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Burkina : « Si l’Etat se décide vraiment, dans les années à venir, on peut exporter le riz », convainc Toussaint Ouédraogo, entrepreneur

Publié le lundi 19 juin 2023 à 23h00min

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Burkina : « Si l’Etat se décide vraiment, dans les années à venir, on peut exporter le riz », convainc Toussaint Ouédraogo, entrepreneur

Responsable de AM Fitness, de clubs omnisports et du groupe Afrique Métal basés à Koudougou (capitale régionale du Centre-ouest), Toussaint Ouédraogo est également un entrepreneur agricole qui nourrit le rêve ardent de voir son pays, le Burkina Faso, assurer sa souveraineté alimentaire. Entre deux activités, en cette journée de vendredi, 26 mai 2023 à Koudougou, Toussaint Ouédraogo, par ailleurs président du parti « La Marche pour la patrie, LMP », créé en décembre 2019, a bien voulu se prêter à nos questions sur ses activités entrepreneuriales.

Lefaso.net : Vous êtes un homme à plusieurs casquettes, politique, mais aussi entrepreneur avec des activités diverses. Présentez-nous vos activités !

Toussaint Ouédraogo : Nous sommes dans la promotion du sport, depuis 2016. Nous essayons, à notre matière, de faire la promotion des sports, notamment le sport de maintien, dans la cité du cavalier rouge. En plus des activités sportives, nous sommes dans l’agro-business à travers notamment la pisciculture, la maraîcher-culture, les cultures de contre-saison.

Vous détenez des salles de gym, pour le sport. Quel est le public cible ?

Nos salles de gym sont ouvertes à toute la population : jeunes, enfants, personnes âgées. La preuve en est qu’au sein de notre club omnisport, vous avez des clubs d’arts martiaux, beaucoup plus réservés aux enfants de trois à 20 ans. Nous avons également la salle de fitness, qui reçoit des personnes âgées avec lesquelles nous travaillons pour essayer de prévenir certaines maladies cardio-vasculaires dues à un manque d’activités sportives (ce que nous appelons le sport de maintien). A côté de cela, nous avons le sport pour les jeunes, notamment la musculation, qui comprend deux compartiments, à savoir l’haltérophilie qui est la musculation pour les compétitions et le body building qui est une passion pour certains de travailler leur corps, le physique.

Comment êtes-vous organisés dans la ville ?

Nous avons actuellement deux salles de sport, une salle au quartier « Burkina » et une autre au quartier « Dapoya ». Parallèlement à nos salles, nous utilisons beaucoup aussi les espaces vides de la ville, notamment la place de la nation, l’espace de l’université, pour proposer le sport pour tous. Le sport pour tous, ce sont des séances aérobic, des séances populaires accompagnées de musique, pour permettre aux populations, à tous ceux qui veulent, de faire le sport ; parce que ce n’est pas tout le monde qui peut venir en salle de gym. Comme notre objectif, c’est de promouvoir le sport pour le bien-être de tous, nous exploitons ces espaces vides également pour faire des séances plus populaires et des séances d’étirements. Dans le même esprit, nous organisons chaque dernier samedi du mois, une marche dénommée « la marche de la circulaire », par laquelle nous arpentons des artères de la ville, sur une distance de dix à douze kilomètres.

L’objectif est de familiariser les gens à la marche, parce que ce n’est pas facile, les gens n’y sont pas habitués. Mais ensemble, nous allons à un rythme acceptable et supportable par tous. Nous avons commencé cette initiative en 2016 avec la traversée pour Réo (située à une dizaine de kilomètres de Koudougou : ndlr). Ensuite, nous avons emprunté les artères de la ville de Koudougou et même des communes voisines comme Ramongo. Mais depuis pratiquement une année, nous avons adopté la « marche de la circulaire ». Nous en tirons beaucoup de satisfaction, parce que nous voyons que grâce à ces activités que nous lancées en 2016, les gens s’adonnent de plus en plus au sport ; vous rencontrerez aujourd’hui des groupes de personnes qui organisent des marches sur Koudougou-Réo, Koudougou-Goundou, etc.

Comment les gens arrivent à prendre part à ces activités populaires ? Est-ce gratuit ?

Ce sont des activités qui sont ouvertes à tout le monde, et la participation est libre et gratuite. Nous donnons rendez-vous aux gens au niveau de la salle de gym au quartier Burkina (où nous sommes actuellement) à partir de 5h30, pour démarrer la marche. En général, au bout de deux heures, nous avons bouclé le circuit par une séance d’aérobic. L’objectif, c’est vraiment de donner le goût du sport aux gens, l’envie de pratiquer le sport ; c’est très bénéfique. Comme tout le monde ne peut pas venir en salle, par la marche, qui est un sport complet, les gens peuvent tirer beaucoup de profit en participant.

C’est pour tout âge et lors de ces marches, vous avez effectivement des personnes de tous les âges. Ce sont vraiment des séances qui ne demandent rien aux participants, quand les gens se retrouvent, ce sont souvent de l’eau plate qu’ils boivent et ce sont des éléments que nous offrons, et même que le plus souvent, vous avez de bonnes volontés qui proposent 500, 600 F CFA pour offrir de l’eau aux participants. C’est en toute familiarité et convivialité et c’est cela aussi l’objectif.

Quelles sont les catégories de personnes qui fréquentent le plus les salles de gym ?

On en a en majorité les seniors, les gens du troisième âge, la gent féminine et surtout les jeunes. La plupart du temps, les seniors, vu l’âge, ne peuvent plus faire une activité physique, ils sont souvent exposés à des soucis cardio-vasculaires, compte tenu de la sédentarité. Ils viennent et nous travaillons avec eux, de façon modérée, en fonction de leur aptitude. Cela se passe avec des équipements bien déterminés, tels que les tapis, le vélo… et des étirements. La gent féminine, c’est beaucoup plus pour le maintien ; parce que vous savez qu’aujourd’hui, nos habitudes alimentaires nous exposent souvent à certains problèmes de santé. Mais grâce aux activités sportives, on peut parvenir à brûler les calories qui sont nocives pour notre santé.

Donc, s’il n’est pas facile de faire attention souvent à ce qu’on mange, on peut, au moins, une fois qu’on consomme, venir en salle pour que le travail que le coach va vous proposer puisse brûler ces éléments nocifs à votre santé et vous mettre à l’abri de maladies. Il y a également le fitness, qui vise à tailler son physique et perdre souvent un peu de graisse. Quant aux jeunes, c’est plus pour la musculation ; parce qu’actuellement, ici, nous avons un club d’haltérophilie qui participe aux compétions, notamment le championnat national. Nous avons également des compétitions à l’étranger de body building.

De nombreux jeunes sont inscrits pour cela et s’entraînent dans le cadre du club (nous sommes un club omnisport). Nous avons notre club et également des athlètes externes qui viennent ici s’entraîner. Etant un club omnisport, nous regroupons plusieurs disciplines. Pour les disciplines qui sont reconnues, nous avons le taekwondo, où nous avons les jeunes catégories, et nous sommes affiliés à la Fédération burkinabè de la discipline.

Nous avons également notre discipline d’athlétisme, dans deux semaines, nous allons lancer nos compétitions. Nous avons notre club d’haltérophilie, et nous sommes en train de mettre en place notre club de boxe, dont voici le matériel. C’est dire qu’en plus de nos salles de gym, nous avons des disciplines reconnues par les Fédérations nationales respectives et nous prenons part aux championnats nationaux. Donc, nous participons également, un tant soit peu, à la promotion du sport au plan national. Nous sommes donc à la fois un club omnisport pour les compétiteurs et une structure ouverte au public pour le sport de maintien et de loisirs.

Lorsqu’un citoyen arrive dans votre salle de gym pour faire le sport, comment vous l’orientez ?

Quand un visiteur vient en salle, il y a un entretien préalable. Cet entretien nous permet déjà de connaître ses motivations : en venant en salle, quels sont les objectifs qu’il veut atteindre ? En plus, l’entretien, c’est aussi pour permettre au coach de connaître les antécédents (médicaux). Par exemple, une femme qui vient et qui veut faire le sport dans la salle de gym, qui veut travailler ses abdos, perdre du poids, l’entretien va consister à savoir si dans les trois derniers mois, elle n’a pas accouché par césarienne. Si c’est le cas, nous ne pouvons pas travailler avec elle comme les autres, on lui soumet à des exercices et à un rythme à part ; parce que, qui dit césarienne dit chirurgie.

Donc, par les mouvements d’abdos que nous allons faire avec elle, ça peut jouer sur son intervention. L’entretien vient déceler tous les antécédents. Quand nous sommes face à une femme qui a subi une césarienne, il n’y a pas longtemps, le coach lui soumet à des exercices bien précis, en fonction de son état. Mais si la personne n’est pas exposée, on lui soumet à un rythme normal. Pour les gens qui veulent perdre du poids, travailler leurs abdos, nous demandons par exemple au participant d’être assidu pendant au moins trois mois, pour pouvoir observer des résultats.

Et quelle est la moyenne de séances acceptable par semaine ?

Nos salles sont ouvertes de lundi à samedi (sauf dimanche), de 17h30 à 22h. Nous demandons la musculation pour le sport de maintien, et pour les seniors, trois séances au moins par semaine. Et ces trois séances, c’est à vous de choisir vos jours. Mais nous proposons par exemple début de semaine, c’est-à-dire lundi, mercredi et vendredi. Mais celui qui peut venir également tous les jours, libre à lui. Au moins, c’est de respecter les trois jours et être assidu ; parce que si vous commencez et au bout d’une semaine, vous n’êtes pas là, ça devient compliqué, les résultats ne peuvent pas suivre. Une fois vous commencez, efforcez-vous ; c’est un objectif focus. A cela, nous complétons l’aspect alimentaire. Si vous voulez perdre du poids, raffermir vos abdos, que vous êtes assidus en salle et que vos habitudes alimentaires ne changent pas comme vous le suggère le coach, ça va être très compliqué. Donc, cela doit aller de pair : assiduité en salle et observation des consignes alimentaires. Ce sont des conseils que nous donnons aux gens.

Certains pensent que le sport est un domaine qui permet de donner une vie saine aux jeunes. Quel est votre commentaire sur cette opinion ?

Vous faites bien de relever cet aspect, parce que le sport fait changer les jeunes ; cela minimise leur fréquentation des lieux inappropriés. Je dirais que ce n’est pas uniquement les jeunes, même de grandes personnes, pour ne pas dire tout le monde. Un coach en salle, son objectif, c’est de tout faire pour mettre son sportif sur son meilleur jour. Vous savez que de nombreux gens viennent en salle pour le sport, mais ce n’est pas obligatoirement l’activité sportive en tant que telle ; ils sont stressés (par le travail, parfois à la maison). Mais une fois ils viennent en salle de sport, ils ont ce petit temps à eux, où ils peuvent se relaxer, souffler, oublier leur dure journée de travail, les corvées d’enfants. Si fait que nous sommes certes des coaches à travers des activités sportives, mais nous avons également pour rôle de mettre les participants au sport en confiance.

C’est en cela que votre question est très importante. Les jeunes, quand ils viennent ici, on remarque que beaucoup, c’est pour combler un vide. Aux heures de sport, vous verrez pleins de jeunes ici, qui se retrouvent et après le sport, ils sont là, jusqu’à tard, en train de bavarder, se taquiner. Le seul lieu où ils se sentent à l’aise et sont libérés, c’est quand ils sont entre eux, en salle de gym. Ça leur procure la joie et le sport occupe les jeunes qui viennent ici. Voyez-vous, il y a des jeunes, quand ils sont ici et on les appelle de venir boire, ils refusent, ils sont contents d’être ici. Si fait qu’ils viennent à 17h, mais repartent à la maison à 22h. C’est vraiment un cadre idéal pour décompresser, déstresser et même se fixer des objectifs dans la vie pour repartir d’un nouveau point. Donc, le sport occupe effectivement leur temps qu’ils n’ont plus le temps pour des actes non recommandables dans la société. En plus, le sport, ce n’est pas seulement un simple loisir ; c’est aussi un travail. On a des athlètes nationaux, internationaux qui gagnent très bien leur vie.

Avec les vacances, les enfants sont libres, donc exposés à des comportements de dérives. Quels conseils donneriez-vous aux parents ?

Je suggérerais aux parents de penser aussi à envoyer leurs enfants dans les camps vacances sports, tels que nous le faisons ici à partir de juillet avec le « camp vacances taekwondo » pour deux mois. Nous avons également le « camp vacances football », etc. Après l’année scolaire, il faut les canaliser parce que les enfants ont de l’énergie ; si vous ne les canalisez pas utilement, ils vont utiliser leur énergie ailleurs. C’est toujours bien de les envoyer à pratiquer des activités, pourquoi pas sportives, parce que cela améliore leur santé.

On sait que vous n’êtes pas un entrepreneur sportif seulement, vous êtes dans l’entreprenariat agricole. Quels sont les volets d’intervention ?

Sur ce point, je dirais que c’est une sorte de rage patriotique qui m’y a poussé également à fond ; parce que j’ai honte et cela me fait très mal, de constater que nous n’arrivons pas à atteindre l’autosuffisance alimentaire. Pourtant, nous avons les superficies adaptées et la main-d’œuvre nécessaire. C’est vraiment honteux que par exemple avec le conflit russo-ukrainien, on soit préoccupé à comment la situation peut impacter notre alimentation (le cas du blé). Ça fait mal de vivre ce genre de situations et dans un contexte où j’écoutais des chercheurs de l’INERA dire pourtant qu’on peut produire du blé au Burkina Faso.

C’est dans ce sentiment qu’on a décidé, depuis cinq ans maintenant, de se lancer dans l’agro-business, notamment la maraîcher-culture. Vous savez que le Centre-ouest est réputé également pour ses produits en maraîcher-culture, notamment les oignons, la tomate, etc. Actuellement, nous avons une superficie pas grande (parce que nous n’avons pas de gros moyens pour avoir plus) sur laquelle nous travaillons avec des jeunes. Cette année, nous avons récolté les oignons, pour la première saison. Nos attentes n’ont certes pas été comblées, à cause de manque d’eau, mais nous avons pu récolter une bonne quantité. En plus de cela, nous nous sommes lancés dans la pisciculture.

C’est hallucinant quand on se rend compte de la quantité de consommation nationale en poisson. Il en est de même pour la volaille. Une grande partie vient de l’extérieur. Nous pensons que ce sont des secteurs porteurs sur lesquels l’Etat doit vraiment avoir un œil pour nous permettre une souveraineté dans ce sens également. Il faut encourager et former les jeunes à s’orienter vers ces activités ; parce que la terre, si on la travaille sérieusement, elle peut être très généreuse. C’est la raison pour laquelle, nous nous sommes lancés dans cette activité.

Nous sommes certes à nos débuts, mais d’ores et déjà, on ne se plaint pas. Et comme côté gouvernement, il y a une sorte de volonté de booster l’agriculture, on espère que tout aille et que l’autosuffisance alimentaire soit une réalité pour notre pays. On peut même exporter, parce que nous avons tout pour le faire. Il faut accompagner les jeunes qui veulent s’y lancer, parce que ça demande un minimum : un terrain, des intrants, du matériel, etc. Pour un jeune, pour disposer de ces moyens, ce n’est pas évident. C’est pourquoi, je lance un appel vraiment à l’Etat, parce que ça va être un vrai ouf de soulagement, tant pour l’Etat lui-même que pour les jeunes, les populations dans le cadre de la création d’emplois.

Vous évoluez en coopérative ou en individuel ?

Au niveau de la maraîcher-culture, c’est en coopérative (et la maraîcher-culture, nous la faisons toute l’année). Il y a des jeunes au niveau du Sanguié, de Réo, avec lesquels nous travaillons. Il y a aussi des jardiniers avec lesquels on coopère indirectement ; on leur propose les intrants et le matériel (les pompes) et à la production, on voit comment on mutualise les efforts. Mais en plus de cela, j’ai personnellement un jardin par lequel je cultive diverses variétés, notamment la papaye, la mangue, etc. Il y a même des jeunes d’autres localités qui sont venus me voir dans ce sens pour me signifier leur volonté de travailler dans la maraîcher-culture dans leur zone. On n’a pas grand-chose, on leur apporte ce qu’on peut et je pense que cette année, nous allons aider ces jeunes-là à ce qu’ils lancent leur première campagne de production. Nous faisons avec ce que nous avons, ce que nous gagnons par exemple dans nos activités sportives, nous l’injectons dans l’agriculture.

Vous nourrissez de grandes ambitions en la matière également !

L’agriculture, c’est une question de souveraineté nationale. Il faut que le Burkina arrive à nourrir les populations burkinabè. C’est le minimum d’objectif qu’on puisse se fixer à très court terme. Un homme qui a faim n’est pas un homme libre. L’autosuffisance alimentaire est donc un b.a.-ba. Celui qui est affamé ne peut pas avoir des perspectives de développement. C’est inexplicable que le Burkina, à 80% de ses populations agricoles, se trouve en train de tout importer pour se nourrir. Même le riz, la grande partie vient de l’Asie. C’est triste. On peut pourtant produire en quantités suffisantes le riz ; nous avons des bassins aménagés : le Sourou, Bagré, Samandeni et bien d’autres plaines qu’on peut aménager. Si l’Etat se décide vraiment, dans les années à venir, on peut exporter le riz. Mais là, on n’arrive vraiment pas à comprendre quel est le problème et la politique de l’Etat. On ne sait pas pourquoi les gouvernements successifs, depuis la fin de la Révolution, n’arrivent pas à mettre l’accent sur cet élément primordial de la vie nationale.

L’entrepreneur burkinabè vit une crise sécuritaire en plus du Covid-19 qui a fait des dégâts. Comment peut-on relancer les entreprises burkinabè pour soutenir la lutte contre l’insécurité ?

Effectivement, je ne parlerai même pas d’entrepreneur, je dirais simplement l’acteur économique. Avec l’impact du covid doublé de la situation sécuritaire difficile, les acteurs économiques font face à de multiples défis qu’on n’imagine pas. Beaucoup ont des engagements en banque, mais avec la situation, ils n’arrivent pas à travailler. Ça devient compliqué. Sans oublier les obligations fiscales. L’Etat a annoncé des allègements, des rabattements au niveau de la fiscalité, mais on attend toujours. Nous n’arrivons pas à avoir accès aux zones de productions et d’écoulement, nous n’avons pas l’accompagnement de nos partenaires, mais pendant ce temps, nous devons honorer nos engagements bancaires et fiscaux.

Donc, nous demandons que l’Etat puisse voir au niveau des différentes chambres de commerce régionales, pour que tous les acteurs s’asseyent, réfléchissent pour voir quelles sont les solutions qu’on peut envisager pour soutenir un tant soit peu ces acteurs économiques ; parce que si ça continue ainsi, je crains que beaucoup d’entreprises ne ferment en 2024. Actuellement, un grand nombre d’entreprises agonisent. Si rien n’est fait donc pour soutenir l’économie et les acteurs économiques, nous pensons qu’en plus des difficultés sécuritaires, on tombe dans une crise économique.

Ce qui va aggraver la situation, pourrait-on croire !

Ce sera très grave ; parce que déjà avec la crise sécuritaire et son corollaire de crise humanitaire, si celle économique s’ajoute, ce sera intenable. L’Etat doit aider le secteur économique à l’aider après. Mais si l’Etat étouffe l’économie, après la sécurisation, on risque de tomber dans une autre crise et cela ne sera pas facile au regard de ce qui se passe sur le contexte mondial. Je voudrais donc demander aux autorités actuelles d’être regardant sur la situation que traversent les acteurs économiques de notre pays.

Nous ne disons pas de leur donner de l’argent, il faut essayer de les soulager, en subventionnant par exemple certains produits, notamment les matières premières, en essayant de voir certains aspects fiscaux et en essayant d’échanger avec certains partenaires financiers envers lesquels les acteurs économiques ont des engagements, pour permettre à l’entrepreneur, à l’acteur économique, de pouvoir souffler et rester vivant dans ce contexte et pour qu’à la fin de la reconquête du territoire national, l’économie puisse repartir de très belle.

Entretien réalisé par O.L
Lefaso.net

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