Pertes et préjudices liés aux changements climatiques : La Confédération paysanne du Faso consulte les acteurs pour la mise en place d’un fonds
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En vue de l’opérationnalisation du fonds pour les pertes et préjudices liés aux changements climatiques, la Confédération paysanne du Faso, en partenariat avec l’ONG Oxfam, a convoqué, les 7 et 8 septembre 2023, à Ouagadougou, une conférence nationale consultative. La cérémonie d’ouverture a été placée sous les auspices du ministre de l’environnement, de l’eau et de l’assainissement, représenté par son directeur de cabinet Ousmane Bawar.
Pour une justice climatique, les pays sous-développés qui polluent moins que les pays riches devraient recevoir une compensation pour les dommages et les pertes qu’ils subissent. C’est ce que défendent des organisations comme la Confédération paysanne du Faso (CPF) et l’ONG Oxfam. Lors de la Conférence des parties (COP 27) qui s’est déroulée du 7 au 22 novembre 2022 à Charm el-Cheikh, en Egypte, il a été décidé de la création d’un fonds pour les pertes et préjudices liés aux changements climatiques.
« Ce fonds doit accompagner les acteurs à avoir accès à des financements adaptés pour remplir chacun de son côté sa mission à lui confiée : les agriculteurs pour qu’ils puissent mettre à la disposition des populations de la nourriture en quantité et en qualité ; les décideurs politiques pour qu’ils apportent des services adaptés et efficients ; et les organisations de la société civile, dans leur élan de soutien permanent et de proximité, pour qu’ils puissent apporter leur contribution. », a laissé entendre le secrétaire général de la CPF, Marc Gansoré.
Tenir compte des préoccupations des acteurs à la base
Mais avant l’opérationnalisation dudit fonds, la Confédération paysanne du Faso, avec le soutien de son partenaire historique Oxfam, a convoqué les acteurs pour mener une réflexion profonde lors d’une conférence nationale. « Pour qu’il y ait une bonne coopération, il faut qu’on tienne compte des préoccupations de ceux-là qu’on veut accompagner, notamment les producteurs. Avec le soutien de nos partenaires de la société civile, nous sommes à mesure de définir clairement ce que nous voulons comme accompagnement, quand et dans quelles conditions », a indiqué Marc Gansoré.
« Une lueur d’espoir »
Selon le directeur-pays de l’ONG Oxfam, Omer Kaboré, les conséquences des changements telles que les mauvais rendements, les déplacements forcés des populations, la dégradation de l’environnement sont des réalités que « nous ne pouvons plus ignorer ».
A l’en croire, l’opérationnalisation du fonds pour les pertes et préjudices est une étape cruciale pour cette quête commune d’adaptation et de résilience. Ce fonds incarne une lueur d’espoir pour les communautés qui font face chaque jour aux effets dévastateurs des changements climatiques. Il démontre la solidarité à l’échelle mondiale et la reconnaissance des responsabilités partagées dans cette crise planétaire. », a indiqué Omer Kaboré pour qui, une approche collaborative et inclusive de tous les acteurs est indispensable pour l’efficacité du fonds.
« Nous devons nous assurer que les fonds soient alloués de manière équitable, transparente et basés sur des besoins réels, en donnant la priorité aux populations les plus vulnérables et marginalisées. Nous devons également investir dans des mesures d’atténuation et d’adaptation pour réduire le risque de pertes et de dommages futurs. Cela implique un renforcement de la résilience des communautés locales, la promotion des pratiques agricoles durables, le développement des infrastructures résilientes au climat et la facilitation de la transition vers des énergies propres et renouvelables », soutient le directeur pays de l’ONG Oxfam.
Le gouvernement rassure
Dans son discours lu par son directeur de cabinet, le ministre de l’environnement, de l’eau et de l’assainissement, Roger Baro, a salué la pertinence de la conférence nationale et souligné que le comité transitoire sur l’opérationnalisation du fonds présentera les conclusions de ses réflexions à la COP 28 en novembre 2023. Il a salué l’engagement d’ Oxfam auprès de la Confédération paysanne du Faso et des OSC dans leurs actions de plaidoyer pour des politiques climatiques et de promotion d’une justice climatique.
Il a rassuré les acteurs que les conclusions de ces deux travaux trouveront un écho favorable auprès du gouvernement burkinabè « qui est déjà engagé dans des réformes et dans la recherche d’efficacité et d’efficience dans la prise en charge des catastrophes climatiques ».
Au cours de la conférence nationale, les participants auront droit à une communication sur l’état actuel des négociations au sein du comité transitoire sur l’opérationnalisation du fonds. Il est prévu des travaux en commissions notamment pour permettre aux participants de passer en revue les structures, les organisations, les expériences sur la gestion ou le financement des pertes et préjudices. Mais aussi, pour identifier les meilleures pratiques et les expériences réussies en termes de plaidoyers qui lient les négociations des pertes et préjudices à la justice climatique.
Fredo Bassolé
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