Ouagadougou : 72 heures pour promouvoir la parenté à plaisanterie
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Un rassandaaga des alliances et de la parenté à plaisanterie avec les Bissas, les Gourmantchés les Samos et les Yadcés se tient du 29 septembre au 1er octobre 2023 à l’espace culturel Dieudonné, à Ouagadougou, avec au programme diverses activités. Cet événement est organisé par l’Association féminine Yamléogo (AFYA).
Au Burkina Faso, le vivre-ensemble est historiquement promu à travers les alliances et la parenté à plaisanterie qui constituent une des richesses socioculturelles. Elles permettaient de protéger les communautés contre les violences de tout genre et surtout de réguler la marche de la société en mettant le couteau dans les plaies sans entrainer des dérapages périlleux. Mais depuis quelques années, cette cohésion est mise à mal. Elle s’est aggravée avec la crise sécuritaire qui sévit dans le pays actuellement. Il est impérieux de développer des initiatives pour promouvoir le vivre-ensemble qui constitue le socle de la cohésion. C’est dans cette perspective que l’Association féminine Yamléogo (AFYA) organise un rassandaaga autour du thème « Promouvoir les alliances et la parenté à plaisanterie pour la cohésion sociale au Burkina Faso : cas des communautés Bissas, Gourmantché, Samos et Yadcés vivant à Ouagadougou ». Et pour cette première édition, le terrain choisi pour les festivités est l’espace culturel Dieudonné, à Ouagadougou.
Une communication, suivie d’échanges du Pr Alain Sissao sur les alliances et parenté à plaisanterie au Burkina Faso et leur rôle dans la cohésion sociale ; une rue marchande durant les 72 heures avec des stands de produits locaux divers (culinaires, vestimentaires et cosmétiques) de chaque communauté ; une quête pour l’effort de paix et un match de football entre Yadcés et les autres communautés constituent les activités qui rythment, selon le programme, ce rassandaaga.
La cérémonie officielle de lancement des activités a connu la participation des membres de l’association et d’invités de marque. L’objectif général de cette manifestation est de contribuer au bon vivre-ensemble prôné par les autorités du pays à travers le plan d’actions pour la stabilisation et le développement, en actionnant la fibre des alliances et de la parenté à plaisanterie de ces quatre communautés. « Nous ne pouvons pas être des VDP à notre âge. Mais c’est une façon pour nous aussi de contribuer à la recherche de la paix, de la cohésion sociale au Burkina Faso. La communication qui sera livrée par le Pr Sissao permettra aux uns et aux autres de renforcer leurs liens d’alliances et de parenté à plaisanterie. Il y a une nuance entre les deux notions. Cette communication permettra une meilleure compréhension », a laissé entendre la présidente de l’association, Mamounata Belem.
Au regard du contexte national, le ministre de l’Economie, qui officie en tant que co-président, a salué cette belle initiative et rappelé le sens profond de cette pratique. « Il est évident que la parenté à plaisanterie est un outil efficace qui est utilisé depuis plusieurs générations pour faire en sorte que les communautés puissent vivre de façon paisible et dans la quiétude. Dans la lancée des actions que nous menons au quotidien, nous devrons faire en sorte qu’il y ait la cohésion entre les communautés, la cohésion entre les frères et sœurs de la même nation », a déclaré Dr Aboubakar Nacanabo.
Le présent projet porté par des filles et femmes du Yatenga s’inscrit en droite ligne du plan d’action de stabilisation et de développement dont le pilier 4 relève la nécessité d’aller à la réconciliation nationale et à la cohésion sociale, selon le ministre de l’Economie. Il s’est réjoui du grand intérêt de l’association et l’a encouragée à continuer dans cette lancée. Le ministre Nacanabo s’est dit convaincu qu’une telle initiative va contribuer à apaiser le climat au Burkina Faso et à faire en sorte que nous puissions retrouver la quiétude.
Pour cette première édition, ce sont Maître Antoinette Ouédraogo et Marie-Rose Sanou/Ouédraogo qui ont été désignées marraines. Compte tenu de leurs sensibilités, c’est tout naturellement qu’elles ont accepté d’associer leurs images à cette activité. « AFYA, par ce rassandaaga, entend améliorer la pratique des alliances et de la parenté à plaisanterie ainsi que son recours permanent dans le quotidien au sein de ces quatre communautés », ont-elles soutenu.
Placé sous le co-patronage du ministre en charge de la Culture, Jean-Emmanuel, et celui de la Solidarité nationale, Nandy Somé/Diallo, ce rassandaaga a comme invités spéciaux, Dr Paramanga Ernest Yonli et Dr Lacina Zerbo.
Aïssata Laure G. Sidibé
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