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Burkina/Sao : Naaba Kaongho célèbre son premier « Zom-Bika »

Publié le mercredi 5 juillet 2023 à 12h23min

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Burkina/Sao : Naaba Kaongho célèbre son premier « Zom-Bika »

Juin 1993 - juin 2023 ! Voilà 30 ans que Sa majesté Naaba Kaongho (actuellement président du Conseil économique et social – CES) trône en qualité de chef de canton de Sao, dans la région du Plateau central. Son accession à ce trône des Naaba de Sao est intervenue après le décès de son père, Naaba Tanga, chef de canton de Sao, arraché à l’affection de la famille royale en septembre 1992.

Pour marquer ses trente ans de règne dans les annales de l’histoire du canton, Naaba Kaongho a organisé le samedi 1er juillet 2023, dans son somptueux palais érigé au cœur de Sao, une imposante fête, à laquelle ont participé des autorités politiques, administratives, militaires, coutumières, religieuses, des autorités de la région du Plateau central, de nombreux invités et amis venus d’horizons divers, ainsi que les populations de Sao et villages environnants. Plusieurs troupes d’animation (une trentaine) étaient également de la partie. L’événement mérite d’être conté.

Sao, village situé à une cinquantaine de kilomètre de Ouagadougou, a vécu samedi 1er juillet 2023, une affluence et une ambiance toutes particulières. Et pour cause, le retour de Sa majesté Naaba Kaongho, chef de canton, auprès des siens et sur la terre de ses ancêtres, pour témoigner sa reconnaissance à cette cité qui l’a vu naître et grandir et qui l’a accompagné dans sa grandeur d’âme de la lignée royale du canton. A ce rendez-vous pour convoler en justes noces avec la terre de Sao, le ciel a ouvert ses vannes pour l’arroger de ses eaux bienfaitrices, au bonheur des paysans de la localité certes, mais surtout des convives qui n’ont pas eu à subir les affres de la chaleur.

Comme quoi, et dans la tradition, trente ans de règne sur un trône, ce n’est pas une mince affaire ! Il vous faut avoir la bénédiction de vos aïeux. Et au regard de la réussite de cette fête du trône, on peut dire que Naaba Kaongho a eu le « OK » des pères fondateurs du canton de Sao, a acquis la caution des bâtisseurs de la dynastie des Naaba de Sao et a hérité de ses braves et dignes ancêtres, la sagesse de la terre nourricière, protectrice et bienfaitrice du canton de Sao, forte de 26 villages.

Sous le signe de « la paix, la cohésion sociale et le vivre-ensemble »

Naaba Kaongho a célébré la fête de ses trente ans au trône ou « Zom-Bika » (en langue nationale moré), sous le signe de « la paix, la cohésion sociale et le vivre-ensemble ». Ce fût un véritable retour aux origines, marqué par des rites (auxquels nous n’avons pas pu assister), des festivités et des hommages des corps constitués de la coutume et des invités au Naaba Kaongho, richement vêtu et majestueusement installé dans son fauteuil de chef. Plusieurs délégations ont « défilé » devant lui, les mains chargées de cadeaux.

Aux côtés de Naaba Kaongho, Naaba Saonré et le chef de Guesna

Le regard serein, il a scruté tous les faits et gestes des actes d’importance qui ont été posés pour traduire toute la considération et la sympathie des populations de Sao et villages environnants et des invités à son égard. De ces populations et invités, le Naaba a reçu de nombreux cadeaux (moutons, coqs, tableaux, tissus made in Burkina, enveloppes, etc.) en guise de reconnaissance à son ardeur au travail dans la rigueur et l’élégance, faisant de lui dans la contrée « un modèle social ». En retour à cette gratitude à son endroit, Naaba Kaongho a laissé entendre que « c’est grâce aux soutiens multiples et multiforme de ces populations, avec l’appui de l’Etat et l’assistance et le soutien constants de Sa Majesté le Moogho Naaba Baongho, sous le regard bienveillant de ses ancêtres », qu’il est devenu ce qu’il est aujourd’hui. D’où ses vifs remerciements aux uns et autres pour leur engagement et leur accompagnement.

Il reste que les défis à relever pour que le canton de Naaba Kaongho rayonne davantage sont certes nombreux, mais un atout est certain, c’est qu’entre le Naaba et ses populations, le pont du soutien et de l’accompagnement est déjà établi. C’est pourquoi, inondé de bénédictions et de conseils, il a pris langue avec son terroir, pour servir toujours de repère et de boussole dans sa vie et dans la vie de sa nation. Et comme dirait le célèbre homme de culture burkinabè, Maître Titinga Frédéric Pacéré (il est aujourd’hui, Naaba Panantougri, chef coutumier de Manéga), « si alors la termitière vit, qu’elle ajoute de la terre à la terre » !

Le message du « Zom-Bika » au canton de Sao

Dans le cadre de cette fête des trente ans du trône, Naaba Kaongho a livré aux populations de son canton et aux invités un message dénommé « Message du ‘’Zom-Bika’’ ». Dans ce message, il a été question de trois points essentiels : l’appel au soutien des Forces combattantes pour la libération totale du pays, de l’éducation et de l’encadrement des enfants par les parents et la société, de l’engagement et de l’accompagnement des populations à ses côtés pour réussir toujours dans sa mission de conduite du canton.

Abordant le premier point, Naaba Kaongho a invité les populations à prier et à invoquer les mânes à veiller sur le Burkina Faso aux fins qu’il recouvre la paix et la quiétude afin qu’elles puissent vaquer librement à leurs occupations. D’où son appel à la solidarité avec les déplacés, aux soutiens des Forces de défense et de sécurité (FDS) et des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP).

Sur le deuxième point, Naaba Kaongho s’est fait le porte-parole de Sa Majesté le Moogho Naaba Baongho, empereur des Mossé, en insistant sur le fait que « nous devons forger chez nos enfants une conscience sociale si nous voulons toujours mériter d’une société humanisée et responsable. Alors, n’inculquons pas à nos enfants le culte de la facilité au risque d’obturer leur avenir ».

Concernant le troisième point, Naaba Kaongho a invité les populations de son canton à toujours se mobiliser et à travailler pour de meilleures conditions de vie. Il a aussi imploré « la grâce divine pour de bonnes récoltes cette saison » et invité la jeunesse à « s’abreuver à la source des valeurs de la tradition, à la connaissance de l’héritage de nos ancêtres ».

La fête du « Zom-Bika » s’est poursuivie tard dans la soirée, par des réjouissances populaires, aux rythmes des tambours et des castagnettes, séquencés par des mélodies, des danses, des applaudissements et des chants du terroir.

La délégation du CES venue partager la fête avec Naaba Kaongho, Président de l’institution

Pour toutes ces marques de considération, Naaba Kaongho a traduit toute sa satisfaction à tous ceux et toutes celles qui ont fait le déplacement de Sao, en ces termes : « c’est un acte de considération que j’apprécie à sa juste valeur. Au-delà de ma personne, cet acte honore toutes les populations du canton de Sao. Merci pour cette marque de confiance, de solidarité et de fraternité ».

Sita TARBAGDO
(Collaborateur)

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