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Soutenance de thèse : Soumaïla Sawadogo analyse la place des produits forestiers non-ligneux dans le développement socio-économique du Burkina

Publié le dimanche 30 juillet 2023 à 10h30min

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Soutenance de thèse : Soumaïla Sawadogo analyse la place des produits forestiers non-ligneux dans le développement socio-économique du Burkina

Le candidat au titre de docteur en économie, Soumaïla Sawadogo, a soutenu sa thèse le vendredi 28 juillet 2023, à l’université Thomas-Sankara. Pour ce travail de recherche qui lui a valu la mention très honorable, l’impétrant s’est penché sur thème suivant : « Trois essais sur les effets de l’exploitation des Produits forestiers non-ligneux (PFNL) sur le développement socio-économique au Burkina Faso ».

À la table du jury, étaient présents les professeurs Issoufou Soumaïla Mouleye (rapporteur, université des sciences sociales et de gestion de Bamako), Salimata Traoré épouse Kouamé (rapporteur, université Thomas-Sankara), T. Didier Zoungrana (examinateur, université Thomas-Sankara), Fabio Berti (examinateur, Gembloux agro-bio tech, université de Liège), S. Omer Combary (directeur de thèse, université Thomas-Sankara) et M. Nafiou Malam Maman (président du jury, université Abdou-Moumouni de Niamey).

Quatre ans. Voilà le temps qu’a duré la rédaction de la thèse du désormais docteur en sciences économiques, Soumaïla Sawadogo, lui qui a analysé les effets de l’exploitation des produits forestiers non-ligneux sur le développement socio-économique au Burkina Faso, plus particulièrement pour les habitants riverains du corridor n°1 du complexe des aires protégées Pô-Nazinga-Sissili.

Étaient en ligne pour évaluer la qualité du document de Soumaïla Sawadogo, les Pr M. Nafiou Malam Maman du Niger, Salimata Traoré Kouamé du Burkina Faso et Issoufou Soumaïla Mouleye du Mali.

Trois essais ont pour ce faire été décryptés par l’impétrant : l’effet de l’exploitation des Produits forestiers non-ligneux (PFNL) sur la pauvreté monétaire des ménages ruraux au Burkina Faso, l’effet de l’exploitation des PFNL sur la sécurité alimentaire de ces ménages et l’effet de l’exploitation des PFNL sur l’autonomisation des femmes de ces ménages. « Pour le premier essai, nous avons constaté, après analyse, qu’en prenant en compte rigoureusement l’exploitation durable des PFNL, cela permet de réduire significativement la pauvreté monétaire des ménages ruraux. Pour ce qui est du deuxième essai, en exploitant de façon durable les PFNL, les ménages améliorent leur état de sécurité alimentaire à travers la diversification de leur alimentation. Enfin, l’exploitation des PFNL permet de booster l’autonomisation des femmes », a résumé Soumaïla Sawadogo.

La thèse de Soumaïla Sawadogo a utilisé des données primaires collectées sur un échantillon de 408 ménages aléatoirement sélectionnés dans les villages attenants au corridor n°1 du complexe écologique Pô-Nazinga-Sissili. Adoptant l’approche des moyens d’existence durables pour analyser les effets de l’exploitation des PFNL sur la pauvreté monétaire et la sécurité alimentaire et l’approche des capabilités d’Amartya Sen pour l’analyse de l’effet des PFNL sur l’autonomisation des femmes, le travail de recherche a mobilisé des régressions logistique et linéaire. Des indices de pauvreté monétaire de Foster, Greer et Thorbecke, le score de diversité alimentaire des ménages, l’échelle de l’accès déterminant l’insécurité alimentaire des ménages et l’indice abrégé d’autonomisation des femmes en agriculture ont également été mobilisés.

Le nouveau docteur en sciences économiques et son directeur de thèse, Pr S. Omer Combary, professeur titulaire (mais maître de conférences agrégé au moment de la soutenance) à l’université Thomas-Sankara.

La rédaction de ce document qui lui a valu la mention très honorable ne s’est pas faite non sans mal ; et pour cause, l’insécurité et la Covid-19. « C’était un travail de terrain. Il a fallu aller au contact des ménages. Avec le contexte sécuritaire, c’était un peu difficile. Bien vrai que la zone du corridor n°1 du complexe écologique Pô-Nazinga-Sissili est maîtrisée par l’État, mais il y avait toujours la psychose. Ce n’était pas possible de travailler dans la quiétude et en toute sérénité. Aussi, nous avons été confrontés à la Covid-19 qui nous a bloqué pendant quelques semaines en Belgique en 2020. En effet, ce qu’on avait prévu entamer une fois de retour au pays n’a pas pu se faire en temps voulu. Et cela a joué sur l’achèvement de la thèse », a-t-il souligné.

« Je remercie tous ces enseignants qui m’ont accompagné toutes ces années ainsi que la famille, tous ceux qui m’ont soutenu jusqu’ici », Soumaïla Sawadogo.

Outre quelques éléments de forme et de fond qui devraient être revus pour rendre le document plus perfectible, les jurés ont, dans leur ensemble, relevé la pertinence du thème. « L’agriculture est l’activité principale au Burkina Faso comme dans les autres pays en développement. C’est ce sur quoi les populations les moins nanties s’appuient souvent pour vivre. Une fois qu’elles effectuent les dépenses de première nécessité, il est difficile pour elles de satisfaire leurs autres besoins. Pour atteindre la sécurité alimentaire dans cet environnement, il est bien de réfléchir à différentes stratégies qui pourront réduire la pauvreté des ménages. Et là, le candidat aborde en plus de la pauvreté, la sécurité alimentaire et l’autonomisation des femmes. C’est donc une recherche d’actualité qui ne servira pas seulement au Burkina Faso mais à tous les autres pays qui connaissent les mêmes réalités », a laissé entendre Pr Salimata Traoré Kouamé, rapporteur.

En plus de la qualité rédactionnelle dont a fait montre le candidat, le jury s’est dit séduit par le fait qu’il ait déjà publié cinq articles scientifiques dans des revues internationales à comité de lecture de renom.

Que de joie donc pour Soumaïla Sawadogo qui achève ses études après environ douze années passées à l’université Thomas-Sankara. « Je suis reconnaissant et je remercie toutes les personnes physiques et morales qui m’ont soutenu depuis mes premiers pas à l’école et particulièrement durant ces années de thèse. Je suis bien content », dira-t-il pour conclure.

Dr Soumaïla Sawadogo est aussi titulaire d’un master en politiques de développement et gestion des industries extractives, d’un master en économie appliquée et d’une maîtrise en économie agricole, des ressources naturelles et de l’environnement, tous obtenus à l’université Thomas-Sankara (ex-Ouaga 2).

Une photo de famille réunissant l’impétrant, sa famille et le directeur et le co-directeur de cette thèse.

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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