Données ouvertes et changement climatique : Un forum régional se tient à Abidjan en faveur des journalistes de l’Afrique de l’Ouest et du Centre
La Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation, en Afrique de l’Ouest (CENOZO), organise en faveur des journalistes africains spécialisés dans les investigations environnementales, un forum régional. La rencontre vise à améliorer la qualité de leurs productions en la matière dans les médias en Afrique de l’Ouest et du Centre. Elle se tient du 14 au 18 à Abidjan, en Côte d’Ivoire).
Ce forum est organisé dans le cadre du projet « Open climate reporting initiative » (OCRI), en collaboration avec le Centre pour l’investigation en journalisme (CIJ). La cérémonie d’ouverture a été marquée par des débats entre les participants et les experts autour de thématiques portant sur l’importance des données ouvertes dans la lutte contre le changement climatique, le rôle des médias et de la société civile dans l’analyse et la vulgarisation des données climatiques.
Prenant la parole à l’ouverture des activités, le coordonnateur régional du projet OCRI, Maxime Domegni, a fait comprendre que la volonté de son institution, « c’est d’équiper les journalistes d’outils et de ressources pouvant leur permettre de couvrir de manière fouillée et innovante les enjeux climatiques, qui sont des enjeux critiques pour l’humanité, en particulier pour l’Afrique subsaharienne considérée comme l’une des zones les plus vulnérables au monde face au changement climatique. Il est donc important que les journalistes puissent collaborer à travers les frontières pour mener des enquêtes de qualité sur des sujets transnationaux », a-t-il souligné. Il est aussi revenu sur les différents sujets qui ont animé les débats, surtout sur le traitement des données ouvertes sur le changement climatique.
Le vice-directeur émérite de l’école doctorale "Changement climatique et biodiversité" de l’université Alassane Dramane Ouattara, Pr François Kouamé, a rappelé que le changement climatique est un phénomène global.
Cependant, dit-il, il y a lieu de fournir des efforts dans chaque endroit du globe pour lutter efficacement contre ce phénomène. Les scientifiques et les experts sont les meilleures sources d’informations que les journalistes doivent exploiter dans cette lutte contre les effets du changement climatique, dit-il. « Il y a urgence mais il faut recourir aux scientifiques pour avoir de meilleures données par une large gamme de chercheurs qui ont mené beaucoup de recherches sur la question », a rappelé le Pr François Kouamé. Tout en expliquant que dans ce contexte mondial où le changement climatique affecte les régions de manière inégale, la compréhension et la diffusion des données ouvertes sont devenues des outils essentiels pour informer le public et influencer les politiques environnementales. « Si l’on se trouve dans le désert, les impacts seront différents de ceux observés dans une zone tropicale », a poursuivi le botaniste ivoirien.
Il a précisé que les changements climatiques se définissent généralement après 50 ans d’observations et sont distincts du réchauffement climatique, qui désigne une augmentation progressive des températures sur une période plus courte. « Les données scientifiques actuelles montrent qu’il fait beaucoup plus chaud qu’il y a 30 ou 50 ans, et les chercheurs sont là pour aider à la meilleure compréhension de toutes ces perturbations climatiques et à mettre en place des stratégies adaptées pour y faire face », assure-t-il.
Rappelons que ce forum se poursuit avec un atelier de formation de quatre jours destiné à sensibiliser une douzaine de journalistes africains aux techniques d’investigation sensible au changement climatique et à l’exploitation des données ouvertes.
Yvette Zongo (à Abidjan)
Lefaso.net