C’est avec désolation que la délégation ministérielle a pu toucher du doigt les réalités des chantiers de construction des districts sanitaires de Lena et de Karangasso-vigué, dans la région des Hauts-Bassins. La réalisation de ces infrastructures entre dans le cadre du projet ORIO qui vise la construction et l’équipement de cinq hôpitaux de districts au Burkina Faso. Le projet est financé par le royaume des Pays-Bas avec une contrepartie nationale. Le ministre de la santé, Dr Lucien Kargougou, a voulu de cette visite afin de constater de visu le taux d’avancement des travaux et de donner de nouvelles instructions aux entreprises pour que des infrastructures de qualité soient livrées à temps.

« Sur les deux chantiers de construction des hôpitaux de Karangasso-vigué et de Lena, nous nous sommes rendus compte qu’il y a un gros retard. Que ce soit à Karangasso-vigué ou Lena, les chantiers n’avancent pas comme nous le souhaitons conformément au chronogramme et au délai contractuel prescrit », a fait savoir le ministre Kargougou. Le premier site visité par le ministre et sa délégation est chantier de Karangasso-vigué. Là, le taux d’exécution physique constaté est de 30% pour un délai d’exécution de consommation de 67%.

Le ministre Kargougou sur le chantier de construction du district de Lena

Pour le ministre en charge de la santé, il y a un retard à tous les niveaux. Cependant, ce retard à Karangasso-vigué s’explique, selon lui, par un certain nombre de raisons qui peuvent être entendues. « En discutant avec l’entreprise, nous avons bien compris que les dispositions sont en train d’être prises pour accélérer encore la cadence des travaux. Et nous avons bon espoir que si nous renforçons le mécanisme de suivi à Karangasso-vigué, nous pourrons disposer de cet hôpital d’ici la fin du premier trimestre de l’année 2024 », a-t-il laissé entendre.

De Karangasso-vigué, la délégation s’est rendue dans la commune rurale de Lena où elle a pu visiter un autre chantier de construction de centre de santé. Sur ce second chantier, le ministre ne tardera pas à taper du poing sur la table à cause du retard qu’accuse ce site. Selon lui, le retard est très prononcé. En effet, ce chantier est à un taux d’exécution physique de 12% pour un délai contractuel consommé de 81%.

Le ministre de la santé exprimant son mécontentement à l’issue de la visite des chantiers

« C’est inacceptable. Pour être rigoureux, nous avons déjà envoyé une première lettre de mise en demeure à l’entreprise en charge des travaux. C’est vrai que le chantier vit, mais nous attendons de voir. De toute façon, nous allons rester rigoureux dans l’application des textes. Nous allons renforcer encore le mécanisme de suivi et nous allons prendre des décisions quand il le faut parce que les populations de Lena et de Karangasso-vigué attendent leurs hôpitaux », a indiqué le ministre.

Pour le mandateur du groupement en charge des travaux à Lena, Mahamoudou Diallo, le retard s’explique pour plusieurs raisons. « C’est vrai que le chantier a connu un ralentissement à un certain moment pour des difficultés d’ordre financier et des questions techniques qui ont trainé les dossiers d’exécution. Actuellement, nous sommes en train de trouver des solutions nécessaires afin de répondre aux attentes des autorités. Le plus important c’est d’arriver à un bon résultat et de rattraper le temps perdu surtout dans la qualité. Nous avons trouvé une solution d’accompagnement et cela va nous permettre de rebondir en turbo pour rattraper le temps perdu », a-t-il rassuré. Tout en projetant la livraison des travaux dans le premier trimestre de 2024.

Une vue des travaux sur le site de construction du district de Lena

Ainsi, lors des échanges avec les différentes parties prenantes telles que les entreprises et le bureau de suivi, ils ont convenu de tout mettre en œuvre pour que les nouveaux délais d’achèvement qui sont prévus soient respectés. Ces hôpitaux, une fois fonctionnels, vont permettre d’améliorer l’offre de soins aux populations burkinabè.

Romuald Dofini
Lefaso.net