La ministre de la solidarité nationale et de l’action humanitaire Nandy Somé/Diallo est allée exprimer la solidarité de son département et celle du gouvernement à l’endroit des veuves et orphelins des éléments des Forces de défense et de sécurité (FDS) tombés sur le champ d’honneur. Elle a d’abord été reçue par le colonel-major Rémi Sié Kambou, directeur de l’action sociale des armées. Pour le colonel-major Rémi Sié Kambou, son institution qui gérait les litiges entre couples militaires, gère désormais les conséquences sociales de la guerre.

L’objectif de cette visite selon la ministre de l’action humanitaire, est d’apporter le réconfort et le soutien de son département aux veuves et orphelins des soldats tombés au front pour la patrie. Il s’agit aussi de traduire la solidarité du gouvernement à ces personnes vulnérables.

La ministre de l’action humanitaire, le directeur de l’action sociale des armées et le ministre de la défense nationale

« Vous savez qu’une des missions du ministère en charge de l’action humanitaire est d’assurer la prise en charge des personnes affectées par la crise humanitaire dans notre pays. C’est dans ce cadre que le ministère appuie certaines structures qui œuvrent à la résilience des personnes vulnérables et dans ce cas précis, il s’agit des veuves et orphelins des FDS. C’est pour marquer notre quête permanente de promotion de la solidarité dans notre pays que nous avons choisi le Centre d’éducation et de promotion sociale des armées pour apporter notre soutien. Il s’agit de soutenir le centre et les différentes apprenantes qui sont aujourd’hui dans ce statut de veuves et d’orphelins du fait du terrorisme qui sévit dans notre pays. C’était l’occasion pour nous de leur témoigner tout notre soutien et leur apporter du réconfort et surtout de leur traduire la solidarité du gouvernement », a déclaré Nandy Somé/Diallo.

Nandy/Somé Diallo signant le livre d’or

La ministre de l’action humanitaire a également visité le Centre d’éducation et de promotion sociale des armées où une soixantaine de veuves de militaires suivent des formations en cuisine avec une part belle aux mets locaux, pâtisserie, coiffure et en coupe couture. Ces formations financées par l’ONG ‘’GO PAGA’’ et le FAFPA permettront à ces veuves de s’autonomiser à travers des activités génératrices de revenus et de s’occuper de leurs enfants.

Les apprenantes dans la salle de formation en coupe couture

« J’ai vu des apprenantes qui ont su surpasser leur situation de vulnérabilité parce qu’elles ont suivi avec assiduité l’apprentissage de ces métiers et surtout leur volonté de se réinsérer économiquement, d’être autonomes et pour subvenir aux besoins de leurs familles respectives. Et c’est déjà un motif de satisfaction et c’est très important », a-t-elle ajouté.

Nandy Somé/Diallo a profité de l’occasion pour remettre du matériel technique et des vivres au profit de ces veuves. « Il s’agit du matériel technique pour renforcer des équipements de saponification et de la coupe couture. On a pris le soin de demander les besoins du centre avant d’apporter ce matériel afin qu’il soit utile », a-t-elle expliqué.

Remise symbolique du matériel et des vivres

Présent à cette visite, le ministre d’Etat, chargé de la défense nationale, le colonel-major Kassoum Coulibaly a tenu à féliciter le ministère de l’Action humanitaire pour cette initiative. Il a remercié également le personnel du centre pour les efforts abattus dans la formation et la prise en charge de ces apprenantes. Tout en exprimant ses encouragements à l‘endroit des apprenantes, le ministre de la défense a rappelé l’importance de la dimension sociale dans la lutte contre le terrorisme
« D’abord permettez-moi de remercier le ministère de la Solidarité nationale et de l’action humanitaire de faire que les projecteurs soient aujourd’hui mis sur ce centre. Et de part ce centre, une de nos directions en charge de l’action sociale et des blessés en opération. C’est une dimension qu’il faut prendre en compte parce qu’on a ce droit de reconnaissance envers nos collègues qui ont laissé la vie. Merci à ce personnel qui arrive à donner un engouement à l’ensemble des personnes éprouvées par la disparition d’un conjoint quelconque. Nous allons continuer à les accompagner avec l’appui du ministère de l’Action humanitaire et des autres partenaires », a-t-il indiqué.

Le ministre de la défense a félicité les apprenantes et les a rassurées de l’accompagnement du gouvernement dans la réalisation de leurs projets

Le lieutenant Carine Ouédraogo, directrice du Centre d’éducation et de promotion des armées a rappelé que ce centre a été créé pour venir en aide aux veuves et orphelins des FDS tombés pour la patrie. Elles y apprennent des métiers afin de pouvoir se réinsérer économiquement.

« Ce centre a été créé dans l’objectif d’autonomiser les veuves, les épouses de victimes de terrorisme. Nous avons accueilli cette année 65 apprenantes en cuisine, pâtisserie, coiffure et en coupe couture. Il y a également d’autres centres de ce genre notamment au camp CRS, à la Police et un autre à Bobo. Au total, nous avons 171 apprenantes qui sont formées cette année après la première promotion qui était une promotion pilote formée uniquement dans ce centre. L’objectif, c’est de leur permettre de se réinsérer, recommencer une nouvelle vie parce que ce sont des femmes très jeunes qui ont encore l’avenir devant elles. Et la perte ou le handicap de leurs conjoints ne peuvent pas les empêcher de croire en la vie, de continuer à vivre et de pouvoir s’occuper de leurs enfants. », précise-t-elle.

Lieutenant Carine Ouédraogo, directrice du Centre d’éducation et de promotion sociale des armées

La formation dans ce centre dure 6 mois et est déjà terminée pour cette deuxième promotion. Une sortie de promotion pour l’ensemble des apprenantes est prévue dans les prochaines semaines, selon le lieutenant Carine Ouédraogo. Une crèche a été créée au sein du centre au profit des enfants de ces apprenantes. Chaque apprenante aura un kit complet à la fin de la formation afin de pouvoir mener ses activités.

Un don composé de matériel technique et de vivres

Les apprenantes ont tout de même soulevé quelques doléances à l’endroit des visiteurs du jour. Il s’agit entre autres d’un appui financier pour mieux démarrer leurs activités de réinsertion à la fin de la formation. Certaines veuves disposant de diplômes professionnels qui rêvaient d’entreprendre ont également demandé l’appui des autorités afin de pouvoir réaliser leurs rêves.

Mamadou ZONGO
Lefaso.net