Nous sommes le  
LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : «La mémoire doit être un tremplin pour l’avenir.» Joseph Ki-Zerbo

Environnement : « Pour les 50 prochaines années, nous gagnerons à réorienter nos constructions vers le bioclimatique »

Accueil > Actualités > Environnement • LEFASO.NET • vendredi 10 février 2023 à 17h02min
Environnement : « Pour les 50 prochaines années, nous gagnerons à réorienter nos constructions vers le bioclimatique »

Mathias Yaméogo est un jeune entrepreneur burkinabè. Il œuvre pour la promotion de l’architecture bioclimatique à travers son entreprise G-Tyam. En décembre 2022, Il a été lauréat du prix Afri-Business Awards organisé à Dubaï par un club dénommé Business Club. Dans une interview accordée à Lefaso.net, Mathias Yaméogo évoque sa passion qu’est le logement bioclimatique et ses ambitions.

LeFaso.net : Pouvez-vous, vous présenter et dire ce que vous faites ?

Mathias Yaméogo : Je me nomme Mathias Yaméogo, promoteur de G-Tyam qui est une entreprise intervenant dans l’architecture et le design intérieur et je suis également membre fondateur du Réseau des jeunes entrepreneurs africains pour le développement des PME qui a vu le jour lors du Salon des banques et des PME de l’année passée à Ouagadougou. Je reçus le prix Copa PJDEC en 2019 et le prix Oscar de la créativité africaine Egypte 2019.

J’ai remporté aussi le trophée JEM 2022 tout récemment. Nous faisons la promotion de la construction bioclimatique avec des matériaux locaux. Lorsqu’on dit construction bioclimatique, c’est le type d’architecture qui prend en compte non seulement la préservation de l’environnement mais aussi la promotion de l’identité culturelle. Et il y a plusieurs paramètres qui doivent être pris en compte au niveau de ces deux volets que je viens de citer à savoir le développement inclusif, la création d’emplois etc.

Qu’est-ce qu’un logement bioclimatique ?

Un logement bioclimatique est un logement écologique qui répond aux principes de la préservation de l’environnement à travers non seulement le plan de construction qui tient compte des réalités du milieu en termes de climat et qui utilise et valorise le potentiel local. Ce type de logements se veut être économique et écologique et promeut l’identité culturelle du pays. Voici quelques principes de base qui caractérisent un logement bioclimatique. D’abord c’est un plan de construction inspiré du modèle traditionnel, mais très moderne, et traduisant l’identité culturelle. Ensuite c’est une construction avec des matériaux locaux. Enfin, c’est une construction qui contribue au développement inclusif en milieu rural et urbain. Aussi c’est un logement qui réduit la consommation excessive de l’énergie électrique à travers les systèmes d’aération et d’éclairage.

Quels sont les avantages de ce type de construction ?

Les climatologues disent que d’ici à l’horizon 2080 les températures pourraient augmenter progressivement au Burkina Faso de 1,2 à 4,9 degrés Celsius parce qu’étant un pays sahélien. Et en plus, nous sommes dans un contexte de lutte contre le changement climatique et de préservation de l’environnement. Pour les 50 prochaines années, nous gagnerons à réorienter nos constructions vers le bioclimatique qui s’avère être l’une des meilleures solutions pour relever ce défi de préservation de l’environnement et de lutte contre le changement climatique. Ainsi nous gagnerons aussi en termes de tourisme parce que beaucoup de touristes pourraient venir de plusieurs milliers de kilomètres pour voir l’architecture dite burkinabè.

D’où est venue l’idée de faire la promotion des logements bioclimatiques ?

Je suis un fervent défenseur de l’environnement parce que j’aime bien l’environnement. La survie de l’humanité dépend de celle de l’environnement et conserver l’environnement, c’est contribuer à améliorer la vie, améliorer les conditions de vie de l’humain tout simplement. Ce projet est venu tout simplement suite à des successions de mutations parce qu’on avait commencé en 2019 comme designer intérieur, c’est-à-dire architecte d’intérieur.

Mais bien avant même que je ne commence en 2019 comme designer d’intérieur j’ai eu des formations en art plastique parce que j’avais cette aptitude, je dirai ce petit don en dessin que j’ai perfectionné au fur à mesure que je grandissais. J’ai effectué des stages en art plastique juste après le baccalauréat. C’est par la suite que je me suis reconverti en designer d’intérieur. Par la suite, nous avons opéré une mutation vers la construction, bioclimatique surtout, la conception des plans en tenant compte de la préservation de l’environnement et de la promotion de l’identité culturelle. Voilà un peu mon parcours.

Vous avez reçu un trophée récemment, qu’est-ce qui a motivé le jury à vous le décerner ?

Pour ce qui est du trophée JEM (Jeune entreprenant motivé et engagé pour la préservation de l’environnement et la promotion de l’identité culturelle), on peut dire que c’est un projet et dénommé Projet de valorisation de l’architecture bioclimatique. C’est un projet qui a participé à plusieurs compétitions. Et c’est ce même projet qui a retenu l’attention d’une organisation à Dubaï qu’on appelle Business club qui a bien voulu m’envoyer une lettre de nomination afin de m’inviter à participer aux Afri-Business Awards. Et c’est là que nous avons été distingués par ce trophée. C’est un projet d’une grande envergure avec une chaîne de valeur longue et large tellement cela implique beaucoup d’aspects et de compétences.

Propos recueilli par Rama Diallo
Lefaso.net

Vos commentaires

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina-Niger : Plusieurs techniques endogènes expérimentées avec succès par le projet jeunesse sahélienne pour l’action climatique
Burkina/Gestion des ressources naturelles : Le projet de gestion durable des paysages communaux lancé
Education et environnement : Le lycée municipal Bambata remporte la 3e édition du concours « My green school »
Changements climatiques en Afrique de l’Ouest : WASCAL lance un hub régional pour amplifier la voix des OSC
Changement climatique : WASCAL veut apporter sa contribution
« Africa green week » : La première édition se tiendra du 27 au 30 septembre 2023 à Bobo-Dioulasso
Bobo-Dioulasso : Le ministre de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement prend le pouls des projets sur le terrain
Gestion consensuelle des ressources naturelles au Burkina Faso : L’ONG Help lance "Dinadanë"
Gouvernance environnementale au Burkina : 236 hectares de cultures agricoles de 183 producteurs assurées
Environnement : « La ville de Ouagadougou produit plus de 2 500 tonnes d’ordures ménagères par jour, dont 356 tonnes de déchets plastiques » (spécialiste)
Environnement au Burkina : Dr Alain Gomgnimbou prend les commandes de l’Agence nationale des évaluations environnementales
Bassin de la Volta : Un nouveau projet pour protéger les ressources en eau
  Newsletter

Chaque matin, recevez gratuitement toute l'actualité du jour par mail. Inscrivez-vous à la newsletter



LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés