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Burkina/Faso dan fani : Une identité culturelle à valoriser davantage

Publié le jeudi 31 août 2023 à 15h52min

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Burkina/Faso dan fani : Une identité culturelle à valoriser davantage

Le pagne tissé du Burkina Faso appelé Faso dan fani est de plus en plus prisé par les Burkinabè et même des non burkinabè. La valorisation du pagne a véritablement évolué en 2014 avec les autorités de transition d’alors. Toujours dans la dynamique de valoriser le Faso dan fani, le gouvernement a annoncé un projet pilote de port du pagne a la rentrée scolaire 2023-2024 dans quatre localités du pays.

Le soleil se lève. Il fait jour au quartier Tabtenga, un quartier non loti de la ville de Ouagadougou. Chacun vaque à ses occupations. Larba Sawadogo, tisseuse de Faso dan fani, fait sortir son matériel de travail. Elle est aidée par ses deux filles et neuf femmes. Madame Sawadogo exerce le métier depuis 9 ans. Elle forme des femmes et jeunes filles qui désirent apprendre le métier de tisseuse. Habillée d’un haut cousu avec le pagne traditionnel appelé « lwili peede », et d’un pagne Faso dan fani, la tisseuse donne quelques conseils à l’une de ses filles.

« Le travail de tisserand est un peu compliqué. Pour tisser un pagne, il faut d’abord mettre les fils dans l’eau puis faire bouillir de l’eau pour verser sur les fils et ajouter la teinture. Il faut après bien laver et sécher les fils. Il faut qu’ils soient bien secs. Après cela, il faut bien les disposer et commencer à les tisser. Il y a trois types de fils qui sont : le fil ghanéen, le fil tailleur et le fil simple. Pour éviter que le pagne déteigne, il faut bien laver les fils après avoir mis la teinture », a expliqué la tisseuse.

Elle a par ailleurs invité ses collègues tisserands à tisser des pagnes de qualité. « Nous aussi c’est notre bureau qui est là. Si nous tissons mal les pagnes, c’est sûr que nous n’aurons plus de clientèle. Je veille à ce que les fils soient de bonnes qualités et bien lavés avant de commencer à tisser. Le prix de mes pagnes varie de 7 500 à 15 000 francs CFA francs, a indiqué la mère de famille.

Larba Sawadogo, tisseuse de Faso dan fani résidante à Tabtenga

D’après elle, en une année l’on peut apprendre à tisser. Mais certaines personnes peuvent faire deux à trois ans avant de pouvoir bien tisser.

Selon la tisseuse, elle a des commandes de mariages, de simples clients et d’une cliente vivant en Côte d’Ivoire. Notre interlocutrice a souligné que son métier lui permet d’aider son conjoint à subvenir aux besoins de la famille. « Il y a des moments où nous avons beaucoup de commandes. Mais il y a des moments où nous n’avons pas assez de commandes. Donc il est difficile pour nous d’estimer ce qu’on gagne. Mais mon activité me permet d’être indépendante et d’aider mon mari dans les dépenses », a-t-elle fait savoir.

Au grand marché de Ouagadougou, appelé « Rood woko », Soumaila Ouédraogo est en train de bien classer sa marchandise. Devant la porte d’entrée de son magasin, deux jeunes : une fille et un homme accostent les passants pour leur proposer de visualiser leurs marchandises. Ce sont les aides de monsieur Ouédraogo.

Le vendeur de Faso dan fani dit que cette année, son commerce marche grâce à ses clients qui sont hors du pays. « Ici, au Burkina je ne vends pas bien le faso dan fani. Je peux dire que je vends grâce à mes clients qui sont à l’extérieur et à ceux qui font la vente en ligne », a indiqué le commerçant.

Poursuit-il, « J’ai pour ambition d’aller dans les écoles pour chercher des partenariats. Vu que le gouvernement a dit que cette année les élèves vont commencer à porter le Faso dan fani. J’espère que cette mesure va permettre de booster davantage notre commerce ».

Une vue du magasin de Soumaila Ouédraogo, vendeur de Faso dan fani au grand marché

Les difficultés rencontrées

« Je n’ai pas de financement pour agrandir mon activité. Aussi le marché du Faso dan fani est saturé. Il y a trop de tisseuses maintenant. On a entendu parler du port du Faso dan fani à l’école pour la rentrée scolaire. On espère avoir des partenariats avec certaines écoles pour la confection du Faso dan fani », a dit madame Sawadogo.

Notre interlocutrice a souligné qu’à cause de la situation sécuritaire, ses clientes qui sont dans les localités touchées par le terrorisme ne passent plus de commande. Par conséquent, le nombre de sa clientèle a considérablement baissé.

Quant à lui Monsieur Ouédraogo, sa principale difficulté est la morosité du marché local.

Le Faso dan fani, une identité culturelle

Citoyen burkinabè, Yacouba Zongo aime porter le Faso dan fani. Pour lui, chaque burkinabè doit avoir quelques complets du Faso dan fani dans sa valise. « Le Faso dan fani est notre identité, c’est notre pagne. Partout dans le monde entier quand on voit ça on sait que c’est un pagne burkinabè. Nous devrions être fiers de porter notre pagne », a invité monsieur Zongo.

Rama Diallo
Lefaso.net

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