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La rencontre Chirac/Gbabgo devrait consacrer l’amélioration des relations

Publié le dimanche 1er février 2004 à 12h18min

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La France a confirmé jeudi la rencontre, le 5 février à Paris, des présidents français Jacques Chirac et ivoirien Laurent Gbagbo, qui devrait consacrer l’amélioration des relations entre les deux pays, houleuses depuis l’accord de réconciliation interivoirien de Marcoussis signé le 24 janvier 2003.
Jacques Chirac doit recevoir Laurent Gbagbo pour un entretien, suivi d’un déjeuner de travail, afin que "la dynamique en faveur de l’application intégrale des accords de Marcoussis se poursuive à un bon rythme", a-t-on indiqué à l’Elysée.

Cette rencontre, initialement prévue en décembre, a été plusieurs fois reportée en raison notamment d’une nouvelle série de manifestations violentes anti-françaises à Abidjan.

"Il fallait aussi pour la France que la justice passe avec le procès de l’assassin de Jean Hélène", indique à Paris une source proche du dossier.

Le sergent de police ivoirien Théodore Séri a été condamné le 22 janvier par le tribunal militaire d’Abidjan à 17 ans de prison ferme pour le meurtre du journaliste français de Radio France internationale, Jean Hélène, tué le 21 octobre 2003 à Abidjan.

Cet obstacle levé, restait aussi la question de la venue à Bouaké, quartier-général des ex-rebelles dans le centre du pays, de Laurent Gbagbo qui voulait se rendre sur place y déclarer "la fin de la guerre" avant de venir discuter avec Jacques Chirac.

Mais il semble que M.Gbagbo, confronté à de fortes réticences des ex-rebelles, ait décidé d’aller à Paris avant Bouaké, notamment dans la perspective des élections de 2005 et des aides économiques promises par les bailleurs à une Côte d’Ivoire enfin réconciliée.

Cette amélioration des relations entre les deux pays intervient après une année de polémiques et d’affrontements feutrés entre Abidjan et Paris, liés au retard pris par le président Gbagbo dans l’application de l’accord de Marcoussis, signé sous la forte impulsion de médiateurs français.

Il y eut la violente manifestation de partisans de Gbagbo qui empêchèrent le ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, de quitter la présidence ivoirienne début janvier 2003. Puis l’humiliation infligée à M. Gabgbo le 26 janvier (2003), qui se trouvait à Paris quand fut annoncé l’attribution des ministères de la Défense et de l’Intérieur aux rebelles.

Depuis, le président ivoirien semble avoir repris la main alors que les anciens rebelles se sont désunis au fil des mois.

"C’est un excellent manoeuvrier ; il a en tête les élections de 2005, comme tous les autres acteurs politiques, d’ailleurs", estime Claudine Vidal, chercheur au CNRS et spécialiste de la Côte d’Ivoire.

Une rencontre fin novembre à Libreville entre Laurent Gbagbo et Dominique de Villepin avait permis une reprise de contact. Elle s’était traduite par l’adoption, par le Conseil des ministres ivoirien, d’une série de dispositions prévues par Marcoussis, notamment sur la question de la nationalité et des terres.

"Gbagbo a décidé d’endosser Marcoussis", indiquait jeudi une source proche du dossier, ajoutant que Paris pourrait bien considérer désormais qu’il est le meilleur candidat pour 2005.

Le quotidien ivoirien Le Temps, proche de la présidence, notait pour sa part jeudi que la rencontre du 5 février "annonce déjà les signes du dégel et surtout du raffermissement de la coopération séculaire entre Paris et Abidjan".

AFP

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