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Ouagadougou : La période des fruits de saison d’hivernage s’est installée

Publié le mercredi 26 juillet 2023 à 21h50min

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Ouagadougou : La période des fruits de saison d’hivernage s’est installée

Pendant la saison pluvieuse, lorsque la nature reprend ses droits et que les fruits commencent à se gorger d’eau et de soleil, les étals des vendeurs de fruits reprennent des formes et des couleurs. A Ouagadougou, des fruits comme le karité, les lianes et raisins sauvages, on en trouve à certaines artères de la capitale, à tous les prix.

L’occupation anarchique des trottoirs à Ouagadougou est une pratique qui perdure. Malgré les multiples descentes policières, la pratique reste inchangée et semble même s’être répandue. La ville est devenue un commerce à ciel ouvert. La rue qui mène vers le camp Lamizana est particulièrement animée. Des deux côtés de cette voie, les vendeurs occupent l’espace, ne laissant que quelques décimètres aux passants qui admirent également les offres exposées du matin au soir. Entre autres produits, les fruits de saison d’hivernage, notamment le karité, les lianes « goïnes », les raisins sauvages... Notre montre indiquait 9h30 minutes. Nous sommes de plain-pied dans cet univers d’échanges commerciaux où commerçants et acheteurs se côtoient. Assise sur une chaise et entourée de trois petites filles, Nafi Tako attire notre regard.

Nafi Tako, la spécialiste des karités

Elle s’explique sur l’état des affaires. « Le marché est morose cette année. Le tas de karité qui est vendu à 500 francs CFA, les clients veulent l’acheter à 200 voire 300 francs. Pourtant, le prix d’achat du panier de karité nous coûte cher. Il est compris entre 25 000 à 35 000 francs CFA. Par jour, on peine souvent à avoir 5 000 francs. Or la conservation de ce fruit est très délicate », a-t-elle confié.
Une autre vendeuse abonde dans le même sens : « Aujourd’hui, on est dans la période où tout le monde se lance dans la même activité. C’est pourquoi, rien ne marche présentement ».

Maïmounata Confé, l’une des doyennes, a la même analyse de la situation. « Souvent, tu achètes des marchandises à 50 000 francs CFA et tu peines à les vendre à plus forte raison espérer avoir un bénéfice. Mais on est confiant que les clients vont venir », dit-elle, l’air de s’accrocher à un dernier espoir. Mme Confé estime que cette situation se justifie par la baisse du pouvoir d’achat des ménages, constatée selon elle, ces dernières années. Cependant, ces vendeuses restent discrètes sur la flambée des prix qu’elles font subir aux clients. Nous voulions en avoir le cœur net sur « la fameuse flambée des prix ».

Maïmounata Confé est optimiste

Nous avons constaté une différence des prix d’une commerçante à l’autre. D’où leur viennent les marchandises ? Mme Tako, qui a été initiée par sa mère depuis sa tendre enfance, répondra les autres et elles s’approvisionnent à Tintilou, un village situé à proximité du quartier Passam-Yiri et du village Komki-Ipala sur la route de Koudougou. Non loin du marché du 10, un autre groupe de femmes s’adonne spécifiquement à la vente des lianes « goïnes ».

Avec 500 francs, Mme Zongo, proviseure d’un lycée de la place, repart avec un gros sachet rempli dudit fruit. « Nous allons déguster les graines du fruit nature mais la grande partie sera transformée en jus au grand bonheur des enfants. Cette boisson nature servira également à accompagner les repas », a-t-elle confié. Sur les bienfaits du fruit sur la santé, cette cliente s’est appuyée sur des études qui auraient démontré qu’une consommation élevée du fruit des lianes pouvait réduire le risque de développer une maladie cardiovasculaire, un cancer ainsi que bien d’autres maladies.

La cliente Zongo satisfaite de son achat

Interrogée à propos de l’affluence de ses marchandises, Véronique Nacoulma reconnaît une certaine frénésie. Quel est votre gain journalier ? A cette question, elle n’a pas voulu jouer le jeu de l’entretien. Dame Nacoulma dit se ravitailler soit à Ouahigouya, Kaya ou à Gourcy. Le prix d’un sac de 50 kg de lianes varie entre 3 000 et 3 500 francs CFA. Cette vendeuse, la quarantaine révolue, totalise une vingtaine d’années dans cette activité. « Chaque année à pareil moment, c’est le seul commerce que j’exerce », a-t-elle souligné.

Aïssata Laure G. Sidibé
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