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Lutte contre le rejet des filles mères et jeunes filles enceintes : La contribution des leaders coutumiers et religieux recherchée

Publié le jeudi 22 juin 2023 à 22h20min

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Lutte contre le rejet des filles mères et jeunes filles enceintes : La contribution des leaders coutumiers et religieux recherchée

Action pour l’enfance au Burkina (AES/Burkina), organise ce 22 juin 2023, dans le cadre du projet Nin Poukri, un atelier de plaidoyer à l’endroit des leaders coutumiers et religieux, pour l’abandon du rejet social des filles mères et jeunes filles enceintes. Un plaidoyer qui vise à recueillir l’engagement de ces leaders, à œuvrer afin que les filles victimes de grossesse non désirées, ne soient plus exclues de la société ou bannies de leurs familles d’origine. La rencontre devrait permettre non seulement de porter à leur connaissance les causes et les conséquences du rejet par la société des jeunes filles enceintes, mais aussi de recueillir leur engagement à lutter contre cette pratique.

Les principales causes du rejet des jeunes filles victimes de grossesse, sont en lien avec la religion et les coutumes. C’est ce qu’a révélé l’atelier de réflexion, tenu avec les différentes parties prenantes du projet Nin Poukri. C’est donc au regard de ce constat, que les leaders coutumiers et religieux, qui sont beaucoup écoutés et respectés dans les différentes communautés, ont été réunis pour le présent atelier de plaidoyer, a fait savoir Rasmata Bikienga, représentante de AES/Burkina.

Rasmata Bikienga, représentante de AES/Burkina

Le plaidoyer devrait donc, contribuer à susciter l’engagement sans faille des leaders coutumiers et religieux dans la lutte contre le rejet social des jeunes filles victimes de grossesse. Il s’agira de façon pratique, d’inviter les leaders à être des relais pour sensibiliser les parents et les jeunes dans les différentes communautés pour que cesse le rejet des filles en situation de grossesse non désirée, et de recueillir leurs engagements écrits, audio et audiovisuels. « Ces engagements vont servir de supports pour sensibiliser la communauté », précise Rasmata Bikienga.

Vue des participants

Les leaders coutumiers et religieux, sont bien conscients du rôle important qu’ils peuvent et doivent jouer pour mettre un terme au rejet des jeunes filles victimes de grossesse. A en croire l’imam Alidou Ilboudo, coordonnateur du centre islamique du Burkina, les leaders religieux et coutumiers sont des porte- voix de la communauté, qui doivent s’engager, et reconnaître que c’est un problème de société et d’éducation (NDLR les grossesses non désirées). Ils doivent également, ajoute-t-il, accepter de corriger les torts qui ont été faits aux jeunes filles et aussi les accompagner à ce qu’elles puissent se réinsérer correctement dans la société.

Imam Alidou Ilboudo, coordonnateur du centre islamique du Burkina

Un accompagnement qui de son avis peut se faire, par la sensibilisation ainsi que le renforcement de l’éducation par des prises de paroles dans les lieux de culte et cours royales, afin d’amener la communauté à abandonner cette pratique néfaste qu’est le rejet des filles mères. La contribution des leaders coutumiers et religieux, peut aussi être perceptible selon l’imam Alidou Ilboudo, par exemple quand il s’agit d’entrer en contact avec une famille qui a rejeté son enfant pour cause de grossesse. « Les leaders religieux et coutumiers peuvent être mis en avant pour accompagner les autres membres du réseau de lutte contre le rejet des jeunes filles enceintes, parce que ce sont eux qui demandent pardon, et qui recousent la société quand elle est déchirée », explique-t-il.

Le Baloum Naaba de Tampouy, membre de l’union des religieux et coutumiers du Burkina renchérit en faisant remarquer, que les leaders surtout coutumiers, pourraient aussi contribuer à la sensibilisation et à l’acceptation des filles mères dans la société. Tout en reconnaissant qu’il n’est pas aisé pour un parent d’avaler la pilule d’une grossesse hors mariage de sa fille, parce que c’est un déshonneur pour la famille, le Baloum Naaba de Tampouy soutient qu’il faudrait plutôt accompagner les parents qui vivent cette situation, pour renforcer l’éducation donnée aux enfants et lever le tabou sur l’éducation sexuelle.

Baloum Naaba de Tampouy, membre de l’union des religieux et coutumiers du Burkina

Le présent atelier se tient dans le cadre du projet Nin Poukri, mis en œuvre dans la ville de Ouagadougou par AES/Burkina avec l’appui financier de Oxfam. Lancé en mai 2022, le projet Nin Poukri, a pour objectif général d’améliorer la situation psychosociale de 30 jeunes filles enceintes et filles mères victimes de rejet social de deux centres d’accueil de la commune de Ouagadougou. Sa mise en œuvre a permis de mettre sur pied un réseau de leaders coutumiers et religieux contre le rejet des filles victimes de grossesse, d’organiser des formations en santé sexuelle et droits sexuels à l’endroit des filles victimes de grossesses, et de faciliter le retour de 16 jeunes filles au sein de leurs familles en collaboration avec les centres qui les accueillent.

Armelle Ouédraogo/Yaméogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 22 juin 2023 à 15:22, par lili En réponse à : Lutte contre le rejet des filles mères et jeunes filles enceintes : La contribution des leaders coutumiers et religieux recherchée

    Laissez-moi le repeter. Si ce pays veut avancer qu’il sache ou mettre ses depenses et son argent. "Lutte contre le rejet des filles mères et jeunes filles enceintes." Est-ce encore la que nous sommes ? Dans ce monde qui a d’autre chose a fouetter, est-ce a ce niveau d’inepties que nous sommes ? Je tiens a dire ceci : la fille, et elle ne l’est plus, qui a 23 ans aujourd’hui est nee en 2000. Si dans ce 21e siecle, des filles qui ont connu la modernite et toutesles campagnes contre le sida, contre les grossesses non desirees et pour les contraceptifs, tombe enceinte, ce n’est pas un enfant.
    Il y a beaucoup de choses a elimner au Faso si souhaite se developper. On doit savoir ou mettre l’argent. Les campagnes pour l’allaitement maternel, les colloques sur la citoyennete, etc sont a proscrire totalement. Et que l’argent reviennent a la science, a la recherche scientifique et literaire, aux investissements reflechis, etc.

  • Le 22 juin 2023 à 16:54, par kenfo En réponse à : Lutte contre le rejet des filles mères et jeunes filles enceintes : La contribution des leaders coutumiers et religieux recherchée

    Cette histoire est trop compliquée pour le moment. Faudrait d’abord voir la faisabilité de l’arrêt des rejets avant d’en parler de cette manière, en évitant de faire une plus grande promotion de la barbarisation/batardisation de notre société, qui est déjà très malade. La vie sociale ou individuelle ne peut être ni totalement heureuse, ni totalement malheureuse. Ne faisons la promotion ni de l’un, ni de l’autre : Acceptons aussi les garde-fous et les repères dressés par les ancêtres et les devanciers. C’est ça aussi être humbles. Des jeunes filles/femmes qui parlent de ces sujets publiquement, c’est un peu suspect. Les têtes couronnées averties devraient faire preuve de plus de prudence....... Souvent ça fait simplement riiiiiire !!!!!! Et les prêtres et autres pasteurs, où sont-ils ?? qu’en disent-ils ???
    Kenfo

  • Le 28 juin 2023 à 05:59, par Zango En réponse à : Lutte contre le rejet des filles mères et jeunes filles enceintes : La contribution des leaders coutumiers et religieux recherchée

    Nos ancêtres avaient mis des gardes fou pour que ça se propage pas et devient légal, et maintenant vous essayez d autoriser ce qui est blâmable. On devrait plutôt corrigé la manière d’éducation nos garçon et filles, surtout dans les écoles avec des cermesses qui finissent par des soirées, et bannir le copin copine qui selon moi les autorisent à tout permettre. Souvent il faut avoir le courage d’attaquer le mal par la racine et d’autres doit être punis pour l’exemple.

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