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Reconquête du territoire : « Il faut d’abord créer l’amour entre frères Burkinabè », exhorte le juge de paix Achille Dodé

Publié le samedi 29 avril 2023 à 00h36min

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Reconquête du territoire : « Il faut d’abord créer l’amour entre frères Burkinabè », exhorte le juge de paix Achille Dodé

Dans une conférence de presse qu’il a animée ce vendredi 28 avril 2023 à Ouagadougou pour appeler les partenaires internationaux à soutenir le Burkina dans la lutte contre le terrorisme, le juge de paix et diplomate accrédité auprès des Nations-unies, Achille Dodé, a exhorté l’ensemble des Burkinabè à créer l’amour entre eux.

« Nous ne pouvons pas rester les bras croisés et laisser mourir les populations civiles, notamment les femmes et les enfants du fait du terrorisme », pose le messager de paix et consultant en sécurité défense, Achille Dodé. Déplorant la situation que traverse le pays, il s’est attardé sur la nécessité pour ses « frères burkinabè » de travailler à recouvrer la cohésion sociale, résultante de l’amour fraternel et de l’état d’esprit, élément capital pour convaincre le mal, terrorisme.

« L’arme fatale (contre le mal), c’est le pardon. On nous l’enseigne à l’église, on nous l’enseigne à la mosquée. (…). Il faut tendre la main pour aller au dialogue. Quel que soit le temps que ça va prendre, la crise va finir par le dialogue. Même avec les terroristes, on peut s’asseoir et discuter. Il faut aussi que les terroristes acceptent les discussions. Ce d’autant que nous sommes entre frères et parce que quand les balles sortent, elles ne trient pas, elles abattent des Burkinabè. Peut-être même que ce qui arrive est lié simplement à des incompréhensions. Je l’ai dit dès le début de la crise des 49 militaires ivoiriens au Mali, et heureusement que notre proposition a été appliquée : on ne peut pas faire un rapport de force partout, il faut éviter les rapports de force… », soutient le conférencier.

« Les partenaires occidentaux ne doivent pas abandonner le Burkina seul dans la lutte »

Convaincu donc qu’il faut aller au-delà des armes, Achille Dodé encourage les forces-vives à travailler dans la mobilisation et sensibilisation pour la cohésion sociale. ”Je me rappelle..., j’ai pris un véhicule ici avec quelqu’un, qui me dit : nous Burkinabè, on ne s’aime pas, mais on aime les étrangers. J’ai dit ah bon, penses-tu que l’étranger vous aime ? Il faut d’abord vous aimer entre frères Burkinabè. Vous ne pouvez pas ne pas vous aimer entre frères et dire que vous aimez les autres. Trouves-tu cela normal ?", a en substance soulevé le juge de paix, prônant l’ouverture d’esprit l’un envers l’autre plutôt que les relents de méfiance et de discrimination.

« D’innombrables innocents, des enfants, des femmes, des jeunes... passent de vie à trépas, endeuillant ainsi les familles. (...). Personne n’a confiance en personne. L’atmosphère sociale est délétère et les discours de haine, les discours extrémistes ne sont pas de nature à améliorer la situation. (...). En tant qu’Africain, spécifiquement Ivoirien, mais surtout en notre qualité de juge de paix accrédité auprès des Nations-unies, nous ne pouvions pas rester longtemps sans prendre de position ferme », justifie Achille Dodé avant d’annoncer le début d’une démarche de sensibilisation pour l’amour et la cohésion sociale.

« Pourquoi nous, Africains, on ne peut pas s’aimer ? »

Ainsi prévoit-il échanger avec les autorités sur son combat pour la paix et demander la bénédiction des leaders coutumiers et religieux, des organisations de la société civile, des organisations non-gouvernementales, etc.
« J’ai mal, quand je suis en Europe et je vois que les gens s’aiment. Pourquoi nous, Africains, on ne peut pas s’aimer ? », interroge le juge de paix et diplomate..., Achille Dodé.

Le conférencier, consultant en sécurité défense, suggère également aux dirigeants de travailler à réduire la vulnérabilité des populations, notamment celles de la zone nord du pays, en leur donnant les moyens de mener des activités génératrices de revenus. « Il faut avoir une politique d’autonomisation des femmes et des jeunes. Voici des mesures que le pays de lui-même peut mettre en œuvre avec l’aide de certains partenaires, en plus de l’achat d’armes et du recrutement de personnels dans les rangs de l’armée régalienne. (…).

Aussi voudrions-nous toujours, en notre qualité de juge de paix accrédité auprès des Nations-unies, demander aux partenaires occidentaux de ne pas abandonner le Burkina Faso ; parce qu’il lui sera difficile de gagner tout seul. Il est donc impérieux de ne pas abandonner cette terre des hommes intègres et cette guerre contre le terrorisme doit l’être avec l’appui des partenaires », plaide le juge de paix Achille Dodé.

Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

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