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Mare de Dori : L’Agence de l’eau du Liptako sonne la mobilisation pour la protection de cette importance ressource en eau

Publié le samedi 24 juin 2023 à 13h00min

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Mare de Dori : L’Agence de l’eau du Liptako sonne la mobilisation pour la protection de cette importance ressource en eau

L’Agence de l’eau du Liptako, structure chargée de la gestion et de la protection des ressources en eau, a, mardi, 6 Juin 2023 à Dori, chef-lieu de la région du Sahel, tenu un atelier de réflexion sur les problématiques et la protection de la grande mare de Dori. Une rencontre qui a permis aux acteurs de faire des propositions d’action à court, moyen et long termes pour la gestion de la grande mare de Dori.

« Autrefois, la grande mare de Dori servait de zone de fourrage, à abreuver le bétail, aux activités domestiques et à la culture maraîchère. Elle joue un rôle économique important pour les habitants de cette localité. Malheureusement, celle qui jadis faisait la fierté de Dori est confrontée à des problématiques qui menacent sa disparition, au grand désarroi de la population. En effet, cette cuvette est malmenée par les changements climatiques, les actions anthropiques, qui contribuent à une part importante à son ensablement et à son envasement. Sur le théâtre, le constat est macabre. Les eaux usées domestiques coulent directement dans la mare. Cette même eau est utilisée pour la consommation, la baignade et la lessive, foulant ainsi au pied les mesures élémentaires d’hygiène. La défécation ‘‘sauvage’’ est aussi pratiquée, notamment par les occupants des concessions construites sur les berges de la mare », présente l’Agence de l’eau du Liptako.

Il ressort donc du cadre que la menace est justifiée par l’ensablement, dû au fait que l’érosion hybride déverse, charrie des matériaux comme le sable et les déchets solides qui bouchent la mare. A cela s’ajoutent les pratiques agricoles néfastes et l’érosion éolienne. Actuellement, c’est la réalisation de banques, stations-services, boutiques, maquis, concessions..., jonchant les berges de la grande mare qui font la concurrence, constatent les acteurs.

D’où la pertinence de cet atelier, dont l’objectif principal est de mener une réflexion poussée sur les problèmes qui menacent la grande mare et dégager des pistes de solutionnement à même de la protéger de façon durable. Le cadre vise donc à fédérer les énergies et coordonner les interventions pour sauver la mare.

« La mare de Dori est malade, à peine si elle existe. La mare ne doit pas être morcelée pour vendre à des gens », regrette le secrétaire général de la région du Sahel, saluant l’adoption de recommandations pour sauvegarder la retenue d’eau.

« Nous avons constaté, au fil du temps, que la mare qui faisait les beaux jours des populations, n’est plus le cas : l’ensablement, l’envasement, le dépôt des ordures ménagères l’ont complètement submergée », décrit M. Nikièma, avant de saluer la mobilisation des acteurs (services techniques déconcentrés, collectivités territoriales, usagers, filles et fils de Dori) pour trouver des solutions face à la préoccupation. « Avant, la mare de Dori faisait 26 millions de mètres cubes ; actuellement, nous sommes tristes de constater que c’est une plaine, elle ne retient aucune goutte d’eau. Ce qui fait qu’actuellement, les populations souffrent, les bœufs n’arrivent plus à s’abreuver. C’est cela que l’on tente de résoudre à travers l’atelier. Tout le monde parle d’une même voix, chacun s’est engagé à son niveau à faire de son possible pour que l’on puisse retrouver les beaux jours de la mare », motive le directeur général de l’Agence de l’eau du Liptako, Constantin Nikièma, plaidant pour un accompagnement des organisations de la société civile par la veille citoyenne et la sensibilisation.

Boubacar Diallo, membre du comité local de l’eau, explique qu’il est mis en place une approche participative et inclusive de tous les acteurs afin que chacun puisse jouer sa partition pour pouvoir sauvegarder la mare de Dori, un bien commun. « Nous avons déjà mené des actions d’information et de sensibilisation, de négociations avec les maraîchers de Dori, afin de pouvoir délimiter la bande de servitude. Pour cette année 2023, nous allons entamer la délimitation de la bande de servitude côté Est de la mare, au niveau des maraîchers », dit Boubacar Diallo, dévoilant des actions à venir, parmi lesquelles la réalisation d’un site maraîcher, de deux forages pastoraux au profit des éleveurs et de séances de sensibilisation et d’information. « Il faut avoir une adhésion totale, une participation inclusive, pour que chaque acteur puisse jouer sa responsabilité », prône M. Nikièma, convaincu qu’avec les concertations, des solutions idoines seront trouvées.

Parlant d’ailleurs de solutions idoines, et au terme des réflexions, les participants ont recommandé de délimiter la bande de servitude de la mare ; de réaliser des périmètres maraîchers pour que ceux-là qui vont quitter la bande de servitude puissent avoir un lieu pour pouvoir continuer leurs activités, etc.

Les participants recommandent également de reboiser les berges pour que l’ensablement et l’envasement puissent être, un tant soit peu, freinés.

O. L
Lefaso.net

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