Méningite, rougeole, dengue, COVID 19, Chikungunya, ce sont là quelques urgences sanitaires auxquelles le Burkina Faso fait face. En Afrique, plus d’une centaine de situations d’urgence sont notifiées chaque année au nombre desquelles les épidémies de choléra, de fièvre jaune, de méningite, etc. et comme les autres pays, le Burkina Faso n’y échappe pas.

Une vue des participants à l’atelier de préparation pour la mise en œuvre du projet SURGE.

Le représentant résident de l’OMS au Burkina, Dr Seydou Coulibaly souligne que malgré la récurrence des urgences sanitaires au Burkina Faso, les réponses à ces urgences n’arrivent pas toujours de façon prompte. Et ce pour diverses raisons telles que la pénurie de ressources humaines formées, le manque d’agilité des équipes d’intervention, la prise de décision lente, les difficultés dans le stockage des fournitures, les manquements liés à la planification.

Le représentant résident de l’OMS au Burkina, Dr Seydou Coulibaly souligne que le projet va permettre d’améliorer l’existant en matière de gestion des urgences sanitaires.

C’est pour remédier à cet état de fait, que le Bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique a initié le projet SURGE (Renforcer et utiliser les groupes d’intervention en cas d’urgence). À travers ce projet mis en œuvre dans chacun des 47 pays de la région Afrique de l’OMS, il s’agit de donner aux gouvernements les moyens de se mobiliser et de répondre aux urgences de santé publique dans les 24 heures suivant leur confirmation, a indiqué le ministre, Dr Robert Kargougou.

Le ministre de la santé indique que la dimension pluridisciplinaire du projet SURGE permettra au pays de mieux gérer les situations d’urgence.

"Pour mieux se préparer pour l’avenir, nous devrons être prêts maintenant. C’est dans cette perspective que le projet SURGE a été lancé pour voir comment partir de l’existant et des insuffisances et travailler à améliorer ces insuffisances pour pouvoir mieux préparer la réponse, pouvoir détecter rapidement les événements et pouvoir promptement agir", explique Dr Coulibaly.

Ainsi le projet SURGE permettra d’intégrer et de renforcer les ressources humaines existantes pour répondre aux situations d’urgence. "Le projet formera des agents publics sélectionnés par les ministères compétents pour faire partie de l’équipe du projet SURGE. L’équipe du projet SURGE sera pluridisciplinaire et comprendra des experts en laboratoire, des épidémiologistes, des anthropologues, des entomologistes, des vétérinaires, des administrateurs de données, ainsi que des experts d’autres secteurs tels que la logistique et la coordination des opérations sur le terrain, la lutte anti-infectieuse, la communication sur les risques, la sensibilisation des communautés, la violence sexiste, l’eau, l’assainissement et l’hygiène, la nutrition, les finances et l’administration, la santé mentale et le soutien psychosocial", précise le ministre de la santé.

En attendant des actions concrètes sur le terrain, une équipe de l’OMS séjourne du 20 au 24 novembre 2023 au Burkina Faso afin d’appuyer le pays dans la préparation de la mise en œuvre du projet. D’où la tenue de cet atelier qui sera l’occasion de sensibiliser les parties prenantes clés du projet SURGE, d’identifier les ressources existantes, les lacunes et les priorités et d’élaborer une feuille de route et un plan de travail pluriannuel chiffré sur deux ans pour le déploiement du projet.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net