Le corps sans vie a été découvert nu et les membres supérieurs coupés, selon les témoignages recueillis sur place. Mais entre les riverains, la Police et les parents, personne n’est prêt pour procéder à l’enlèvement du corps qui y était toujours lorsque nous quittions les lieux aux environs de 15h30.

Sur les lieux, rien ne laisse voir une scène de crime. Tout est calme sauf ceux qui sont au courant de cette découverte macabre. Des femmes qui continuent de déblayer les environs et quelques riverains assis sous les arbres au bord du goudron. Sur les lieux, ce sont des riverains remontés que nous avons rencontrés.

Selon les témoignages des riverains, la victime est une jeune fille d’environ 18 ans disparue depuis une dizaine de jours. Elle était une fille de ménage du quartier, originaire de Boussé dans la province du Kourwéogo et tournait dans le quartier pour vendre des gâteaux. C’est dans ses tournées de vente qu’elle a disparu jusqu’à cette découverte macabre. Le corps sans vie en état de putréfaction avancée a été découvert nu, probablement victime d’agressions sexuelles selon certains témoignages.

Selon Alexandre Kientega, habitant du quartier, la police a été appelée mais depuis hier nuit rien n’est fait et le corps gît toujours sur les lieux. « C’est depuis hier que les enfants nous ont alerté qu’il y a un corps sans vie dans l’herbe. Nous avons vérifié et c’était vrai. Moi je me suis porté garant et je suis allé au commissariat de Police de Sig-Noghin les informer. Arrivé, je donne l’information et il y a un policier qui me dit qu’il n’a pas le temps, il vient de descendre et doit composer le lendemain. Je suis resté plus de 15 minutes là-bas jusqu’à ce qu’ils demandent ma CNIB pour enregistrer et je suis reparti », explique-t-il d’un air remonté.

Alexandre Kientega, habitant du quartier

« Plus de trente minutes plus tard, ils (policiers) n’étaient toujours pas là. J’étais obligé d’appeler un ami qui est du corps aussi, qui a appelé le 17. Comme c’est proche du commissariat de Sig-Noghin, on les a appelés et ils sont venus faire le constat et repartir. Ils n’ont rien dit et le corps a dormi là-bas. La population s’est levée ce matin pour procéder au nettoyage du coin et couvrir le corps. Le corps est toujours là, on est parti les voir pour qu’ils viennent prendre le corps. Mais pour eux, ils ne peuvent pas prendre le corps parce qu’ils ont retrouvé les parents de la fille pour qu’ils viennent enlever le corps », ajoute-t-il.

Du côté de la famille d’accueil de la fille, l’on n’est pas encore prêt pour procéder à l’enlèvement du corps, selon notre interlocuteur. Une information confirmée par la Police de Sig-Noghin. « La famille d’accueil dit qu’elle ne peut pas prendre l’engagement pour enlever le corps et l’enterrer. Elle doit avertir d’abord la famille de la victime à Boussé avant un éventuel enlèvement du corps », précise Alexandre Kientega.

Remontés, les riverains appellent les autorités compétentes à procéder à l’enlèvement du corps. Ils promettent repartir au commissariat manifester leur mécontentement si rien fait. « Nous disons au commissariat de tout faire pour que le corps ne dorme pas ici aujourd’hui. Après le constat, je me dis que des médecins légistes doivent également venir voir mais depuis hier rien n’est fait dans ce sens. Les Policiers sont venus faire le constat et sont repartis sans rien dire. Si l’information est connue de tous, les gens peuvent venir enlever les organes de la victime. Nous ne voulons pas ça. Et si ça dure encore, cela peut donner des maladies aux populations riveraines notamment les enfants. Ce corps est un danger pour nous les riverains », fulmine-t-il.

« Malgré la présence de ce commissariat, il y a des braquages à répétition. Récemment, un couple a été braqué à quelques mètres du commissariat et leur moto scooter emportée. 4 motos de nos vieilles (mamans) ont été récupérées par des braqueurs non loin de ce lieu de crime. On dirait, ce commissariat c’est juste pour les papiers administratifs. Il y avait une clôture et c’est depuis que la mairie a élevé la clôture que surviennent ces problèmes », peste l’un d’entre eux.

Au commissariat de Police de Sig-Noghin, on assure que le nécessaire a été fait et que la famille peut procéder à l’enlèvement du corps. Mais rien de plus, nos tentatives pour mieux comprendre sont restés vaines. « Je n’ai pas participé à l’enquête donc je ne peux rien dire de plus. Après les constats d’usage, c’est le procureur qui doit donner des instructions pour l’enlèvement ou pas du corps. Le commissaire a appelé le Procureur mais je ne sais pas ce qu’ils se sont dit. Malheureusement je ne peux pas vous donner les contacts des enquêteurs. Il faut revenir demain. Je suis allé voir la famille pour leur dire de procéder à l’enlèvement du corps. Ce corps ne peut plus être déposé dans une morgue », a indiqué l’agent de police assurant la permanence.

Pour lui, c’est un crime et les enquêtes révèleront les responsables. « Qui l’a tuée ?, à quelle fin ? on le saura », assure-t-il.

ZM
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