Politique sud-africaine : La figure Zouloue Mangosuthu Buthelezi s’est éteint
Selon le Point Afrique qui cite l’AFP, le farouche politicien sud-africain, Zouloue Mangosuthu Buthelezi, s’est éteint. *Chef historique du parti Inkatha, à l’origine des violences les plus marquantes avant les premières élections multiraciales en 1994, l’homme politique a tiré sa révérence ce samedi 9 septembre 2023, deux semaines après son 95e anniversaire.
L’annonce a été faite par le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, dans un communiqué en ces termes « C’est avec une profonde tristesse que j’annonce le décès du prince Mangosuthu Buthelezi, Premier ministre traditionnel du roi et de la nation zoulous, fondateur et président émérite du parti Inkatha ».
Figure respectée de la puissante tribu zouloue, Mangosuthu Buthelezi, chef historique du parti Inkatha à l’origine des violences les plus marquantes avant les premières élections multiraciales en 1994, est mort samedi, à l’âge de 95 ans. Tout en précisant qu’il est décédé aux premières heures de la journée, deux semaines seulement après la célébration de son 95e anniversaire ».
Le Chef de l’Etat Sud-africain qualifie l’homme d’un « formidable dirigeant qui a joué un rôle important dans l’histoire de notre pays pendant sept décennies ».
Né en août 1928 au sein de la famille royale zouloue, Mangosuthu Gatsha Buthelezi a longtemps été l’incarnation de l’esprit fier et guerrier de la plus grande ethnie du pays. Au départ membre du parti historique au pouvoir, le Congrès national africain (ANC), il a créé le parti nationaliste Inkatha Freedom (IFP) en 1975, initialement envisagé comme une organisation culturelle zouloue. La rivalité entre les deux partis sera sanglante.
Par la suite, son parti Inkatha va diriger l’opposition pendant plus de quarante ans et mènera des guerres territoriales meurtrières avec les militants de l’ANC dans les townships à majorité noire des années 1980 et 1990.
Les violences font plus de 5 000 morts. Buthelezi a été accusé d’avoir joué le jeu du pouvoir blanc en incitant les violences contre l’ANC juste avant les élections historiques de 1994, qui auraient pu faire dérailler le mouvement.
Record du discours le plus long
Ayant occupé les fonctions de Premier ministre du bantoustan du Kwazulu, ces entités territoriales pseudo « indépendantes » assignées aux Noirs sous l’apartheid, le leader zoulou a toujours farouchement nié avoir collaboré et/ou avoir été un allié du régime raciste blanc. Mince, élancé, lunettes rectangulaires sur le nez, Buthelezi se recouvrait souvent de peaux de léopard, une tradition zouloue, pour mener des défilés de militants Inkatha, portant boucliers et lances, dans ses bastions de Johannesburg ou Durban.
Le parti Inkatha a perdu beaucoup d’influence au fil du temps, entre querelles autour de sa direction et appels à son retrait pour laisser place à du sang neuf.
Mangosuthu Buthelezi figure aussi dans le livre des records Guinness pour le plus long discours en mars 1993 devant une assemblée législative, réparti sur onze jours avec en moyenne deux heures et demie de prise de parole par jour. Au début des années 2020, le nonagénaire a été le porte-parole du roi coutumier zoulou, Misuzulu Zulu aussi appelé Misuzulu kaZwelithini, couronné l’an dernier.
YZ
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