Il se trouve que Dr Yonli n’est ni expert dans le cadre de ce procès ni témoin. "Cela nous dérange que quelqu’un qui n’est ni témoin, ni expert dans le cadre de ce procès vienne à la barre pour exposer et commenter une expertise qui n’est pas une contre-expertise", lance Me Yanogo.

"Nous sommes une partie de cette audience, nous avons le droit de demander une telle procédure", réplique le parquet.

Pour Me Kopiho, si le parquet veut lui-même faire la présentation, il n’ y a pas de problème. "Mais nous ne sommes pas d’accord que M. Yonli se présente à cette barre pour le faire", table-t-il

Pour Me André Ouédraogo, avocat de l’État, la défense veut dénier à M. Yonli sa qualité d’expert. "En fin de compte, la loi dit que c’est vous (tribunal) qui décidiez. Sinon, il n’y a aucune partie de loi pénale qui interdit cela", rappelle-t-il au juge.

"Essakane SA a été autorisée pour projeter un film qui n’était pas dans le dossier. Pourquoi refuser la requête du parquet surtout si elle peut nous aider à faire jaillir la vérité. Donc, s’il vous plaît, permettez-nous d’avancer. Nous autorisons l’exposé de Dr Yonli", tranche le tribunal.

Pour Me Coulibaly, prenant la parole après Dr Yonli, l’exposé n’est pas une expertise mais plutôt une contre-expertise.
Me Kopiho, lui, veut savoir si l’exposé de Dr Yonli a été fait pour mettre en cause l’expertise officielle ?

"Si c’était le cas, nous l’aurions dit formellement. C’est plutôt pour permettre d’expliquer davantage ce qu’on a qualifié de fraude", répond le parquet. Quant à Me Yanogo, l’expertise de Dr Yonli est un faux et il devrait même être poursuivi pour cela.

L’audience est suspendue pour reprendre demain 7 novembre 2023.

Obissa Juste Mien
Lefaso.net