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Burkina/Formation professionnelle : "Burkina Suudu Bawdè" ou la maison des compétences du Burkina officiellement lancée

Publié le vendredi 20 octobre 2023 à 11h44min

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Burkina/Formation professionnelle :

Le gouvernement burkinabè a procédé ce jeudi 19 octobre 2023 au lancement des activités de « Burkina Suudu Bawdè » en langue nationale fulfuldé ou « la maison des compétences » en français. La cérémonie de lancement a eu lieu à Ziniaré, dans la région du Plateau central, en présence du Premier ministre, Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla, du président de l’Assemblée législative de transition, Dr Ousmane Bougouma, de quelques membres du gouvernement, du parrain, El Hadji Moussa Koanda, des autorités régionales entre autres. Cette initiative présidentielle mettra l’accent sur la formation professionnelle afin de lutter contre le chômage et le sous-emploi des jeunes.

Le Burkina Faso veut désormais tourner la page des grands diplômés sans emplois en réformant son système éducatif à travers le renforcement et la promotion de la formation professionnelle. C’est dans ce sens qu’a été créée : « Burkina Suudu Bawdè » ou la maison des compétences du Burkina afin de prioriser la formation professionnelle. Cette cérémonie de lancement de Burkina Suudu Bawdè marque également le lancement de la rentrée 2023-2024 des centres de formation professionnelle et de la compétition des projets d’insertion des sortants de ces centres de formation professionnelle.

Cette cérémonie se tient sous le thème : « Réformes du système éducatif orientées vers le développement des compétences : Défis, enjeux et perspectives ». Il s’agit d’interpeller les différents acteurs sur la nécessité de réorienter le système éducatif burkinabè vers l’acquisition de compétences techniques et professionnelles, en phase avec les besoins réels de l’économie nationale.

Cette cérémonie de lancement a été présidée par le Premier ministre Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla

Burkina Suudu Bawdè est une concrétisation de la vision du président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré de réformer le système éducatif afin de permettre aux jeunes d’apprendre des métiers et d’entrer vite dans le domaine de l’emploi. Il s’agit aussi de favoriser l’employabilité des jeunes à travers des cursus adaptés afin que l’université devienne un choix et non une obligation.

Le ministre en charge de la jeunesse et de l’emploi, Dr Boubakar Savadogo a indiqué que Burkina Suudu Bawdè entre en droite ligne de la vision du gouvernement de faire de la formation professionnelle, une priorité nationale afin de permettre à la jeunesse burkinabè de contribuer efficacement au développement du pays. Pour lui, cela passe nécessairement par le renforcement du continuum éducation-formation-emploi au profit des jeunes qui sont les plus touchés par les phénomènes du chômage et du sous-emploi.

Visite des ateliers de formation du centre de formation professionnelle de référence de Ziniaré par les officiels avec notamment le président de l’ALT, Dr Ousmane Bougouma et le Premier ministre

« La formation professionnelle est reconnue comme une voie sûre d’accès à un emploi ou à une occupation professionnelle, car elle fait acquérir les compétences ou les aptitudes nécessaires à l’exercice d’un métier. Sa force par rapport aux autres types de développement du capital humain, réside en sa capacité à générer des qualifications dont le système productif a besoin dans un temps raisonnable. La réforme ayant abouti à la création de Burkina Suudu Bawdè répond à une logique de renforcement de l’efficacité et de l’efficience de notre dispositif de la formation professionnelle », explique-t-il.

« Il faut qu’on évite d’avoir 1 900 000 candidats aux concours directs pour 7 000 places. Il faut qu’on puisse faire en sorte que chaque sortant de notre système de formation professionnelle soit un employeur potentiel, pour lui-même et après pour d’autres jeunes. C’est ça qui va nous sauver, c’est ça qui va nous sortir des difficultés dans lesquelles nous sommes », a insisté Dr Boubakar Savadogo.
Présent sur les lieux, le parrain El Hadj Moussa Koanda, P-DG de CIM Etoile, de Faso Energie et par ailleurs président de la communauté musulmane du Burkina Faso, par la voix de son porte-parole, Dr Hatimi Démé, s’est réjoui que son nom soit associé à une activité d’une telle importance. Il a salué la clairvoyance des autorités de la transition qui selon lui, ont bien voulu impulser un changement dans le sous-secteur de la formation professionnelle afin de disposer d’une main d’œuvre qualifiée et faciliter l’insertion professionnelle des jeunes, surtout en cette période difficile crises majeures marquées par l’insécurité. Et pour ce dernier, le secteur privé, moteur de la croissance et principal pourvoyeur d’emplois doit jouer sa partition dans ce processus.

Les membres du gouvernement présents à cette cérémonie de lancement

Selon son directeur général, Kèrabouro Palé, Burkina Suudu Bawdè est le principal opérateur public de développement des compétences techniques et professionnelles au Burkina Faso. Il a pour mission de contribuer à la mise en œuvre de la politique du gouvernement en matière de développement des compétences techniques et professionnelles. A cet effet, en fonction des besoins du marché de l’emploi et en réponse aux exigences des différents secteurs économiques, Burkina Suudu Bawdè concentre son action et ses moyens autour de trois axes stratégiques.

Il s’agit de favoriser l’employabilité des jeunes à travers des cursus adaptés pour répondre aux besoins des secteurs économiques en ressources humaines qualifiées et contribuer ainsi à leur compétitivité. Il s’agit aussi de renforcer les compétences des travailleurs par le développement d’une offre de formation continue, appuyer l’essor des entreprises par la conception, l’installation et la promotion d’unités de production et le transfert de technologie.

Dr Boubakar Savadogo a indiqué que ‘’Burkina Suudu Bawdè’’ vise à faire de la formation professionnelle, une priorité nationale afin de lutter contre le chômage et le sous-emploi des jeunes

Burkina Suudu Bawdè est un établissement public de l’État à caractère administratif ayant son siège social à Ouagadougou. Il regroupe 31 centres de formation professionnelle dont trois centres nationaux (le centre de formation professionnelle de référence de Ziniaré, le centre de formation professionnelle industrielle de Bobo Dioulasso et le centre d’évaluation et de formation professionnelle de Ouagadougou), 13 centres régionaux implantés dans chaque chef-lieu de région et 15 centres provinciaux, repartis sur l’ensemble du territoire national.

Kèrabouro Palé, directeur général de Burkina Suudu Bawdè

Les centres de formation professionnelle de Burkina Suudu Bawdè offrent une capacité d’accueil de 4 781 places par an. L’offre de formation concerne 144 métiers dans 9 domaines à savoir, le génie civil, le génie mécanique, le génie informatique, le génie électrique, le génie électronique. On a aussi l’agroalimentaire, le textile-habillement-cuir et peau, la maintenance industrielle, l’hygiène et les soins corporels.

La visite des ateliers de formation du centre de formation professionnelle de référence de Ziniaré a clos le lancement des activités de Burkina Suudu Bawdè.

Mamadou ZONGO
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 20 octobre 2023 à 13:31, par jan jan En réponse à : Burkina/Formation professionnelle : "Burkina Suudu Bawdè" ou la maison des compétences du Burkina officiellement lancée

    MPRS2, si les boulots pour les grands diplômés sont saturés, les boulots pour les petits diplômés le sont plus, il n’y a point besoin d’aller dans une école pour apprendre à faire du pain ou de la pâtisserie par exemple, il suffit d’avoir une entrée dans une boulangerie - pâtisserie et le tour est joué, tu commences comme aide ou marmiton et au bout d’un certain temps te voilà boulanger ou pâtissier sans mobiliser les maigres ressources de l’état. Comme ces gens sont payés avec de bas salaires dans nos pays, on a l’impression que ce secteur n’est pas saturé.

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