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Camp cibal, acte 6 du Balai citoyen : « Il ne faut pas, au nom de la reconquête du territoire, tuer toute liberté », lance le secrétaire général Ismaël Kinda

Publié le jeudi 28 septembre 2023 à 16h21min

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Camp cibal, acte 6 du Balai citoyen : « Il ne faut pas, au nom de la reconquête du territoire, tuer toute liberté », lance le secrétaire général Ismaël Kinda

Le Balai citoyen tient du 27 au 30 septembre 2023 à Ouagadougou, son sixième « Camp cibal » autour du thème : « Participation citoyenne de la jeunesse au suivi de politiques publiques dans un contexte de régime militaire de transition et de crise de la démocratie ». Des moments important pour ce mouvement dans la mesure où ils permettront de faire le bilan et de tracer une trajectoire pour les décennies à venir.

121 délégations des membres du Balai citoyen, venues de 19 localités, participent à ce sixième Camp cibal 2023, marquant également les dix ans d’existence du mouvement. Il s’agit, entre autres, des délégations de Dori, de Bogandé, de Manni, de Bobo-Dioulasso, de Banfora, de Koudougou, de Ouahigouya, de Titao, de Kaya, de Tenkodogo, etc. Dans la salle, on peut apercevoir dame Germaine Pitroipa, Pr Etienne Traoré, Me Guy Hervé Kam, pour ne citer que ceux-là.

Le coordinateur régional du Centre du Balai citoyen, Marcel Dakissaga, a souhaité la bienvenue à toutes les délégations

Le Camp cibal, a situé Souleymane Ouédraogo, coordonnateur du projet, vise un double objectif : renforcer l’esprit de camaraderie, de militantisme au sein du Balai citoyen pour que ses membres soient davantage conscients de leur rôle citoyen pour agir conséquemment et contribuer à une participation consciente et active des jeunes au suivi des politiques publiques de la transition. Marcel Dakissaga, coordonnateur régional du Centre du Balai citoyen, est ravi que Ouagadougou soit retenu pour abriter ce camp. Il souhaite que ce cadre soit le lieu de débats sans tabou pour un Balai citoyen tourné vers l’avenir.

Pour Souleymane Ouédraogo, les libertés individuelles ont été considérablement réduites

Le secrétaire général du Balai citoyen, Eric Ismaël Kinda, a indiqué que ces moments sont aussi des instants d’échanges pour faire le bilan des dix ans de parcours et également d’autocritique. « Vous savez que ce camp intervient dans un contexte particulier, celui de l’insécurité qui a gagné tout le pays. C’est donc l’occasion pour nous de mener la réflexion sur la situation du pays mais aussi de voir quelles sont les perspectives, les contributions que nous pourrons apporter afin d’aider le pays à sortir de cette situation », a-t-il fait savoir. D’ores et déjà, il ressort du bilan du Balai citoyen qu’après dix ans d’existence, il a essayé d’apporter sa contribution dans l’ancrage de la démocratie, le respect des droits de l’homme, la bonne gouvernance, etc., foi de son secrétaire général. Ces efforts, a-t-il poursuivi, ont porté fruit jusqu’à ce que l’esprit de l’insurrection soit trahit. C’est ce qui nous a conduits, de son avis, dans la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui. « Le peuple est prêt à faire tous les sacrifices. Mais il ne faudra pas, au nom de la reconquête du territoire, au nom de la sauvegarde de la nation, tuer toute liberté. C’est dangereux pour l’ensemble des citoyens y compris ceux qui sont au pouvoir actuellement », a-t-il prévenu.

C’est la trahison de l’esprit de l’insurrection qui est la cause de la situation actuelle du pays, selon le secrétaire général du Balai citoyen, Eric Ismaël Kinda

Des devanciers toujours présents

Me Guy Hervé Kam, ancien porte-parole du mouvement, en prenant la parole lors de l’ouverture de ce camp, a soutenu que si le Balai citoyen n’avait pas existé, il fallait le créer. « Je dis ça parce que de 2013 à aujourd’hui, le paysage des OSC a connu un printemps. Mais les OSC qui ont compris et assumé leur rôle et qui, dix ans après, peuvent continuer à parler, il y a en très peu. Le Balai citoyen est attaché aux principes et à la parole donnée. Parce que l’homme n’a pas de queue, c’est avec sa bouche qu’on l’attrape. En tant que cibal, je vous dis de toujours faire attention pour ne pas être pris à défaut », a-t-il conseillé.

Pour Me Guy Hervé Kam, si le Balai citoyen n’existait pas, il fallait le créer

Le mouvement était un des premiers à dire au lendemain de l’insurrection, a-t-il rappelé, que ce n’était que la chute d’un grand arbre. Le plus dur était de le déraciner. « Dix ans après, le défi reste encore. Il faut déraciner la mal gouvernance dans notre pays, déraciner la corruption et toutes les mauvaises pratiques », a scandé l’ancien porte-parole.

Le Pr Etienne Traoré, quant à lui, a dit ceci : « Vous représentez quelque chose d’indispensable pour notre pays. Il faut absolument que vous agrandissez votre groupe. Il faut que vous restez fidèles à ce mouvement quelles que soient les difficultés. Soyez plus actifs, nous sommes derrière vous, ne vous découragez pas ».

Obissa Juste Mien
Lefaso.net

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