Pour lutter contre le paludisme, premier motif de consultation, d’hospitalisation et de décès au Burkina Faso, le ministère de la Santé, à travers le Secrétariat permanent pour l’élimination du paludisme, use de plusieurs stratégies. L’une des stratégies phares est la distribution de Moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (MILDA) qui intervient tous les trois ans. Cette stratégie de lutte anti vectorielle est l’une des plus efficaces, puisqu’elle permet d’éviter le contact entre le moustique et l’homme et de réduire ainsi considérablement l’exposition aux piqures infectantes des moustiques. Préconisée par l’OMS, cette stratégie est mise en œuvre au Burkina Faso depuis 2010 et permet chaque trois ans, de mettre à la disposition des populations, ce moyen efficace de lutte contre le paludisme.

La dernière distribution de MILDA a eu lieu en 2022 avec l’appui de plusieurs partenaires, notamment le Fonds mondial, l’Initiative du gouvernement américain en faveur de la lutte contre le paludisme (PMI), l’OMS et le partenariat Roll Back Malaria. Cette campagne qui a coûté environ 40 milliards de FCFA, a permis de distribuer plus de quatorze millions de moustiquaires aux populations sur la base d’une moustiquaire pour deux personnes. Ces données n’intègrent pas ceux de la région du Sahel qui ne sont pas encore disponibles.

Le Secrétariat permanent pour l’élimination du paludisme partagera les résultats de la campagne de distribution de MILDA avec les différents acteurs.

La campagne 2022 a eu pour particularité la distribution de MILDA de nouvelle génération comme l’a indiqué le ministre de la santé et de l’hygiène publique, Dr Robert Kargougou, ainsi que la collecte digitalisée des données dans cinq des treize régions du pays.

A en croire le ministre, les résultats atteints sont aussi à mettre à l’actif des régions avec à leur tête les gouverneurs, qui n’ont ménagé aucun effort pour la réussite de la campagne. « C’est le lieu de saluer la contribution de l’ensemble des acteurs des régions qui, sous le leadership des gouverneurs ont permis la conduite de cette campagne avec succès. Particulièrement je viens saluer les stratégies et interventions développées localement pour la réussite de la campagne surtout dans les zones à défis sécuritaires. Je sais compter sur votre appui et accompagnement dans la lutte pour l’élimination du paludisme dans vos régions respectives », a-t-il laissé entendre à l’ouverture de l’atelier.

Dr Christian Kompaoré, secrétaire permanent pour l’élimination du paludisme a indiqué que quelques difficultés ont émaillé la campagne de distribution de MILDA. Il s’agit en l’occurrence du retard dans la distribution. Selon Dr Kompaoré, il était prévu que les moustiquaires soient distribuées avant la saison, ce qui n’a pas pu être le cas. Les MILDA ont donc été distribué pendant la saison pluvieuse. A cela s’ajoute l’accès difficile aux zones à fort défis sécuritaires.

Le ministre de la santé appelle les populations à utiliser les MILDA pour éviter le paludisme.

C’est pour partager les résultats de la campagne avec l’ensemble des acteurs, que se tient le présent atelier. Ce sera l’occasion pour eux de prendre connaissance des points forts et des points faibles de la campagne 2022 et de faire des recommandations pour améliorer les prochaines campagnes.

Sensibiliser à l’usage de la moustiquaire

Une chose est de distribuer des MILDA et une autre est de s’assurer que les bénéficiaires l’utilisent vraiment. C’est conscient de cela, que le Secrétariat permanent pour l’élimination du paludisme a mené des activités afin d’assurer un taux minimum d’utilisation des MILDA par les bénéficiaires. Ainsi tout le long du processus, les populations ont été sensibilisées sur le paludisme, les moyens de prévention, l’utilisation et l’entretien des MILDA avec pour objectif d’accroître à au moins 80%, le taux d’utilisation des MILDA d’ici à fin 2022. Le ministre de la santé a d’ailleurs saisi l’occasion de cet atelier pour appeler une fois de plus, les populations à utiliser correctement les MILDA pour éviter le paludisme qui constitue un véritable problème de santé publique.

Outre les campagnes de distribution qui se tiennent tous les trois ans, la distribution de MILDA se fait en routine chez les enfants de moins d’un an et chez les femmes enceintes.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net