pas de petit coin chez moi ».

Il s’agit en l’occurrence de Harouna Neya, cinéaste/journaliste et Loyara Zihan Sonia Aurélie, réalisatrice/scénariste. Ces documentaires, produits par Niyel (une agence internationale de plaidoyer basée à Dakar) dans neuf pays d’Afrique dont le Burkina Faso, sont conçus pour susciter des questions, des discussions et des actions concrètes. Ils sont spécialement destinés aux décideurs, parlementaires, institutions régionales, jeunes citoyens engagés et à la société civile. Ce jeudi 23 novembre 2023, la direction générale de l’assainissement en collaboration avec Niyel a présenté la première nationale de ces films. La salle du CBC a servi de cadre à cette activité qui a regroupé des amoureux du 7e art avec une bonne dose de jeunes.

Vue des participants

Le premier documentaire retrace le parcours du vidangeur et fait non seulement découvrir une des stations de traitement et les techniques de traitement mais aussi les défis à relever au Burkina faso. Le second documentaire a été réalisé dans le village de Kagamzincé. Ce village ne dispose d’aucun espace public où les habitants peuvent faire leurs besoins en toute dignité. Comme tous les autres habitants, Inoussa Konvolbo et sa famille sont obligés de faire leur besoins dans la nature, ce qui les expose à des maladies. Le risque de maladies s’amplifie durant la saison pluvieuse ou les excréments sont drainés vers le barrage dont ils consomment l’eau. Inoussa vit dans la peur qu’un membre de sa famille, y compris lui, contracte une maladie si rien n’est fait.

Le taux national d’accès à l’assainissement est de 25,5%

La projection de ces documentaires a été suivie d’échanges avec des panelistes. Ils étaient au nombre de quatre à savoir la directrice générale de l’assainissement, Julienne Tiendrébéogo, le directeur du département politique, plaidoyer et campagne à WaterAid, Célestin Pouya, le coordonnateur de projet à IRC, Moumouni Sawadogo, directeur de l’exploitation assainissement à l’ONEA, Tontama Sanou. Selon Mme Tiendrébéogo, le taux national d’accès à l’assainissement est de 25,5%, alors que le gouvernement s’est fixé comme objectif d’atteindre un accès universel aux services d’eau potable et d’assainissement en 2030.

Le taux national d’accès à l’assainissement est de 25,5%, selon la directrice de l’assainissement, Julienne Tiendrébéogo

D’énormes efforts restent à faire si l’on veut atteindre le taux de 100%. Optimiste, la directrice de l’assainissement est convaincue qu’avec les contributions de tous les acteurs, le pays pourra relever ce défi. De son côté, le directeur de l’exploitation assainissement a rappelé la mission assignée à l’ONEA. L’on retient que c’est la structure dépositaire pour dérouler la politique du gouvernement en matière d’assainissement dans les centres urbains de plus de 10 000 habitants.

Ainsi, en plus de fournir des services d’approvisionnement en eau potable, elle accompagne la population à assainir son cadre de vie à travers la réalisation de toilettes qui respectent un peu les normes. « Dans le cadre de nos activités, nous nous appuyons sur un certain nombre d’acteurs à travers des structures que nous recrutons pour faire la sensibilisation au niveau de la population, susciter la demande d’assainissement pour améliorer l’existant. On se repositionne également pour accompagner cette demande à travers des subventions que nous faisons aux populations pour réaliser des toilettes qui permettent de briser les barrières entre les vecteurs des maladies d’origine hydrique et de ce que nous consommons », ajoute M. Sanou.

Des infrastructures insuffisantes…

Une chose est de construire des latrines, une autre est de pouvoir recueillir les contenus des fosses quand elles sont vidangées. L’ONEA est rattrapé par la réalité. « Aujourd’hui, on a des infrastructures qui ont des capacités insuffisantes parce que la demande a augmenté de façon exponentielle surtout en saison hivernale alors que les investissements n’ont pas suivi », avoue M. Sanou. L’Office national travaille à bras le corps sur cette problématique. Des travaux sont en cours pour réaliser deux autres infrastructures de très grandes capacités qui permettront de résorber ce déficit. Egalement, elle travaille à organiser les acteurs pour que chacun puisse jouer son rôle notamment le secteur privé qu’il faut accompagner, renforcer les capacités, créer un environnement propice pour leur permettre de dérouler leurs activités. Les échanges ont abouti à la formulation de recommandations pour renforcer l’assainissement. Entre autres, accroître le budget alloué à l’assainissement, revoir les messages véhiculés auprès des populations pour un changement de comportement, impliquer les jeunes dans les cadres de décision. Les participants encouragent aussi le financement endogène du secteur et surtout la sensibilisation de la population pour un changement de comportement. Ces deux documentaires ont été applaudis par les participants dont l’ancien parlementaire, Alidou Sanfo. Il a félicité et encouragé les auteurs pour la pertinence des thématiques abordées. La présente activité s’est déroulée en marge de la commémoration de la Journée mondiale des toilettes. L’édition 2023 était placée sous le thème « Assainissement et cohésion sociale »

La chargée de plaidoyer senior à Niyel, Yasmina Zongo

Pour rappel, depuis 2017, Niyel s’investie dans le domaine de l’assainissement. C’est en partenariat avec les films Selmon qu’elle a accompagné neuf jeunes cinéastes et ce, dans le cadre du programme Clap assainissement. « C’est un programme régional, panafricain où nous avons lancé un concours. A travers ce concours, on a pu sélectionner 9 jeunes issus de sept pays dont deux du Burkina Faso, deux du Bénin, une du Togo, un de la Côte d’Ivoire, un du Gabon, un du Sénégal et un de Madagascar. On les a formés au métier de l’audiovisuel, au BA-BA de l’assainissement. Une fois de retour dans leur pays respectif, chacun a produit un documentaire sur la problématique de l’assainissement. C’est une fierté pour nous de voir que ces jeunes se sont engagés dans le domaine de l’assainissement en produisant des documentaires de qualité qui interpellent les décideurs », a déclaré la chargée de plaidoyer senior à Niyel, Yasmina Zongo.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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