Velléités de déstabilisation de la transition : « Nous allons assurer la veille citoyenne tous les jours »

Sortis massivement, mardi 26 septembre 2023, pour réitérer leur soutien à la transition burkinabè, notamment au capitaine Ibrahim Traoré, des manifestants disent craindre un coup d’Etat. Mobilisés au rond-point des Nations-unies, ces « anges-gardiens » disent être prêts à veiller sur leur « champion ».
L’ambiance est électrique. Torses nus, dégoulinant de sueur, le poing levé, le drapeau burkinabè dans les airs, des jeunes scandent « IB Traoré ». L’adrénaline monte, les cris sont plus stridents et les flashs crépitent. À motos, à vélos, en tricycles, en voitures ou à pieds, ils sont venus des quatre coins de la capitale pour, disent-ils, faire bloc contre les éventuels perturbateurs de la transition.
« Nous sommes ici à l’appel de la Nation. Nous n’acceptons pas que des Burkinabè interrompent la transition pendant qu’elle lutte contre l’insécurité », lance un manifestant, à qui nous présentons patte blanche avant d’engager la discussion.
- Un manifestant encourageant ses camarades qui scandaient le nom du capitaine Ibrahim Traoré
Montrer patte blanche
Un autre qui s’empresse de scanner notre carte de presse avec un regard du coin de l’œil, nous demande gentiment si nous sommes de la radio. Notre matériel de tournage (smartphone, appareil photo et micro-cravate l’intrigue. « C’est le média en ligne Lefaso.net », répondons-nous avant de saisir l’appareil pour photographier deux individus perchés sur la sphère métallique représentant le globe terrestre.
Sans crier gare, nous commençons à délier la langue de notre curieux. « Nous avons lancé l’alerte depuis un certain temps pour appeler le peuple à se mobiliser. La protection du capitaine repose avant tout sur les épaules du peuple. Nous avons laissé femmes et enfants pour venir dormir ici, jusqu’à ce que la situation se stabilise définitivement. Nous allons assurer la veille citoyenne tous les jours et élever le niveau d’alerte toutes les fois que ce sera nécessaire ».
- Selon ce manifestant, une rumeur cache une part de vérité
« Qu’est-ce qu’il a pu bien faire ? »
A environ 20 mètres de l’épicentre, un autre manifestant raconte avoir appris via les réseaux sociaux que la marche de la transition est menacée. « Nous avons appris que des personnes projettent de renverser les autorités de la transition. Nous n’avons même pas pu dîner à la maison car nous sommes découragés. Nous ne sommes pas d’accord avec ce qui se trame. Nous sommes prêts à donner nos poitrines pour le capitaine Ibrahim Traoré. Qu’est-ce qu’il a pu bien faire pour que des gens veulent le renverser ? », s’interroge l’homme qui est rejoint par un autre manifestant qui s’empresse de prendre le micro-cravate connecté au smartphone.
« Nous étions avec le président Traoré, nous sommes avec lui et nous le serons demain. Nous ne voulons que la paix. Que ceux qui veulent attenter à la transition fassent pardon. Quand un pouvoir doit prendre fin, cela doit venir de Dieu. Il y a eu des présidents avant le capitaine et il y en aura après lui aussi. Qu’on le laisse donc diriger en paix », lance-t-il.
- Au cours du rassemblement, chacun immortalise les instants à sa façon
« Nous sommes déterminés »
Un manifestant, bouillant d’énergie, explique que le capitaine Traoré a reçu « l’onction » du peuple burkinabè et avertit : « Que les gens restent tranquilles. Que les valets locaux fassent attention. Pourquoi veulent-ils le pouvoir ? Le capitaine Traoré est-il un travailleur ou pas ? Soyons plus intelligents que cela. Ne nous laissons pas manipuler par ceux qui veulent attaquer leur patrie. Nous sommes déterminés plus que jamais ».
- Deux manifestants, torses nus, esquissant des pas de danse
Alors que les manifestants continuent de prendre d’assaut le rond-point des Nations-Unies, baptisé par les « supporters », « Rond-point Ibrahim Traoré », d’autres préfèrent parader dans les différentes artères du centre-ville, en klaxonnant à tout va et en appelant les uns et les autres à sortir les rejoindre. « Le président Blaise Compaoré avait dit que toutes les rumeurs sont vraies. Il y a toujours une part de vérité dans une rumeur et si vous la négligez, cela peut être fatal », prévient le manifestant qui portait à l’épaule une sorte de sabre.
- Le drapeau burkinabè flottant au dessus des manifestants
A 23h50, alors que nous nous préparons à lever l’ancre, un blindé de la garde présidentielle arrive au rond-point des Nations-Unies sous les acclamations des manifestants, juchés par endroits sur leurs engins à deux roues ou sur les piliers en béton. « La sécurité du président même se cherche. Difficile de se frayer un passage avec tout ce monde », soupire un manifestant qui n’avait visiblement pas la « bonne taille » pour immortaliser l’événement avec son smartphone. Après plusieurs minutes, il décide de rentrer en murmurant : « Rentrons car demain est un autre jour ».
HFB
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 28 septembre à 16:26, par Jacques En réponse à : Velléités de déstabilisation de la transition : « Nous allons assurer la veille citoyenne tous les jours »
Ce n’est pas une veille citoyenne ! une veille citoyenne s’appuie sur des recherches et sur des faits vérifiés et analysés. Ici, c’est juste un groupe de supporters ou fans club que l’on peut instrumentaliser pour répondre à tout mot d’ordre comme des moutons de Panurge. A ce jour, aucune preuve d’une tentative à part les grognes au sein de la soit disant grande muette dont certains critiquaient les décisions de IB. Une bonne partie des militaires n’était pas d’accord pour l’envoi de troupe au Niger car la priorité est de reconquérir le territoire national. Après 12 mois, le résultat est très maigre. IB s’était engagé de résoudre le problème en 3 mois ! La grogne est là. Il ne suffira pas à IB de casser le thermomètre pour faire baisser la fièvre !
Répondre à ce message
2. Le 28 septembre à 16:42, par kickoutzint En réponse à : Velléités de déstabilisation de la transition : « Nous allons assurer la veille citoyenne tous les jours »
Est ce que c’est autorisé que quelqu’un envoie des dizaines de drones civiles chargés d’eau de 2kg chacun au dessus d’une manif pour faire un baptême par aspersion d’eau, question de les rafraichir compte tenu de la chaleur ?
Répondre à ce message
3. Le 29 septembre à 09:17, par Bajazet En réponse à : Velléités de déstabilisation de la transition : « Nous allons assurer la veille citoyenne tous les jours »
Je sens que, dans cette foule, nombreux sont les futurs prix Nobel de physique des étoiles, de médecine et de chimie du carbone qui feuillettent Aristote et Poincaré avant d’écrire leurs slogans,
Le Burkina Faso, grand pays démocratique, a réinventé « l’ochlocratie », c’est à dire le gouvernement par la foule émeutière menaçante.
Oui, cette populace traîne-savate manipulée à coup d’infoxes de RS par une officine douteuse.
Une bande de voyous en claquettes nous beugle que le gouvernement du BF est démocratique et compétent,
DONC LE GOUVERNEMENT DU BF EST EXCELLENT ! GÂÂÂÂRDE-À- VOUS !
Et ceux qui pouffent, aux mines de sel !
Répondre à ce message
4. Le 29 septembre à 14:47, par Gjal En réponse à : Velléités de déstabilisation de la transition : « Nous allons assurer la veille citoyenne tous les jours »
Il existe un système très simple pour soutenir La Transition, reconquérir le territoire, pouvoir hurler la Patrie ou la Mort au milieu des tirs de Kalachnikovs :
S’engager comme Volontaire De la Patrie.
G.J.
Répondre à ce message