LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Burkina : De quelques hypothèses populaires dans l’opinion sur le terrorisme

Publié le lundi 26 juin 2023 à 12h00min

PARTAGER :                          
Burkina : De quelques hypothèses populaires dans l’opinion sur le terrorisme

Notre pays est en crise, pour utiliser cet euphémisme qui cache le fléau. C’est la première fois que le Burkina Faso est ainsi au creux de la vague et met du temps à remonter à la surface : huit ans après, nous ne sommes pas certains de dominer les flots qui nous submergent. La gravité et la complexité du problème sautent aux yeux de tous. L’absence de résultats sur la durée et la persistance des maux emmènent beaucoup d’entre nous à proposer des solutions. Cela témoigne du désir de participer à la résolution du problème, à la réflexion nationale. Examinons avec le recul du temps quelques perceptions ou causes invoquées dans ce vaste débat au long cours dans les médias et les réseaux sociaux qui ne semblent pas opérantes.

La faute originelle, quand nous avons subi les premières attaques avec les attentats de l’hôtel Splendid, du café Cappucino et du maquis Taxi brousse de janvier 2016, c’est de n’avoir pas trouvé les bonnes réponses aux questions posées par cet attentat. A la recherche des responsables des attaques ? Nous avons très vite, répondu par une réponse politique. C’est l’ancien régime qui cherche à revenir, il veut retrouver son paradis perdu. La question du terrorisme se résumait à notre bagarre interne entre politiciens déchus et nouvellement arrivés au pouvoir.

La faute à l’ancien régime de Blaise Compaoré

Certes, Blaise Compaoré n’était pas un adversaire irréductible des groupes terroristes. Ceux-ci l’avaient même adoubé comme médiateur au Mali. Il participait activement au deal du commerce des otages, comme intermédiaire pour leur libération. Est-ce pour autant que la conquête du Burkina n’était pas inscrite sur les tablettes des groupes terroristes ? Cette hypothèse ne voyait pas l’ampleur du phénomène et les visées régionales des groupes terroristes, avec des attaques récurrentes au Togo, au Bénin, au Ghana et en Côte d’Ivoire, aujourd’hui.

Assurément, nous nous étions trompés en voyant la main vengeresse de Blaise Compaoré dans les attentats et les attaques terroristes. Cette première erreur d’appréciation ne va pas nous prémunir d’une seconde erreur d’analyse avec le coup d’Etat du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration(MPSR1) qui va penser que le plus important pour résoudre le problème, c’est de réaliser une réconciliation au sommet entre les anciens chefs d’Etat qui ont géré le pays avant lui.

L’absence de réconciliation nationale

Cette réconciliation forcée a plus divisé le pays entre partisans de Blaise Compaoré au-dessus de la justice et ceux qui ne veulent pas d’un Etat qui joue au célébrant de la demande de pardon d’un individu envers des familles. Un Etat qui ne respecte pas ses propres juridictions et qui ne fait pas appliquer leurs condamnations. Le lien entre la réconciliation nationale et le terrorisme n’est pas une vue de l’esprit. Mais si ce sont les élites que l’on vise, l’objectif ne sera pas atteint. Le MPSR1 pensait qu’il fallait une unité au sommet pour pouvoir vaincre le terrorisme et aussi dialoguer avec les groupes terroristes. Cette perception a aussi échoué par la manière dont elle a été déroulée, et par le coup d’Etat contre ses initiateurs.

La faute aux Peulhs et aux musulmans

Une autre cause est très souvent évoquée, c’est celle qui relie le terrorisme à une ethnie : aux Peulhs. Cette explication répond en partie à la question de qui est membre des groupes terroristes. Il est communément admis une prédominance ethnique peule parmi les combattants des groupes terroristes. Mais ils ne sont pas les seuls et les groupes recrutent des membres dans toutes les régions où ils sont présents. L’explication de la forte présence peulh est historique parce que le premier groupe terroriste burkinabè, le groupe Ansarul al Islam, a été créé au Soum par un prêcheur radical musulman peulh, Malam Dicko.

La question à se poser est la raison pour laquelle cette partie de la population est réceptive au discours de ces groupes et s’engagent davantage. Les analyses montrent que la pauvreté, et les sècheresses chroniques qui ont tué le bétail de ces populations de pasteurs les rendent davantage vulnérables du fait du manque de travail et d’éducation. Des erreurs d’appréciation, c’est la plus pernicieuse, car aboutissant à la stigmatisation d’une ethnie, dont les membres sont parfois pris à partie à tort, victimes du délit de faciès. L’imputation religieuse du terrorisme n’a pas prospéré longtemps dans notre pays à majorité musulmane, où chaque famille compte des musulmans, qui ne sont pas pour autant membres de groupes terroristes.

La faute à la France

Cette hypothèse est très populaire. Normal, c’est l’argument qui explique nos problèmes par l’action des autres, des étrangers. Si nous sommes victimes des groupes terroristes, c’est la faute à l’ancienne puissance coloniale et à l’impérialisme. La France a vendu aux sahéliens l’image d’une armée puissante, suréquipée, capable de mettre fin au terrorisme sans négociation. L’échec de l’opération Barkhane au Mali et de Sabre au Burkina ont emmené les populations à conclure à une connivence des alliés français avec les terroristes, ce qui expliquerait l’absence de résultats. En somme, ils sont forts, c’est parce qu’ils ne veulent pas et qu’ils sont avec eux que le terrorisme est toujours présent. Cette conception est celle du manque de confiance en nos propres capacités. Quels que soient les alliés des groupes terroristes, ce combat est le nôtre, c’est à nous de le mener.

Les ancêtres en colère

Certains perçoivent le terrorisme comme ayant une cause spirituelle. Même nos ancêtres nous en veulent, parce qu’on les aurait trahis, en ayant abandonné notre culture originelle. Voilà pourquoi nous sommes punis par le terrorisme. Cet avis se passe de commentaires car il n’est pas du domaine de la raison, mais de la croyance.

Parler du terrorisme, réduit le stress qu’il engendre chez tout le monde. Mais cela ne doit pas nous empêcher de réfléchir à ceux que nous disons. Le phénomène est complexe et nous n’avons pas les moyens de bien l’identifier et d’en cerner toutes les contraintes. Il et ne peut être réduit à un seul des aspects évoqués dans cette discussion. Le cœur du problème est bien les groupes armés. Il semble avoir fait de nos forêts des sanctuaires à eux dédiés. La solution de renforcement des forces des eaux et forêts est une bonne approche, tout comme l’utilisation des drones pour surveiller et collecter les informations sur les forêts et l’ensemble du pays.

L’approche sociologique, anthropologique du phénomène ne doit pas être écartée non plus. Nos militaires et stratèges devraient recourir aussi à nos universités pour les aider à trouver des solutions endogènes. La mobilisation générale devrait faire intervenir les intelligences et les savoirs faire du pays, utiles à résoudre le problème du terrorisme.

Sana Guy
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 26 juin 2023 à 07:40, par kenfo En réponse à : Burkina : De quelques hypothèses populaires dans l’opinion sur le terrorisme

    Bravo Sana Guy. Maintenant que les problèmes sont bien posés avec une analyse pertinente et une lecture claire, trouvons maintenant ensemble les solutions.
    Notre chance(????) est que tous les acteurs de votre production parlent ; ce sont des sujets langagiers : Blaise Compaoré, l’Armée, la France, les ancêtres, les coutumiers, les religieux,... nous autres. tout le monde peut parler.
    Mais faut-il les écouter tous ?? La réponse est Oui. Mille fois Oui. car c’est à force de se taire que le malheur est arrivé.
    Kenfo

  • Le 26 juin 2023 à 18:54, par Gauthier Jacques En réponse à : Burkina : De quelques hypothèses populaires dans l’opinion sur le terrorisme

    “”Pour le contexte : je suis Canadien, Québécois, Montréalais. J’ai vécu deux ans à Ouaga, travailleur volontaire à l’Union interafricaine des droits de l’homme (UIDH) avec Halidou Ouédraogo comme président. J’ai beaucoup aimé votre pays.

    Je veux faire une réflexion générale touchant les anciennes colonies françaises. Vos gouvernants ont une manie, celle de refaire la constitution lorsque cela les avantage. Et dans ces constitutions, il y a rarement de place pour la diversité. Ni pour le partage de pouvoir.

    Ce qui m’étonne en tant que personne vivant dans une fédération, c’est que personne ne semble voir l’éléphant dans la pièce, soit la sacro-sainte unicité de l’État, le gouvernement central, supposé tout contrôler.

    Les pays africains se sont construits sur le modèle du colonisateur : centralisé, centralisateur. Pourtant l’Afrique est le continent de la diversité ethnique. Il serait tellement plus logique de créer des gouvernements régionaux, de s’organiser en fédération, où les ethnies dominantes d’un territoire pourraient se gouverner elles-mêmes, avoir leurs institutions, selon leurs coutumes, leur histoire. Pour une fédération, plein de modèles de constitutions existent. Mais c’est un sujet que je ne vois jamais traité dans vos médias. Existe-t-il un ou des mouvements prônant une telle orientation ?

    • Le 27 juin 2023 à 09:09, par Bajazet En réponse à : Burkina : De quelques hypothèses populaires dans l’opinion sur le terrorisme

      Monsieur, jamais personne n’à empêché le BF de se décentraliser. Le BF est souverain depuis 63 ans.
      ‐--------------
      La France est elle même tout à fait décentralisée, les assemblées régionales, départementales et communales manipulent énormément d’argent. Bien entendu, chaque pays a sa propre forme de décentralisation, différente en Allemagne, au Royaume-Uni, en Belgique, en Espagne ou au Canada.
      Vous n’imaginez pas le poids financier d’une institution régionale comme l’Aquitaine ou la Ville de Paris.
      La ville de Paris, par exemple, possède un parc immobilier locatif colossal qui la place au rang d’un trust international.

    • Le 28 juin 2023 à 01:55, par Renault HÉLIE En réponse à : Burkina : De quelques hypothèses populaires dans l’opinion sur le terrorisme

      @Gauthier
      Messire GAUTHIER, vos réflexions sont intéressantes, mais quel rapport avec la France ?
      La France est bel et bien décentralisée, cette décentralisation est bien installée depuis plus de 40 ans et elle brasse des billions de piastres, pardon, des milliers de milliards d’euros.
      Traduction en F-CFA-ECO : la décentralisation française brasse des millions de milliards de Francs-CFA, au moins 100 fois le budget du Burkina, ce n’est pas « peanuts », ou bien mon sirop d’érable m’est monté au cerveau.
      Le Burkina est indépendant et souverain depuis 1960, 63 ans. Personne n’a jamais empêché les Burkinabè de décentraliser, mais cela n’est venu à l’idée d’aucune dictature marxisante depuis 1966.
      La France n’est strictement pour rien dans l’absence de décentralisation du BF, puisqu’elle est fortement décentralisée elle-même et que le Burkina est indépendant & souverain (contrairement au Canada, qui reconnaît toujours que Charles III est son roi, God save the King !). Qui a interdit au Burkinabè de se décentraliser depuis 1960 ? D’autant que la population a quadruplé entre temps, mais c’est LEUR PROBLÈME, pas celui des « maudits Frrrançouès ».
      Donc attribuer à la France un refus de réformes qu’elle s’est appliquée en profondeur est, votre honneur, légèrement f**traque, sinon pervers. Or, c’est ainsi que les jeunes Burkinabè ont tendance à raisonner, surtout après quelques pintes de Brakina au maquis.
      Votre réflexion risque d’être mal comprise par certains « mal renseignés », voire carrément irresponsables !


      - À propos de l’histoire de la décentralisation en France :
      La France a beaucoup souffert entre 1100 et 1650 du poids excessif de trop riches comtes et ducs un peu trop facilement sécessionnistes.
      À commencer par les fameux Plantagenêts (d’cheux moi) et autres ducs de Normandie qui ont déchiré le pays ... parce qu’ils étaient, « by the way », rois d’Angleterre. Donc, après avoir écrasé l’Angleterre à la bataille de Castillon, 1453, ce qui a achevé la « guerre de cent ans » par la victoire de la France, les rois de France ont eu la hantise des féaux trop puissants comme les ducs de Bourgogne (ancêtre des Habsbourg), les nobles protestants, etc.
      On a donc attendu le 20e siècle pour relâcher un peu la laisse sur les régions.
      En France, les régions modernes ont été tracées avant 1945, puis il a fallu des décennies pour que leur pouvoir devienne effectif.
      Mais ça y est, c’est fait depuis une quarantaine d’années !
      La construction de lycées relève de la « Région », celle des collèges du « Département », celle des écoles primaires de la « commune ». Pareil pour l’eau, les routes, les ponts, etc. Et cela brasse tellement d’argent que les politiciens préfèrent se faire élire en région pour gagner un pouvoir solide.
      Exemples célèbres : Caroline Delga en Aquitaine, Martine AUBRY dans le nord, Chirac à Paris, Vauquiez en Auvergne, Deferre à Marseille, Valérie PÉCRESSE en Île-de-France.


      - À propos du nom de famille « GAUTHIER » :
      GAUTHIER/GAUTIER//GAULTHIERWAUTHIER/WOUTER/WALTHER/GALTIERE/GUTIERRE/GUTERRE est un prénom qui vient du francique Wald-hari, signifiant « chef d’armée » dans la langue germanique des Francs, proche du dialecte luxembourgeois/mosellan, qui n’est pas du « haut allemand ».
      Ce prénom, devenu aussi nom de famille, est extrêmement courant en France et dans les pays francophones.
      Il est aussi très fréquent dans les pays germanophones sous la forme « WALTER » ou« WALTHER ».
      Ainsi, le célèbre pistolet WALTHER P-38, règlementaire dans la Wehrmacht pendant la 2e GM, était produit par la société de famille WALTHER.
      Walter DISNEY est le fondateur étatsunien de la DISNEY COMPANY, célèbre pour son personnage Mickey Mouse. Notons que la famille DISNEY était d’origine française, originaire d’Isigny en Normandie, ville célèbre pour son beurre et ses délicieux caramels.
      Sous la forme italienne GALTIERE, le dernier dictateur d’Argentine s’appelait GALTIERI ; il fut dégommé en perdant la guerre des Malouines-Falklands contre Maggie THATCHER. Être vaincu par une femme est assez gênant pour un dictateur putschiste du Tiers-Monde, mais bon...
      Sous la forme portugaise GUTERRE, le portugais Antonio GUTERRES est l’actuel secrétaire général de l’ONU.

    • Le 28 juin 2023 à 12:27, par Renault HÉLIE En réponse à : Burkina : De quelques hypothèses populaires dans l’opinion sur le terrorisme

      @Gauthier
      Messire GAUTHIER, vos réflexions sont intéressantes, mais quel rapport avec la France ?
      La France est bel et bien décentralisée, cette décentralisation est bien installée depuis plus de 40 ans et elle brasse des billions de piastres, pardon, des milliers de milliards d’euros.
      Traduction en F-CFA-ECO : la décentralisation française brasse des millions de milliards de Francs-CFA, au moins 100 fois le budget du Burkina, ce n’est pas « peanuts », ou bien mon sirop d’érable m’est monté au cerveau.
      Le Burkina est indépendant et souverain depuis 1960, 63 ans. Personne n’a jamais empêché les Burkinabè de décentraliser, mais cela n’est venu à l’idée d’aucune dictature marxisante depuis 1966.
      La France n’est strictement pour rien dans l’absence de décentralisation du BF, puisqu’elle est fortement décentralisée elle-même et que le Burkina est indépendant & souverain (contrairement au Canada, qui reconnaît toujours que Charles III est son roi, God save the King !). Qui a interdit au Burkinabè de se décentraliser depuis 1960 ? D’autant que la population a quadruplé entre temps, mais c’est LEUR PROBLÈME, pas celui des « maudits Frrrançouès ».
      Donc attribuer à la France un refus de réformes qu’elle s’est appliquée en profondeur est, votre honneur, légèrement f**traque, sinon pervers. Or, c’est ainsi que les jeunes Burkinabè ont tendance à raisonner, surtout après quelques pintes de Brakina au maquis.
      Votre réflexion risque d’être mal comprise par certains mal renseignés, voire carrément irresponsables !
      Sachez qu’à chaque fois qu’une poule crève au BF, certaines gens incriminent la France ! La France, mais pas le « calisse » de serpent caché dans l’herbe qui pourrait revenir tuer un enfant.

    • Le 28 juin 2023 à 21:03, par pff En réponse à : Burkina : De quelques hypothèses populaires dans l’opinion sur le terrorisme

      @Jacques Gauthier. Vous avez mille fois raison. Mais, je crains qu’ils n’aient choisi ce modèle non par mimétisme, mais pour la même raison qu’ils changent de constitution à chaque coup d’État.

      Il se trouve que même la France a suggéré à un pays voisin d’adopter un régime fédéral, qui a été reçu par une fin de non-recevoir. Même chose dans deux anciennes colonies au nord de l’Afrique où les partisans et les arguments pour un régime d’autonomies sur le modèle espagnol sont pourtant très nombreux.

      Bref, suivre le centralisme français est surtout une excuse pratique lorsqu’on ne veut surtout pas partager le pouvoir...

  • Le 26 juin 2023 à 18:56, par Jonassan En réponse à : Burkina : De quelques hypothèses populaires dans l’opinion sur le terrorisme

    Pour mener une réflexion il faut que le brouhaha s’estompe. Dès l’avènement des militaires faits roi par la rue on a tenté maintes fois de conseiller la fin de la récreation jusqu’à nous faire insulter apatrides par ces idiots utiles (ça ne veut pas dire quu’ils sont idiots) de radio mille collines.Et nous voilà en-dessous de la case départ. C’est eux qui disent que les intellectuels qui ne chantent pas les louanges du prince sont inutiles encouragés en cela par des apprentis combattants de l’impérialisme.
    Seule une volonté proclamée et assumée de ceux qui nous dirigent peut nous ramener à une base de réflexion saine et productive sinon pour le moment c’est IB à vie qui est là préoccupation avec la nécessité de raser tout ce qui peut nous amener à une paix parce que les élections vont suivre. Vous voyez que les burkinabé sont prêts à tout pour chauffer leur café ? ceux qui ont le café et ceux qui espèrent en avoir. C’est un drame sans solution que ne mérite pas le pays des hommes intègres mais ça et est là et il faut consommer. Je souhaite que par miracle l’un ou l’ensemble de ceux qui nous dirigent méditent votre réflexion.

    • Le 26 juin 2023 à 20:04, par Negblanc En réponse à : Burkina : De quelques hypothèses populaires dans l’opinion sur le terrorisme

      @jonassan, arrêtez de croire que l’intellectuel soit disant est celui qui fait ou peut faire le bonheur de sa patrie ! Il y a des intellectuels de toutes sortes : de gauche de droite, d’extrême gauche et de droite ! Donc intellectuel dans notre contexte ne veut rien dire. Surtout lisez ce que le canadien a juste écrit et vous verrez que les intellectuels qui singent l’occident sont probablement un poison pour nos pays. Redescendez de votre piédestal s’il vous plait.

  • Le 26 juin 2023 à 19:48, par kenfo En réponse à : Burkina : De quelques hypothèses populaires dans l’opinion sur le terrorisme

    @ Gauthier Jacques : votre réflexion est très pertinente, mais pour faire ça, il faut mettre la France dehors, simplement ; et pour faire ça, il faut que tous les pays Africains s’entendent. Pourquoi aucun chef d’état africain n’a pas envoyé Mittérand promener en 1990, lors du discours de la Baule ? Sankara l’aurait fait. Nos leaders Africains sont sous contrôle de l’occident à travers l’ARGENT et les estomacs.
    Voyez-vous, parce qu’on a fait coup d’état, les USA ont suspendu le MCC, sans demander avis au peuple Burkinabè. Les moules sont à Paris, Londres, Ottawa, Bruxelles , Mouscou et Milan et on nous oblige à rentrer dedans.
    Un jour, après tant d’échecs, nous finirons a faire comme vous proposer ; pour le moment c’est dur.
    Kenfo

    • Le 27 juin 2023 à 08:26, par Bajazet En réponse à : Burkina : De quelques hypothèses populaires dans l’opinion sur le terrorisme

      Mettre la France dehors est une possibilité mais qui demande une certaine cohérence.
      - 1) Aucun gouvernement du BF, y compris Sankara lui-même n’a jamais refusé les centaines de milliards d’aide française et européenne qui pleuvent sur le Burkina Faso littéralement par centaines de milliards annuels... et ça continue.
      - 2) On ne peut pas accepter l’aide européenne en refusant la part française, car il y aurait alors un veto. FAUT ÊTRE COHÉRENT.
      - 3) En particulier, les très nombreuses évacuations sanitaires se font vers la France gratuitement, jamais vers le Canada ni vers la Chine, pays qui exigeraient d’énormes paiements cash ; pour le Canada, il serait exigé au minimum une caution de plusieurs milliards de Francs avant d’admettre un cancéreux ou un opéré cardiaque, caution qui n’est jamais exigée par la France. Or, une évacuation vers l’Europe coûte bien plus que 10 millions de CFA... jamais payés par le BF, qui n’à pas cet argent.
      - 4) Un pays qui veut rompre avec la France doit forcément retirer ses ambassades et consulats, sinon c’est de l’hypocrisie. Ðonc rompez vos relations diplomatiques et interdisez aux Burkinabè de s’incruster en France, ça nous fera moins de propagande antifrance. Vous irez étudier en Yakoutie ou au Soudan, c’est bien plus sympa !
      - 5) Bien entendu, un pays qui entend rompre avec la France annule toutes les bourses données à des étudiants en France, ne serait-ce que par honnêteté. Cela soulagera la France de centaines d’activistes haineux ou carrément terroristes.
      - 6) Il est évident qu’en cas de rupture, plus d’escale d’Air France ni à Ouaga, ni à Bobo. Vous ferez escale dans les sympathiques aéroports de Khartoum ou de Lagos pour rejoindre l’Allemagne ou le Canada.
      - 7) Un pays qui souhaite rompre commence par rembourser ses dettes, sinon il est inscrit sur la liste noire des pays « en défaut »
      - 8) Quant à nous, nos entreprises fuient les pays hostiles. Bolloré désinvestit massivement. Notre économie a bien plus d’échanges en dehors de l’Afrique-CFA, qui compte pour 0,6% de notre commerce extérieur, et ça ne cesse de baisser. Nous sommes infiniment plus actif au Maghreb qu’au Sahel, car le Maghreb s’industrialise activement grâce à des investissements européens win-win. Vous inquiétez pas, il ne viendrait à personne l’idée de faire fabriquer des embrayages à Ouahiguya, ce qui serait une grave offense à la dignité du BF.
      - 9) Bien entendu, rompre avec la France implique de rejeter la garantie de convertibilité à taux fixe du CFA. Autrement dit, créez d’abord une monnaie locale. Les conséquences sur votre niveau de vie seront intéressantes, car il faudra payer cash en devises fortes votre carburant, votre électricité, vos importations alimentaires considérables, etc.
      ‐-------------------
      MAIS AVEC DU COURAGE ET DU PATRIOTISME, TOUT SE FERA PAR MAGIE !

      • Le 28 juin 2023 à 07:41, par Legis En réponse à : Burkina : De quelques hypothèses populaires dans l’opinion sur le terrorisme

        BAJAZET : L’exemple type du tropisme français.
        Et malgré tout le poids énorme que lui coûte ce Burkina si pauvre, arriéré et endetté, la France n’entend pas lâcher prise sur ce pays. Allez-y savoir pourquoi !!!

      • Le 28 juin 2023 à 11:30, par Vérité indiscutable En réponse à : Burkina : De quelques hypothèses populaires dans l’opinion sur le terrorisme

        Tous les milliards de la France, donnés ou prétés au Burkina Faso ne représentent même pas le 1/1000 de dédommagement des travaux forcés avec la méchanceté inhumaine qui les accompagnait. Sans parler des combattants morts à la guerre pour vous ; sans compter votre expertise qui a toujours construit nos infrastructures que nous mettrons encore beaucoup de temps à vous rembourser ; sans compter vos entreprises qui aujourd’hui encore s’enrichissent chez nous etc. S’il y a quelqu’un qui doit bien réfléchir, ce n’est pas nous ; c’est bien vous la France !

        • Le 28 juin 2023 à 23:29, par Renault HÉLIE En réponse à : Burkina : De quelques hypothèses populaires dans l’opinion sur le terrorisme

          @Vérité indiscutable
          - 1) Vous, Messire « Vérité indiscutable », vous avez réussi à réinventer la très amusante théorie de la « rente mémorielle éternelle ». C’est exactement ainsi que se comporte l’éternel chômeur qui vit au crochets de sa maman, genre « c’est pas juste que toi tu ais réussi dans la vie, c’est parce que toi, Maman, tu as facilement réussi tes études et tu as bien fait fructifier ton héritage, et que ton mari t’a laissé belle villa, donc tu dois me donner l’arzent pour aller au maquis, beaucoup l’arzzzzent là-même ».
          Cette thèse est dangereuse pour le Burkina, car le Ghana et la Côte-d’Ivoire pourraient aussi vous demander des milliers de milliards pour les dizaines de milliers d’esclaves que vos ancêtres ont razzié chez eux.
          - 2) En développant cette thèse, vous déshonorez les Burkinabè, les faisant passer pour des rentiers paresseux, ce qu’ils ne sont pas.
          - 3) Vos notions d’économie sont fausses et archi-fausses. Les quelques mines (attribuées à des Turcs ou bradées au Russes) n’enrichiront jamais votre pays. Ce qui vous enrichira, c’est l’activité privée, celle des paysans, des entrepreneurs informels ainsi que des plus gros entrepreneurs, y compris les investisseurs étrangers.
          Par exemple, il est connu qu’une bonne ligne de chemin de fer Ouaga-Accra rapporterait à l’État et au peuple du BF 20, 30 ou 100 fois plus qu’une mine d’or. Et une mine, ça s’épuise...
          Par exemple aussi, vous vous enrichiriez si, comme le Maghreb, vous acceptiez des co-entreprises industrielles pour fabriquer des pièces de voiture, des pièces de wagons, des boîtes de confiture, etc. Mais vos gouvernements ont toujours entravé ce genre d’entreprise depuis 1/2 siècle !

          • Le 29 juin 2023 à 17:18, par Vérité indiscutable En réponse à : Burkina : De quelques hypothèses populaires dans l’opinion sur le terrorisme

            Monsieur @Renault HÉLIE, je vois que ta réflexion se passe au niveau de ton talon. Dans tous les pays d’occident les juifs commémorent la Shoa chaque année, tout simplement parce que vous ne pourrez jamais dédommager les juifs pour tout le mal que vous leur avez fait. Et quand je dis que vous ne pouvez pas nous dédommager tout le mal que vous nous avez fait également en parlant des travaux forcés et de votre méchanceté qui les accompagnait, cela ne veut pas dire qu’on veut vos milliards. Comme tu es français, tu devrais comprendre la métaphore : ici, vous ne pouvez dédommager = aucun paiement ne sera à la hauteur du mal accompli.
            Ensuite, dans mon commentaire, je ne parle pas de mines. Quand je parle de ’’vos entreprises’’, je parle par exemple de Air France dont tu as fait l’éloge en pensant qu’Air France nous aide en venant chez nous. Si Air France nous fait la grâce de ne plus atterrir chez nous, ce sera une joie énorme pour des compagnies africaines.
            Je dirai aussi quelque chose par rapport aux études à l’étranger : la France n’est pas une référence en matière d’études qualitatives pour les Burkinabè ; je n’ai jamais étudié en France et je ne le ferai jamais. Nous avons tout au Burkina pour étudier. La plupart de nos étoiles intellectuelles ont étudié ailleurs qu’en France ; tu peux te cultiver à cet effet et tu seras ébahi... All right. Et si nous écrivons en français ici, c’est pour les nôtres ; on pourra le faire dans d’autres langues, mieux que le français (Rires)...
            Je m’arrête seulement là puisque tu n’arrives pas à me suivre.
            Enfin, ce n’est pas à toi de nous suggérer ce qu’il faut faire pour notre développement. Nous savons, plus que toi et tes semblables, ce que nous devons faire pour notre développement.
            Et je répète encore de plus belle : s’il y a quelqu’un qui doit réfléchir, c’est bien la France ; et c’est ce qu’elle fait si bien puisqu’elle vous paie pour être sur nos plateformes.

  • Le 27 juin 2023 à 15:23, par Marc Labor En réponse à : Burkina : De quelques hypothèses populaires dans l’opinion sur le terrorisme

    Merci à Jacques Gauthier pour cet excellent texte

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique