Environnement : Le Burkina Faso lance deux projets pour renforcer la protection et la gestion des aires protégées
LEFASO.NET
L’Etat burkinabè et ses partenaires ont lancé dans la matinée du jeudi 2 mars 2023, deux projets « PONASI 2 » et « Communautés résilientes ». L’objectif est d’apporter une réponse adéquate à l’épineuse problématique de la criminalité faunique, notamment l’augmentation du braconnage et l’exploitation illégale des ressources naturelles dans les aires protégées. La cérémonie de lancement de ces deux projets a été présidée par la gouverneure de la région du Centre-sud, représentant le ministre en charge de l’environnement.
Après le projet PONASI 1 consacré à l’appui, à l’amélioration du capital naturel du paysage PONASI (Pô-Nazinga-Sissili) et à l’accroissement de la résilience des communautés riveraines et le PONASSI BIOPOMA dédié à l’appui à la lutte contre le braconnage dans le complexe W-Arly-PONASI, l’Etat burkinabè et ses partenaires ont décidé de consolider les acquis dans la lutte contre ce phénomène dans les régions de l’Est, du Centre-sud et du Centre-ouest.
Cette consolidation se fera à travers deux projets élaborés par le consortium AGN (Anges gardiens de la nature), Tin-Tua et ORGIIS et financés par l’Union européenne d’une durée de 24 et 35 mois. Il s’agit du projet ‘’PONASI 2’’ consacré au renforcement des bases de la sécurisation, de la gestion durable et concertée du complexe PONASI (Pô-Nazinga-Sissili) et du projet ‘’Communautés résilientes’’ qui a pour but d’appuyer la gestion durable et participative des espaces protégés pour une lutte plus efficace contre les trafics des ressources naturelles du Burkina Faso et du Ghana.
D’une superficie de 355 000 hectares, le complexe PONASI est l’un des principaux continuums encore intacts au Burkina Faso, avec le complexe W-Arly-Pendjari (WAP). Ainsi, le projet PONASI 2 vise à inverser la tendance à la dégradation de l’environnement et assurer la gestion des ressources naturelles et environnementales. Le projet coûtera à terme 1 200 000 euros, soit plus de 785 millions de FCFA et sera exécuté sur 24 mois (deux ans). Les bénéficiaires finaux sont estimés à 700 000 personnes, selon les acteurs du projet.
Quant au projet, ‘’Communautés résilientes’’, il a pour objectif principal, l’accroissement de la résilience et de la cohésion sociale des communautés riveraines des aires protégées pour une meilleure stabilité, propice au développement et à la conservation des espaces naturels. Il sera exécuté sur une période de 35 mois (environ trois ans) dans la zone PONASI. D’un coût global de 3 150 000 euros, soit plus de 2 milliards de FCFA, ce projet à terme, devra permettre d’assurer la gestion et l’exploitation durable et participative des espaces naturels protégés pour mieux lutter contre les trafics à travers le renforcement de la cohésion et l’organisation sociale, le développement des activités génératrices de revenus au profit des communautés riveraines et surtout la mise en place des filets sociaux.
Pour Massadalo Yvette Nacoulma/Sanou, gouverneure de la région du Centre-sud, représentant le ministre en charge de l’environnement, « l’élaboration et l’exécution de ces deux projets se justifient par la volonté de l’Etat et ses partenaires d’apporter une réponse adéquate et adaptée à l’épineuse problématique de la criminalité faunique et notamment l’augmentation du braconnage des espèces fauniques et l’exploitation illégale et non durable des ressources naturelles dans les aires protégées du pays ».
Elle invite les différents acteurs de mise en œuvre à une synergie d’actions sur le terrain afin de garantir le succès de ces deux projets. Par ailleurs, au nom du ministre de l’environnement, elle a rassuré la disponibilité des services techniques et déconcentrés dudit ministère, à accompagner la mise en œuvre de ces deux projets afin de contribuer à inverser les tendances à la dégradation et à l’occupation des aires protégées des deux complexes.
De son côté, Benjamin Bassono, responsable du consortium AGN-Tin-Tua-ORGIIS, rappelle que le Burkina Faso, premier pays de faune en Afrique de l’Ouest, abrite dans ses complexes naturels des potentialités floristiques, fauniques, édaphiques et hydrologiques. On y trouve des espèces comme l’éléphant le buffle, des antilopes, le vène (pourvoyeur de bois rose), etc.
Cette riche biodiversité qui constituait autrefois, une source importante de revenus pour les populations riveraines est aujourd’hui menacée par l’insécurité, les actions anthropiques et les trafics de tout genre. C’est pour contrecarrer ces menaces dans les zones forestières que ces deux projets ont été élaborés. Tout en remerciant les partenaires pour l’accompagnement, Benjamin Bassono rassure que ces projets contribueront sans doute, au renforcement de la cohésion sociale et à l’amélioration des conditions de vie des populations à travers le développement des activités génératrices de revenus ainsi que la réalisation d’infrastructures socio-économiques et sportives.
Les projets seront exécutés en collaboration avec la direction générale des Eaux et Forêts, des directions régionales de l’environnement du Centre-sud, du Centre-ouest, du Centre-est, de l’Est ainsi que les autres forces de défense et de sécurité.
Selon le colonel des Eaux et Forêts, Barnabé Kaboré, par ailleurs directeur général des Eaux et Forêts, ces deux projets interviennent dans le cadre du programme budgétaire, gestion durable des ressources forestières et fauniques de sa structure. De façon pratique, des équipes conjointes seront constituées sur le terrain pour mener ces activités de surveillance et de protection, selon le directeur général des Eaux et Forêts. En ce qui concerne les activités d’aménagement notamment de pistes et de points d’eau, elles seront réalisées en collaboration avec le personnel forestier des zones d’intervention du complexe PONASI, soutient Barnabé Kaboré, directeur général des Eaux et Forêts du Burkina Faso.
Mamadou ZONGO
Lefaso.net