La Plateforme nationale d’information pour la nutrition a pour objectif de renforcer le système d’information nutritionnel existant, et d’améliorer sa capacité de valorisation des données en matière de nutrition, afin de faciliter les prises de décisions des autorités. La première phase de la PNIN a couvert la période 2017-2022. A en croire Pascal Nakelsé, coordonnateur technique du projet, plusieurs acquis sont à mettre à l’actif de la PNIN.

Il s’agit notamment de la mise en place de la plateforme web de la PNIN accessible à l’adresse www.nutrition.bf , de la formulation et l’analyse de sept questions de recherche qui ont permis de décrire l’état nutritionnel de la population (enfants, femmes en âge de procréer), de la mise en place d’une plateforme de diffusion des micro-données.

Aussi, au regard du caractère volumineux des analyses, et dans le but de faciliter l’utilisation des données produites par les autorités dans les prises de décision, la PNIN a produit des plaquettes d’information et des posters, qui donnent une synthèse des informations issues des différentes analyses de données.

Pascal Nakelsé, coordonnateur technique du projet de la Plateforme nationale d’information pour la nutrition

Pour la deuxième phase débutée en janvier 2022 et qui va s’étendre sur quatre ans, un accent particulier sera mis sur la gouvernance ainsi que sur l’utilisation des différentes sources de données pour éclairer les prises des décisions pour améliorer l’état nutritionnel des populations.

Sept questions de recherche ont aussi été formulées et portent sur, les déterminants de l’anémie chez les femmes en âge de procréer, les femmes enceintes et les enfants ; la contribution des cantines scolaires dans l’amélioration des performances scolaires, la diversité de l’aide alimentaire distribuée aux personnes déplacées internes ; l’état des lieux des pratiques en eau, hygiène et assainissement, etc.

Pour ce faire, il est prévu entre autres activités, la réalisation de films documentaires, l’organisation d’un séminaire gouvernemental de dissémination des résultats de la PNIN, le renforcement des capacités des acteurs, etc. Diverses activités sont déjà mises en œuvre.

Ce sont la réalisation de la carte des scores nutrition chaque trimestre, la cartographie des intervenants et des interventions qui a été présentée aux journalistes durant l’atelier, ainsi que l’élaboration de bulletins trimestriels sur la nutrition.

Une étude réalisée sur le financement public de la nutrition, a permis aux participants de noter qu’entre 2019 et 2021, l’Etat burkinabè a investi environ 125 milliards de FCFA dans la nutrition, soit environ 41 milliards par an, pour des besoins estimés annuellement à 117 milliards. Ce qui représente 1,72% de budget, pour un engagement pris de consacrer au moins 3% à la nutrition. Même si cela semble insuffisant, l’étude révèle toutefois que le financement du secteur de la nutrition connaît un accroissement.

Les efforts doivent donc être poursuivis, pour une amélioration de l’état nutritionnel des populations.
Au terme de l’atelier, les journalistes ont pris l’engagement de contribuer à la visibilité des activités de la PNIN. Ils ont aussi fait des propositions d’émissions et de reportages, en vue de promouvoir les bonnes pratiques en nutrition.

Armelle Ouédraogo/Yaméogo
Lefaso.net