Des dires de l’impétrante, le choix de ce thème fait suite à un constat qu’elle a observé, lequel souligne une attention beaucoup plus poussée des internautes pour les vidéos en ligne. « Le choix de ces deux médias précisément tient du fait qu’ils ont une ligne éditoriale généraliste, laquelle répond aux besoins de communication médiatique des internautes burkinabè », a-t-elle justifié.

Partant d’une méthode quantitative et qualitative pour la collecte des données, Hanifa Koussoubé est parvenue aux résultats suivants : « Malgré la diversité des vidéos publiées, les deux Web TV donnent plus de place à la rubrique société. Cela est dû à la facilité d’accès à ces sources d’informations. Par ailleurs, on note une prépondérance des vidéos des articles commandés sur les articles d’initiative personnelle. Toutefois, pour ce qui est des articles les plus vus, notre étude révèle que les internautes accordent beaucoup plus d’intérêt aux vidéos qui portent sur la sécurité. En clair, 5 des 8 vidéos les plus vues portent sur la sécurité et les trois autres, sur la politique. Cette situation s’explique par la crise sécuritaire que traverse le pays. La différence entre les deux médias c’est que Boima TV propose plus de vidéos que Lefaso TV mais aussi, plus de vidéos d’initiative personnelle », a-t-elle relevé.

Pour ce qui est des points forts des deux médias, l’étudiante notera la mise à la disposition des internautes de contenus variés offrant ainsi la possibilité de suivre ce qu’ils veulent. Cela, sans compter la possibilité pour eux de commenter, partager et télécharger les contenus.
Comme imperfection, elle soulignera le coût élevé de la connexion au Burkina et sa mauvaise qualité. Aussi, l’absence de grille de programmes limite l’audience de ces Web TV, vu le caractère intermittent des contenus qui sont proposés. « Cela ne permet pas de fidéliser l’audience », précise-t-elle.

« La suite pour moi c’est de me trouver un emploi et poursuivre mes études en cours du soir » Hanifa Koussoubé

Ainsi, pour faire tourner la chance, trois recommandations ont été faites par Hanifa Koussoubé : « les deux Web TV et toutes les autres y comprises devraient songer à relever leurs productions en vidéos. Cela permettra de fidéliser l’audience. Ensuite, les contenus devraient être de qualité. Cela montre que le media connaît son travail, sait ce qu’il fait et aime ce qu’il fait. Enfin, au regard de la rude concurrence, chacun devrait innover dans sa manière de faire, en proposant des contenus uniques et originaux. Cela permettra de se distinguer des autres ».

Pour les jurés, le document de l’étudiante est « intéressant, bien présenté et agréable à lire ». Des éléments mis à son actif mais qui n’étaient pas forcément évidents car, des dires de sa directrice de mémoire Dr Aminata Ouédraogo, le thème est audacieux. « Il est audacieux parce qu’il est difficile de parler de modèle éditorial. Il n’y a pas toujours de cadre formel qui encadre tout cela. En avançant, c’était de plus en plus difficile et on a même beaucoup travaillé à combattre ses peurs (parlant de l’étudiante). Mais je me dis que c’est dû au fait que c’était un coup d’essai et en toute chose, le début n’est pas toujours simple », a-t-elle avoué.

En lui attribuant la note de 16/20, le jury a souhaité qu’elle prenne en compte les remarques qui lui ont été faites et qui tiennent essentiellement en « la reprise de certaines théories, de la bibliographie, de certains éléments méthodologiques ».

« En tant que fondateur de l’ISCOM, c’est une satisfaction de voir que les étudiants parviennent à des résultats à même d’aider les institutions à améliorer leurs rendements », Dr Cyriaque Paré

Erwan Compaoré
Lefaso.net